Cinéaste danois ayant débuté ses études cinématographiques à New York, Nicolas Winding Refn demeure relativement peu connu en dehors de son pays natal ou du cercle critique. Cela ne risque pas de changer après la vision de son austère fresque viking existentielle, Le Guerrier silencieux. Pourtant, ce ratage ne saurait occulter l’intérêt de ses précédentes œuvres marquées par l’influence de Scorsese, Kubrick ou Lynch mais plus encore par l’auteur de La Geôle, l’écrivain Hubert Selby Jr.
L’antre de la folie
Le geôlier
La raison des plus faibles
Révélé en 2004 au Festival du film policier de Cognac où son second film Memories of Murder reçut le Grand Prix du Jury, le coréen Bong Joon-ho n’a depuis jamais cessé de nous surprendre. Après The Host l’épatant « film-monstre », il nous est revenu en ce début d’année avec Mother, un thriller intimiste remarquable d’adresse et d’intensité. Comment, en quatre films (sans oublier le méconnu Barking Dog, réalisé en 2000), Bong est-il devenu l’un des cinéastes les plus fascinants et engagés du continent asiatique ? Éléments de réponse...
Humain après tout !
À l’occasion de la sortie de Brothers, et en attendant pour la fin de l’année Dream House et Black Mass, retour sur les vingt ans de carrière du meilleur réalisateur irlandais, Jim Sheridan. Retour notamment sur la magnifique trilogie irlandaise (My Left Foot, Au nom du père et The Boxer) qui révéla l’un des plus grands acteurs au monde : Daniel Day-Lewis. Une trilogie d’autant plus magnifique que, depuis deux films et son arrivée aux États-Unis, Sheridan semble malheureusement sur le déclin, prouvant que son Irlande natale l’inspire plus que les collines d’Hollywood.
La raison du plus fou
Coppola, William Friedkin, Carpenter, Joseph L. Mankiewicz : chacun d’entre eux a exploré à sa manière le motif de la folie – figuration cinématographique absolue – qu’il s’agisse de mégalomanie délirante (Apocalypse Now), d’une paranoïa contaminant progressivement le récit (Bug et L’Antre de la folie), ou de l’examen minutieux de névroses pathologiques (Soudain, l’été dernier). En transposant sur grand écran les images mentales les plus fortes et les plus hétéroclites, le cinéma s’est révélé le meilleur medium pour retranscrire cette aliénation, tout en constituant une projection de la folie créatrice artistique. Une diversité cinématographique reflétant la pluralité des troubles mentaux affectant l’esprit humain. Schizophrénie, perversions, névroses obsessionnelles, hystérie : autant de termes médicaux attachés à des dérèglements comportementaux qui inquiètent l’opinion publique... Après s’être penché avec Aviator sur la personnalité extravagante d’Howard Hugues (symbolisant la folie excentrique du génie présomptueux), Martin Scorsese fouille l’esprit torturé des aliénés internés sous haute surveillance dans Shutter Island, adaptation du roman de Dennis Lehane.
Un mal, des mots
Il est curieux d’observer qu’il faudra attendre les années 40 pour que la psychanalyse se développe à grandes foulées sur l’écran de cinéma. Précurseur comme pas deux, Hollywood avait ainsi confié à ses grands noms la lourde tâche de s’attaquer à ce sujet périlleux mais terriblement cinégénique. Retour aux sources de l’union de la folie et du cinéma avec l’étude des films pionniers en la matière que sont La Maison du Docteur Edwardes (Alfred Hitchcock, 1945), Le Secret derrière la porte (Fritz Lang, 1948), et l’essentiel Soudain, l’été dernier (Joseph L. Mankiewicz, 1959).
Créatures fêlées
Le cinéma de la folie a souvent limité l’action des déments à un domaine géographique précis, qui est celui de l’hôpital psychiatrique : tant que les cinglés sont enfermés, tout va bien, et rien n’empêche la caméra d’explorer les couloirs de l’asile en toute sécurité, car le spectateur n’est alors que le témoin des événements, jamais son acteur. Mais qu’en est-il des cas où la folie quitte les murs de l’institution pour s’en aller vaquer à l’extérieur ? Qu’est-ce qui empêche le dément de devenir une bête ? Éléments de réponse avec Polanski, Kubrick, Coppola.
Fous de guerre
Le film de guerre est un genre cinématographique propice, voire idéal, à illustrer la folie des hommes. Nonobstant leurs qualités intrinsèques, beaucoup d’entre eux ne font cependant que survoler le royaume de la démence. Quelques autres, et pas des moindres, sont peuplés de protagonistes étranges, malades, dépressifs, suicidaires, sociopathes ou carrément « fous à lier ». Des névrosés souvent inoubliables. Petit tour d’horizon de la production US en la matière.