L’apollonide

Avec L’Apollonide, chronique d’une maison close au seuil du XXe siècle, B. Bonello signe un film d’une élégance rare, dont la splendeur formelle se double d’une étonnante vitalité. Baigné des derniers feux d’une époque, il dispense une mélancolie tenace.

Entre son père malade et son amie dévergondée, la jeune Marina va devenir adulte et apprendre à embrasser. Ce premier film sensible, original et drôle confirme, après Canine, que le cinéma grec recèle de belles vitalités.

Une jeune fille indépendante en voie de réinsertion apprend brusquement qu’elle est enceinte de six mois ; elle décide de ne pas garder l’enfant. Désirant traiter ce sujet tabou sans artifices, La Brindille s’égare dans un discours très scolaire.

Entre chronique villageoise et fable géopolitique, ce Cochon de Gaza utilise, non sans humour paradoxal et candeur revendiquée, l’animal honni et impur par excellence comme élément de rapprochement entre colons juifs et Palestiniens pragmatiques.

Durant une journée, Eugenio Polgovsky suit les pas d’enfants travaillant au champ, dans la campagne mexicaine. La rigueur et la discrétion du cinéaste peuvent rendre son film austère, mais le propos social n’en est pas moins percutant et essentiel.

Alors qu’elle vient de tourner, durant le ramadan tunisien de 2010, un documentaire sur la laïcité, le travail de N. El Fani est rattrapé par le “printemps arabe”. Elle revient filmer la révolte et l’intègre à son premier propos, qui prend une force supplémentaire.

Le second film de Tristan Aurouet s’aventure en même temps sur plusieurs pistes risquées : polar, chronique adolescente, essai esthétique “rétro”. Composite et éclaté, le film n’est pas à la hauteur de ses ambitions, malgré quelques passages très réussis.

La Guerre des boutons version Barratier, c’est La Guerre des boutons + Barratier. C’est donc la guerre des boutons + la guerre de 40, Petit Gibus + Gérard Jugnot, le cinéma pour enfants + le cinéma de papa, etc. Personne ne sort grandi de ce mariage de raison...

Après Harvey Milk, Gus Van Sant signe une commande plus personnelle qu’il n’y paraît : un mélodrame adolescent tendre et chaleureux, bouquet de petites saynètes hantées par les obsessions du cinéaste, et magnifiées par deux formidables comédiens.

Après Des serpents dans l’avion, David R. Ellis continue avec Shark 3D à filmer les animaux du monde. Mal joué, mal monté, mal mis en scène, mais après tout qui s’en souciera ? Un film en définitive plus bête que méchant.

Le récit accablant et bouleversant d’un des derniers témoins du martyr d’Oradour-sur-Glane. Un homme lumineux qui, s’il nous indique, pas à pas, les étapes du désastre, nous montre aussi la voie pour y survivre : témoigner et pardonner.

Ceci n’est pas un film suit le cinéaste iranien Jafar Panahi alors qu’il attend une décision de justice dans laquelle sa liberté est en jeu. Entre mimes de films non tournés et réflexion sur le cinéma, le portrait d’un homme face à ses doutes et à l’injustice.

En plein Paris occupé, un jeune émigré algérien doit choisir son camp. L’émotion met du temps à poindre dans cette reconstitution appliquée d’un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Mais elle y parvient tout de même, grâce à Lonsdale et Rahim.

Fred Soupa suit le quotidien des répétitions du Mahâbhârata, dont la mise en scène fait collaborer acteurs professionnels et autistes. Le film pose un regard neuf sur le handicap et la création artistique avec pudeur et intelligence.

Un prostitué serial killer trouve grâce aux yeux d’un jeune éphèbe, auquel il promet le paradis. Rappelant la violence qui tenaillait Baise-moi, Notre paradis n’en porte pas la rage, bien qu’il en ait l’entêtement. Demeure le mystère d’un monde en perdition.

Dernier grand auteur du cinéma français avec Rivette, Philippe Garrel présente son dernier opus, au romantisme échevelé. Souvent naïf, parfois touchant, le film invite à se replonger dans l'univers garrelien, où l'amour est la seule aventure à courir.

Un jeune couple amoureux décide d’avoir un enfant, ils seront vite rattrapés par la réalité et les difficultés du quotidien. Ni très drôle, ni touchant, le dernier film de Rémi Bezançon n’évite pas les clichés et se révèle décevant.

Autour du thème bien connu du massacre lycéen, Lynne Ramsay brosse le portrait d’une mère confrontée à la monstruosité de son fils. Un film stylisé, viscéral, parfois oppressant, dans lequel Tilda Swinton excelle.

Un solitaire sans nom, excellent pilote, se retrouve entraîné dans une expédition mafieuse qui tourne mal. Formellement impeccable, Drive demande de passer outre la légèreté de ses enjeux et de son propos pour apprécier un objet sincère et jouissif.

Julie Delpy donne vie à ses souvenirs d’enfance dans cette chronique douce-amère d’une réunion familiale en 1979. Entourée de comédiens très justes, des confirmés aux débutants, elle propose une comédie parfois inaboutie mais au charme incontestable.