Trois enterrements de Tommy Lee Jones, 2005 La construction d’ensemble du film procède, dans une première partie, à un désordre de la chronologie, qui met à égalité les temps : passé, présent et avenir se présentent sous la même apparence, ont le même statut cinématographique. On se souvient que Lone Star de John Sayles faisait coexister de même passé et présent, parfois dans le même plan : le Texas en serait-il encore à l’âge du western ?
Les genres ont cent ans …vive leur modernité !
Los tres entierros de Melquiades Estrada
Volver de Pedro Almodóvar, 2005
Volver nous bouleverse d’une chanson : celle qu’interprète Raimunda (Penélope Cruz) à mi-chemin du récit, qui plie le film en deux volets dramatiques autour de ce mot-énigme dont il fait son titre. Titre au sens ambigu et provocateur : on ne sait s’il désigne le souvenir – le regard sur une action passée – ou l’irruption du passé lui-même au coeur du présent – le fantôme d’Irene revenant parmi les vivants. C’est un mot plutôt radical car il est l’idée que l’on puisse tourner le dos au présent, que l’on puisse faire mouvement arrière, à contre-courant de l’idée de progrès.
Où sont les splendeurs ?
Laitakaupungin valot (Les lumières du faubourg) de Aki Kaurismäki (2006) Isolé, livré au principe de circulation des marchandises et au crime organisé, l’homme joue sa survie. Le finlandais Koistinen, dans Les lumières du faubourg – troisième volet de ce que Kaurismäki a nommé sa trilogie des perdants – subit les brimades de ses collègues de travail, se fait tabasser par des brutes, se laisse séduire et manipuler par une femme fatale pour le compte d’une bande de gangsters, va en prison.
Punch-Drunk Love (Ivre d’amour) de Paul Thomas Anderson, 2002
Le titre1 indique d’emblée la violence dont le film est porteur, violence de l’amour mais aussi violence faite à l’amour dans ce monde. L’absence de générique laisse le spectateur décider de la tonalité de la séquence d’ouverture, étrange entre comique et fantastique, et ménage en même temps une place à l’événement inattendu, angoissant et miraculeux.
Punch-Drunk Love (Ivre d’amour) de Paul Thomas Anderson, 2002
Le titre1 indique d’emblée la violence dont le film est porteur, violence de l’amour mais aussi violence faite à l’amour dans ce monde. L’absence de générique laisse le spectateur décider de la tonalité de la séquence d’ouverture, étrange entre comique et fantastique, et ménage en même temps une place à l’événement inattendu, angoissant et miraculeux.
Toute une histoire !
Lady in the Water (La jeune fille de l’eau) de M. Night Shyamalan (2006) Le prologue de La jeune fille de l’eau nous raconte un désastre à l’oeuvre depuis longtemps. Les hommes se sont éloignés du monde bleu et se sont séparés les uns des autres à cause des guerres et du désir de possession. Les mondes et les êtres vivent depuis sur le mode de la juxtaposition, oublieux de ce qui les lie. Une très fragile nymphe du monde de l’eau, Story, franchira la frontière, quittera son monde pour le nôtre afin de le sauver. Sa mission est d’éveiller à nouveau les hommes qui évoluent dans les ténèbres, loin de la vraie vie, âmes errantes dans les limbes de leur ennui.
Memories of Murder (Salinui Chueok) de Bong Joon-ho (2003)
Trajectoire des tonalités - Memories of Murder ne se donne pas immédiatement dans son genre au sens le plus strict, loin s’en faut. Pourtant, à résumer ce qui constitue l’essentiel de son scénario (deux policiers que tout oppose, Park Du-man et Seo Tae-yun, sont amenés à collaborer pour arrêter un tueur en série), tout laisse a priori penser que nous sommes face à un thriller des plus classiques.
The Host (Gwoemul) de Bong Joon-ho
Table ronde du 10 juillet 2008 avec Elisabeth Boyer, Frédéric Favre, Annick Fiolet, Lucas Hariot, Raphaël Lefèvre, Denis Lévy, Marion Polirsztok