Fukushima servira pour longtemps d’emblème de l’« accident » dans un monde complexe. Le syndrome de Three Mile Island (fusion partielle du réacteur), l’explosion brutale du coeur du réacteur de Tchernobyl étaient tous deux des « accidents » purement nucléaires (erreur humaine de manipulation dans le premier cas, erreur de réalisation et défaut d’entretien dans le second cas). On ne quittait pas le risque nucléaire ordinaire. Le risque était comme le cygne : blanc.
du commun au comme-un
Fukushima ou la découverte du cygne noir
Du commun au comme-un
Qu’est-ce aujourd’hui qu’un collectif ? Telle est peut-être la question des questions qui se pose à notre époque. Sociologues et théoriciens de la politique y réfléchissent bien entendu depuis des siècles, mais elle devient de plus en plus urgente au fur et à mesure que nos modes d’interaction et d’interdépendance se complexifient, s’intensifient et se diversifient.
Comment montrer le collectif ?
Qu’est-il donné à voir dans une exposition qui rassemble plusieurs collectifs ? Qu’est-ce qui différencie une oeuvre d’art réalisée par un seul artiste de celle réalisée par un collectif ? Dans quelle mesure une telle exposition peut-elle apporter quelque chose aux précédentes et à l’abondante littérature déjà parue sur le sujet ?
Comme un cadrage
Le commun est-il à défendre, à instituer, à imaginer, à composer ? Quelles habitudes de pensée nous empêchent de le voir ? Au nom de quels principes peut-on le défendre au mieux ? Tout commun n’est-il pas nécessairement traversé par une fiction : celle qui le fait comme-un ? Ces questionnements philosophiques esquissent un cadre nous aidant à concevoir et à promouvoir ce qui nous est commun. Ils appellent aussi un Manifeste pour un Commun Intermittent, qui tente de traduire la réflexion ontologique en revendication politique. - Il n’y a pas de monde commun : il faut le composer par Bruno Latour - Co-immunité globale : Penser le commun qui protège par Peter Sloterdijk - Manifeste pour un Commun Intermittent par Hakim Bourfouka - Ontologie relationnelle et pensée du commun par Cléo Collomb - Coalitions : Points de vues sur le monde par Frédéric Neyrat
Comme un ensemble
Quelles formes originales prend aujourd’hui le commun ? Le peuple en essaim, l’administration par projet, l’ensemble d’improvisateurs, un couple improbable homo/hétéro nous aident à voir par quels dispositifs le commun se manifeste, se cultive, se nourrit, se renforce. Ils montrent aussi à quel point sa constitution est toujours menacée par les forces mêmes qui le font tenir ensemble. - Le peuple en essaim par Frédéric Bisson - Subvertir le « projet » : modes d’association et de réalisation de l’être-à-plusieurs par Damien Almar - Musique multiple de.. par Alexandre Pierrepont - L’ombre de la loi (Blanchot, Duras, Foucault) par Bruno Perreau
Comme un soin
Quel soin prendre du commun ? Où le repérer dans nos gestes les plus ordinaires ? Comment construire une politique sur l’attention qu’on lui porte et sur le travail quotidien qu’il requiert ? Comment ne pas faire de ce soin un outil de domination qui transforme les multitudes en troupeaux, en même temps qu’il soumet les vaches à des traitements inhumains ? Ce sont les politiques du care qui travaillent en profondeur tout questionnement sur le commun. - Le commun comme ordinaire et conversation par Sandra Laugier - La liberté d’être brebis par Francesco Paolo Adorno - Le côté vache du commun par Marguerite Holstein