Numéro 6

C’est amusant, mais parmi les auteurs et poètes de la Beat Generation, j’ai toujours favorisé Allen Ginsberg, et même Gregory Corso, par rapport à William Burroughs. Même si ce dernier est largement prisé par les musiciens pop – Soft Machine, Patti Smith, etc. –, je me fiais plus au jugement de Bob Dylan ou même The Clash, qui entretenaient une relation soutenue à Ginsberg, l’invitant sur scène, enregistrant avec lui. Et Jack Kerouac ?

Qu’ont en commun Les Invincibles, Florent Pagny, Gérard Depardieu et Dans ton sommeil, le dernier film de Caroline et Eric Du Pototet ? A priori, rien. Pourtant ces films, séries ou personnalités sont passés ou passeront par l’Alsace pour un tournage. Grâce à un travail commun des collectivités locales, l’Alsace est devenue l’une des régions préférées des sociétés de production. Éclairage

Ils sont tous intermittents. Précaires ? Pas vraiment. Depuis cinq ans, les tournages s’enchaînent. Qu’ils soient assistants réalisateurs, chefs de file, repéreurs ou chefs décorateurs, ils sont tous techniciens et ont la particularité d’exercer plusieurs métiers. Bienvenue dans la grande famille des professionnels de l’audiovisuel strasbourgeois

Qui sont les Clandestines ? Un choeur de femmes, un collectif d’intermittentes du spectacle, une compagnie de théâtre chanté ? Depuis neuf ans, elles sont un peu tout cela à la fois et investissent la scène ou la rue avec un répertoire de chants italiens populaires qu’elles portent à pleine voix et toujours en mouvement. Pour Zut !, elles ont accepté de se mettre en scène en noir et blanc, dans les tonalités de leur dernier spectacle, Via !

Basée à Strasbourg, la toute jeune maison de micro-édition de bande dessinée La Femme à Barbe impressionne par l’efficacité de son organisation et le design de ses publications et objets dérivés. Que cache cette pilosité avantageuse ?

Interviewer le maître Rochefort, c’est un peu comme ouvrir une bouteille d’une cuvée exceptionnelle et avoir peur que l’événement ne soit pas à la hauteur du cru ! J’avais ce soir-là droit à un entretien avec l’acteur aux 150 films, à la classe folle, à la diction chantante et aux commentaires incomparables aux J.O., pour la co-réalisation de son premier long métrage Cavaliers seuls. Attablés dans une suite majestueuse du Sofitel, j’assiste tour à tour à une commande de spaghettis [sans rien dessus surtout !, ndlr], à une sonnerie de portable improbable appartenant au jeune octogénaire, avant de conclure par une imitation singée avec ma tête pour cible ! Rencontre épique.

On n’avait plus vraiment vu Kim Chapiron depuis la sortie de son premier long métrage Sheitan en 2005, un film mi-absurde mi-horrifique avec un Vincent Cassel très en forme, transformé en ogre des banlieues ! Il revient cinq ans après avec du lourd, les cheveux longs [il ne les a pas coupé depuis Sheitan ! ndlr], jeune père, plus mature mais toujours aussi ado dans l’âme et dans les sujets qu’il aborde.

Tous les deux installés dans un canapé du salon de l’hôtel Europe, le réalisateur et son actrice ont l’air un peu fatigués par leur tournée de promotion autour de leur film Le Mariage à trois. Doillon, pour la sortie de Raja en 2003, nous confiait avoir de plus en plus de difficultés à placer des films qui ne soient ni polar ni comédie. Tourné avec cinq acteurs et sur lieu unique (une maison de campagne charentaise) et présenté comme une comédie, le très écrit et souvent grave Mariage à trois a toutefois pu être produit et distribué