Numéro 217

La Belle de Copenhague

Les critiques

Ballet de l’Opéra de Paris Balletto del Teatro alla Scala, Milano Raimund Hoge Co. Jerome Robbins Award, New York Heinz Spoerli’s Zurich Ballet Alonzo King Line’s Ballet Rosas/Anne Teresa De Keersmaeker Béjart Ballet Lausanne

Le Retour de la Sylvie “classique”

Fin janvier, le retour de Sylvie Guillem à La Scala de Milan dans L’Histoire de Manon de Kenneth MacMillan a été salué par un public enthousiaste qui l’a beaucoup applaudie. À cette diva et à ce genre de ballet l’on consacrera la couverture du prochain numéro. Pour l’instant on rappelle qu’à ses côtés ont dansé Massimo Murru (danseur-étoile du théâtre milanais) dans le rôle de Des Grieux, et Thiago Soares (du Royal Ballet de Londres) dans celui de Lescaut, le frère de Manon.

Deux Coppélia à l’Opéra et les adieux de Patrice Bart

Coppélia, un classique du ballet du Romantisme tardif, fut créé à l’Opéra de Paris en 1870 par le chorégraphe Arthur Saint-Léon sur la musique de Léo Delibes.

America made in Nancy

Après une étape à Paris en mars au Théâtre de Chaillot où il reprend son programme de pièces de chorégraphes africains, le Ballet de Lorraine est sur scène à l’Opéra de Nancy, en avril, avec une soirée de la série “Made in America”, composée cette fois de titres de chorégraphes américains.

Balanchine romantique à Toulouse

Comme on le sait, le Ballet du Capitole de Toulouse est dirigé depuis 1994 par Nanette Glushak : new-yorkaise, elle s’est formée à la School of American Ballet, à savoir l’école du New York City Ballet, pour intégrer ensuite la compagnie dans ses années splendides sous la direction du fondateur George Balanchine.

Un Casanova en jupe à La Scala

Dans les projets artistiques de Makhar Vaziev, le directeur du Ballet de La Scala de Milan, on relève la tentative de mettre en valeur les danseurs de la compagnie: non seulement les plus jeunes, auxquels on donne souvent la possibilité de se produire dans les rôles principaux des ballets à l’affiche (avec des résultats parfois discutables), mais aussi les danseurs qui ont des projets de chorégraphie.

Le retour du Roméo-Bolle d’Amedeo Amodio

En mars, Roberto Bolle interprète Roméo au Teatro di San Carlo de Naples, où il est désormais un invité régulier. Le Roméo et Juliette que présente la compagnie napolitaine est celui d’Amedeo Amodio (que Bolle avait déjà dansé aux Arènes de Vérone en 2007).

Wei-Kemp-Sieni en création à Rome

Après Le Lac des cygnes, le Ballet de l’Opéra de Rome, aujourd’hui dirigé par Micha van Hoecke, revient sur scène fin mars (jusqu’au mois d’avril) dans une soirée composée de trois créations.

La Coppélia de Balanchine à Dresde

Jusqu’au début du mois de mars est à l’affiche du Semperoper de Dresde Coppélia dans la version chorégraphique de George Balanchine, bien connue aux États-Unis mais non en Europe. Mr B. réalisa sa version de ce classique du ballet du XIXème siècle en 1974 avec la danseuse Alexandra Danilova (en son temps célèbre protagoniste de Coppélia) pour le New York City Ballet.

Esmeralda sort de Russie

D’Esmeralda, en Europe occidentale on ne connaît que le pas de deux avec la variation féminine au tambourin, rendue célèbre surtout par Sylvie Guillem, qui la dansa souvent et avec un grand succès.

Jorma Elo, le finlandais de Boston

Entre mars et avril, le Boston Ballet présente une soirée intitulée “Elo Experience”, consacrée à Jorma Elo, chorégraphe-résident de la compagnie depuis 2005, qu’Anna Kisselgoff (à l’époque critique du New York Times) avait défini comme un “talent à suivre”. Elo, très apprécié aux États-Unis, a en effet créé pour le New York City Ballet, l’American Ballet Theatre, le San Francisco Ballet et d’autres compagnies, mais il s’est fait connaître aussi en Europe, où il a travaillé surtout pour des troupes de la Scandinavie comme le Ballet Royal Danois, le Ballet National Finlandais, le Ballet de l’Opéra de Norvège...

Ce cygne est vraiment noir, paroles de John Neumeier

Nous aussi nous avons cédé à l’appel “populaire” d’un nouveau film sur le monde de la danse – Black Swan (“Cygne Noir”) du réalisateur Darren Aronofsky, présenté lors du dernier Festival International d’Art Cinématographique de Venise et maintenant dans les cinémas en Europe – et nous lui avons consacré une couverture (Ballet 2000 n. 213, novembre 2010).

En couverture - Christopher Wheeldon, le classique d’aujourd’hui

par Clement Crisp

On suit, depuis ses débuts, la carrière extraordinaire de Christopher Wheeldon, anglais, 38 ans, chorégraphe discret et élégant, apparemment “classique” comme personne d’autre ne l’est aujourd’hui. Il est tellement demandé dans le monde entier qu’il peut se permettre de se faire désirer par les grandes troupes et de quitter la compagnie qu’il a fondée à New York. Maintenant, dans l’attente d’une création au Royal Ballet de Londres, il a inventé une “Belle au bois dormant” pour le Ballet Royal Danois à Copenhague

La Belle de Copenhague

par Erik Aschengreen

Copenhague (Danemark), Théâtre Royal Christopher Wheeldon est un chorégraphe intelligent et courageux. Il n’a pas voulu donner au Ballet Royal Danois une version anglaise de La Belle au bois dormant, même si, ayant grandi précisément au Royal Ballet de Londres, il connaît par coeur cette version, sacrosainte pour les amoureux traditionalistes du ballet. Mais il n’a pas eu non plus recours à une version russe techniquement plus brillante. La Belle au bois dormant – chor. Christopher Wheeldon (d’après Marius Petipa), mus. Tchaïkovsky

Wheeldon, snobe-t-il la vidéo?

par Cristiano Merlo

Comme toutes les véritables “stars” Christopher Wheeldon, lui aussi, se fait désirer. Impossible de voir ses oeuvres confortablement installé devant son écran chez soi; il faudrait, en effet, faire sa valise et partir pour New York, San Francisco, Londres, Moscou…

Trois B de la chorégraphie

par Sonia Schoonejans

En dehors de l’initiale de leur nom, qu’est-ce qui pouvait réunir des artistes aussi différents que George Balanchine, Trisha Brown et Pina Bausch, les trois chorégraphes figurant au même programme à l’Opéra de Paris? Le génie tout simplement. “Good Dance is good dance, no matter what it is” (“La bonne danse est la bonne danse, peu importe tout le reste ”) rappelle William Forsythe. Et qu’importe si le premier est classé (en France) néoclassique, la deuxième post-moderne et la troisième danse-théâtre. Apollon – chor. George Balanchine, mus. Igor Stravinsky O Zlozony/ O Composite – chor. Trisha Brown, mus. Laurie Anderson Le Sacre du printemps – chor. Pina Bausch, mus. Igor Stravinsky

Lopatkina, les citations d’un cygne

par Roger Salas

En décembre, deux représentations du Lac des cygnes (dans la version de Rudolf Noureev) à l’Opéra Bastille de Paris ont été marquées par la présence exceptionnelle de l’invitée Oulyana Lopatkina, étoile du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, et définie à juste titre comme la dernière diva du ballet russe. À ses côtés se produisait José Martínez, qui fera ses adieux à l’Opéra au cours de cette saison et qui assumera à partir de septembre 2011 la direction de la Compañía Nacional de Danza de Madrid. Le Lac des cygnes – chor. Ruldolf Noureev, mus. Tchaïkovsky

Bolle, Quand Onéguine est le protagoniste

par Elisa Guzzo Vaccarino

Pour ceux qui suivent avec attention les vicissitudes de la carrière des grands danseurs, il est évident que les ballets narratifs d’un chorégraphe comme John Cranko sont une étape importante intervenant dans la maturité des artistes. Onéguine – chor. John Cranko, mus. Tchaïkovsky

Hoghe pour Bagouet

par Sonia Schoonejans

Pièce après pièce, l’Allemand Raimund Hogue tisse une oeuvre qui, se délestant toujours davantage d’un narcissisme parfois irritant, finit par s’imposer comme une des plus singulières qui soit. Si je meurs laissez le balcon ouvert – chor. et mise en scène Raimund Hoghe, mus. diverses

Robert Wilson et la danse dans l’esprit

par Alfio Agostini

Les crétins, qui abondent dans le monde de la danse, continuent d’affirmer – comme si c’était un concept évident à perpétuer et à enseigner à ceux qui encore l’ignorent – que la danse est l’art du corps. Une affirmation d’un sens tellement commun qu’elle est fausse, comme si l’on disait que la sculpture est l’art de la pierre. Dancing in my Mind – par Robert Wilson, chor. Suzushi Hanayagi, Carla Blank, Robert Wilson.

Formes de danse: Spoerli retrouve Bach

par Roger Salas

Quand, en 1971, Jerome Robbins créa une chorégraphie sur les Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach pour le New York City Ballet, Clive Barnes (à l’époque critique du New York Times) parla de “contraste entre génies”. Y brillaient les interprètes de la compagnie de l’époque: Peter Martins, Helgi Tomasson et Gelsey Kirkland. Goldberg-Variationen – chor. Heinz Spoerli, Johann Sebastian Bach

Cinéma - Le gourou Béjart et son disciple

par Cristiano Merlo

Le film Après Béjart, Le coeur et le courage, tourné par Arantxa Aguille en 2008, quelques mois après la disparition de Maurice Béjart, est sorti dans les cinémas de France en janvier.

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