Jean-François Sivadier

Lyon sur scène

par Nelly Gabriel

Une maison d’opéra, une autre de la danse, un auditorium, des théâtres... Avec une dizaine de salles d’importance intra muros, une quinzaine d’autres, plus modestes, l’apparition de nouveaux lieux, la mise en place d’un réseau de scènes consacrées à l’émergence et à la première représentation, la métropole de la région Rhône-Alpes peut sans complexe se revendiquer seconde ville du spectacle vivant en France.

Jean-François Sivadier

par Claudine Galea

Après Brecht (La Vie de Galilée) et avant Büchner (La Mort de Danton), Jean François Sivadier affiche son projet théâtral, forme de profession de foi artistique, laïque et citoyenne avec Italienne scène et orchestre. Où l’humain est au coeur du travail et de la réussite.

Christian Esnay

par Maïa Bouteillet

Et si le plateau n’était plus le lieu d’un aboutissement mais le terrain toujours mouvant d’expériences partagées entre la scène et la salle ? Où le théâtre, plus éphémère que jamais, s’inventerait au moment même où il se donnerait, par le corps de l’acteur réinvesti.

Philippe Quesne

par Pascale Gateau

Philippe Quesne, né en 1970, diplômé des Arts Décoratifs de Paris, réalise des scénographies d’expositions d’art contemporain et de théâtre. Au printemps 2003, il crée la très ludique revue spectacle La Démangeaison des ailes et forme à cette occasion un groupe de travail hétérogène composé d’acteurs (Tristan Varlot et Gaëtan Vourc’h), d’un artiste plasticien (Rodolphe Auté), d’un chien (Hermès), d’un danseur-musicien (Sébastien Jacobs) et d’un décorateur de cinéma (Cyril Gomez-Mathieu). Avec ce spectacle, il met à l’épreuve une forme scénique fondée sur la multiplicité des techniques du théâtre, de l’image et des nouvelles technologies. À partir d’une matière constituée de morceaux de poésie, d’articles, d’iconographies sur le sujet de l’envol et de la chute, il procède au montage et au collage de séquences disparates : interviews filmées en vidéo, simulation de capture de mouvements, performance, concert se déploient simultanément et entrent en interaction sur le plateau.

Les Lucioles

par Maïa Bouteillet

Ce qui fonde le Théâtre de Lucioles, collectif d’acteurs né à Rennes il y a dix ans, c’est la question du groupe en tant que force motrice. Où chaque individu tire son énergie du rapport aux autres.

Patrick Pineau

par Chantal Boiron

« Ensemble », « être ensemble », ce sont des mots qui reviennent souvent chez Patrick Pineau. Acteur, metteur en scène, il travaille en effet, dans la continuité, avec le même noyau de gens, comédiens, auteur, scénographe, réalisateur son... Avec une équipe. Il le dit au cours de l’entretien téléphonique qu’il nous a accordé : « Je suis incapable de travailler en solitaire ». Depuis le Conservatoire, une profonde amitié le lie à Éric Elmosnino, acteur et metteur en scène lui aussi, et de la même génération. Son alter ego en quelque sorte. Quand Éric met en scène, Patrick est sur le plateau. Et vive-versa. On a vu Éric Elmosnino dans la plupart des spectacles de Patrick Pineau : Conversations sur la montagne d’Eugène Durif, Monsieur Armand dit Garrincha de Serge Valletti, Les Barbares de Maxime Gorki. Dans Peer Gynt d’Ibsen, créé cet été au Festival d’Avignon, c’est Éric Elmosnino qui interprète le rôle-titre, se retrouvant ainsi à la tête d’une troupe d’une vingtaine de comédiens dont beaucoup ont déjà travaillé avec Patrick Pineau.

Cyrus Frisch

par Marijn van der Jagt

Jamais le silence n’avait été aussi complet dans le théâtre municipal d’Amsterdam. Sur la grande scène dépouillée, un jeune homme était assis sur une chaise. Recroquevillé, ses longues jambes croisées, vêtu d’un jean, il lisait à haute voix un script maculé. Derrière lui, un écran de projection s’étendait sur toute la largeur de la scène. Devant lui, une salle à moitié remplie avec un public curieux, bien que réservé. Pendant les pauses que le jeune homme marquait de temps en temps, on entendait presque le grincement des cerveaux des spectateurs. Personne ne savait exactement ce qu’il regardait.

De nombreuses routes pour La Mecque

par Stephen Gallagher

La diaspora africaine en Grande-Bretagne dans les pièces de Kwame Kwei-Armah et Roy Williams.

Krystian Lupa à Athènes et à Paris

par Chantal Boiron

Depuis une quinzaine d’années qu’on a la possibilité de voir les spectacles de Krystian Lupa hors de son pays, on observe chez lui une prédilection presque systématique pour deux sortes de textes. Ce sont d’abord les grandes oeuvres de la littérature occidentale (Les Frères Karamazov de Dostoïevski, L’Homme sans qualités de Robert Musil, Les Somnambules d’Hermann Broch...) qu’il adapte à la scène. Et quand il monte des pièces de théâtre, il semble surtout attiré par les auteurs contemporains de langue allemande : Thomas Bernhard, Werner Schwab, Dea Loher...

Place des Héros

par Joëlle Gayot

Le dernier oratorio de Thomas Bernhard

Les éclats d’Heiner Goebbels

par Claudine Galea

Le Festival d’Automne à Paris présentait trois spectacles d’Heiner Goebbels. Eislermaterial à la Cité de la Musique, Paysage avec Parents éloignés aux Amandiers à Nanterre, Eraritjaritjaka au théâtre de l’Odéon/Ateliers Berthiers. Réjouissant, radical, caustique.

Frank Castorf

par Hugues Le Tanneur

La porte s’ouvre en haut de l’escalier et une bourrasque de neige s’engouffre, dévale les marches, envahit le plateau jusqu’à éclabousser le public des premiers rangs. On pense à cette injonction notée par Kafka dans son journal : « Entrez, entrez, vous tous, toutes les choses qui êtes dehors ! » À plusieurs reprises dans Meine Schneekönigin (Ma Reine des neiges) mis en scène par Frank Castorf d’après le conte d’Andersen, des flots de neige font irruption par cette porte soudain ouverte. Et c’est comme une force obscure, étrange. Une puissance incontrôlable, euphorisante, dont l’apparition sous cette forme aérienne, ébouriffée, sauvage, de flocons capricieux restitue la fantaisie débridée du conte.

Emma Dante

par Chantal Boiron

Il a suffi de quelques spectacles pour qu’Emma Dante, une jeune Sicilienne d’une trentaine d’années, s’impose sur la scène internationale. Ses créations ne cessent de tourner à travers l’Europe (Italie, France, Portugal, Belgique...). Et pourtant déjà, elle suscite une controverse : il y a ceux que le théâtre d’Emma Dante passionne et ceux qui considèrent sa réussite trop rapide et surfaite.

La Tragedia Endogonidia de la Societas Raffaello Sanzio

par Massimo Marino

En décembre 2004 s’est achevé le parcours de la Tragedia Endogonidia, ce projet itinérant de la Societas Raffaello Sanzio : onze spectacles dans dix villes européennes. Enfin nous pouvons mesurer l’ampleur d’une oeuvre qui a défié les habitudes de la dramaturgie, de la création scénique, de la production théâtrale et nous risquer à replacer les épisodes, les inventions dans un cadre unitaire.

Nitra 2004

par Chantal Boiron

L’édition 2004 du Festival de Nitra, la première après l’entrée de la Slovaquie dans l’Union Européenne (comme le rappelait le spectacle du Théâtre Sarat de Bratislava, L’Europe centrale vous aime) avait pour objectif de montrer au public slovaque les tendances actuelles du théâtre européen avec des textes de Dea Loher, Ivan Viripaïev, Bernard-Marie Koltès, Rodrigo García, des mises en scène d’Árpád Schilling, de Pawel Miskiewicz, Victor Ryzakov... Mais aussi, des recherches pluridisciplinaires comme celle de la compagnie Skalen de Marseille qui explore, dans son spectacle I Next, les multiples possibilités du corps dans l’espace en créant un dialogue envoûtant, une véritable alchimie entre le mouvement, le son et la vidéo. Le compositeur Jean- Marc Montera et le vidéaste Patrick Laffont sont sur le plateau au même titre que les deux danseuses Michèle Ricozzi et Inès Hernandez.

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