L’érotisme

L’érotisme dans la littérature et sa répression

par Pierre Dominique · visuels: Nadar

Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris qui, dans la matinée, avait pillé le dépôt d'armes des Invalides, encadré par un certain nombre de gardes françaises, s'en vint assiéger la Bastille. Cette énorme forteresse dont les huit tours couvraient de leur ombre le quartier Saint-Antoine, aurait pu résister, mais son gouverneur M. de Launay, affolé, se rendit et fut massacré avec quelques-uns des hommes de sa garnison. Ce qui fit dire à Rivarol qu'« il avait perdu la tête avant qu'on la lui coupât. »

De “Notre-Dame des Fleurs à Histoire d’O”

visuels: Jerry Bauer

C'est pendant l'occupation allemande que le nom de Jean Genet commença à circuler dans la capitale. Venant un soir partager notre brouet avec quelques amis, Robert Desnos apporta un poème de ce mauvais garçon et dans cet atelier du 3 place de la Sorbonne où Baudelaire avait lu Les Fleurs du Mal à Louis Ménard, Théophile Gautier et Théodore de Banville, Robert et moi révélèrent à nos amis l'oeuvre curieuse de Genet.

Le régime actuel des interdictions dans le cadre la protection des bonnes moeurs

par Laurent Boyer · visuels: Charles Leirens

Pour la répression des publications constituant un outrage aux bonnes moeurs, les tribunaux judiciaires disposent des articles 283 à 290 du Code pénal. Les peines sont sérieuses puisqu'elles peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 18.000,00 francs d'amende (4 ans et 180.000,00 francs en cas de récidive dans les 4 ans).

Un souvenir de Pierre Louÿs

visuels: Félix Potin

Le 5 décembre 1907, le tribunal de simple police de Levallois-Perret condamna (et ce jugement fut B — confirmé, le 18 février 1908, par le tribunal correctionnel de la Seine), MM. Wellhof et Roche, chez lesquels s'imprimait Aphrodite, pour avoir contrevenu à l'article 13 du décret du 13 mai 1893.

La répression dans l’art

par Luc Benoist

L'histoire de la répression de l'érotisme dans l'art suit bien entendu l'évolution des moeurs et, à travers le temps, obéit à une infinité de pressions n'ayant souvent aucun lien avec la vertu qu'elles prétendent défendre. C'est là une simple conséquence de la morale et de la législation ambiantes et l'on sait que les métamorphoses de la morale ne sont pas moins variées, ni ses bases moins contingentes, que celles de la justice.

La censure au théâtre

par Pierre Labracherie

La censure est line opération chirurgicale pratiquée sur les oeuvres de l'esprit au nom de la politique, de la religion et de la morale. En vertu de ces principes, elle taille, retaille, coupe, découpe, sarcle, émonde, ratisse, émascule le talent, voire le génie.

Théâtre érotique de la rue de la santé

par Jean Galtier-Boissière

C'est Alfred Delvau, l'auteur d'un célèbre et rarissime «dictionnaire érotique», qui écrivit l'histoire de ce curieux théâtre de marionnettes que dirigea Lemercier de Neuville. Inauguré le 27 mai 1862, l'Erotikon Theatron était installé dans une grande salle vitrée, antichambre de la maison du commanditaire de l'entreprise, Amédée Rolland, qui résidait au fond des Batignolles entre les fortifications et les premières maisons de Clichy-la-Garenne, et avait pour locataires Jean Dubovs, auteur des Femmes de Province, Edmond Wittersheim, et Camille Weinschenck « que la difficulté de son nom qui se brait, se miaule ou s'aboie peut-être, mais ne se prononce pas, faisait appeler simplement : 4.025 ».

L’érotisme au cinéma

par Christian Mégret

Dans Double indemnity, film de William Wy 1er "titre français : Assurance sur la mort). 011 voyait Barbara Stanwick descendre l'escaliei intérieur de sa \ maison. Au bas de l'escalier, il y avait William Holden. commis-voyageur, le type dont c'est le metier de frapper aux portes. Il avait donc frappé a cette porte-là, la porte île la maison de Barbara Stanwick.

Censure et cinéma

par Lo Duca

C'est dans le domaine du cinéma que la censure exerce à notre époque l'action la plus profonde, la plus étendue et la plus arbitraire.

Le strip-tease

par Pierre Darrigrand

C'est un spectacle dégoûtant. — Mais non, c'est un art proche de la danse. — C'est sinistre. — C'est très amusant. — Ces pauvres filles qui se dénudent pour quelques centaines de francs devant des vieux cochons!

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