Numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg est aussi une mère de famille comblée. Dans un ouvrage qui défraie la chronique outre-Atlantique, elle enjoint aux femmes d’arrêter de se poser en victimes des inégalités : il ne tient qu’à elles de revoir leurs ambitions à la hausse. Ce féminisme 2.0 ne convainc pas tout le monde.
La fin du mâle
Superwoman, mode d’emploi
Baudelaire, so delectable !
Entre l’enfant terrible du romantisme et les écrivains anglo-saxons, beaucoup d’affection réciproque. Pour quelques bonnes raisons.
“Le système de médecine libérale et archaïque”
Très bien classé dans les comparaisons internationales au regard de certains critères, le système de santé français souffre néanmoins d’archaïsmes. Il gagnerait à s’inspirer de traits méconnus du régime américain, comme la règle du tiers payant et l’incitation à l’innovation sur le terrain.
La tupture du “contrat”
Nous avons peine à le croire, mais nous entrons dans une ère totalement nouvelle. Car c’est bientôt la femme qui fournira au ménage l’essentiel de ses revenus, avec en filigrane la rupture du « contrat » dénoncé par Simone de Beauvoir, qui permettait à l’homme, depuis la nuit des temps, d’acheter la domesticité de sa compagne.
Ces garçons qui décrochent
Partout, les élèves masculins sont distancés. Dans tous les milieux, et à tous les niveaux, de l’école primaire à l’université en passant par le secondaire. Tant et si bien que le phénomène est devenu un sujet de préoccupation majeure aux États-Unis. Mais que faut-il incriminer ? L’organisation de l’enseignement, les excès du féminisme, la biologie ou, tout simplement, la réussite des filles ?
Ils refusent de grandir
Ils vivent chez leurs parents ou, mariés sur le tard, jouent aux jeux vidéo comme leurs enfants. Ces hommes-garçons incarnent le refus de la maturité qui s’affiche sur les écrans et dans la rue. Rien d’étonnant, dans une société où le modèle patriarcal est ébranlé, les repères du passage à l’âge adulte effacés et la culture jeune partout commercialisée.
La preuve par l’ADN
Quinze ans durant, la police allemande a recherché une tueuse en série dont l’ADN figurait sur une quarantaine de scènes de crime… Pour découvrir qu’il provenait d’une contamination dans l’usine fabriquant les cotons-tiges utilisés lors des prélèvements. Ce camouflet rappelle les faiblesses de « la reine des preuves », qui n’en reste pas moins une formidable auxiliaire de justice, pour peu qu’on la manie avec intelligence.
Eloge de la superstition
Y a-t-il une grande différence entre acheter à prix d’or quelques cheveux de Michael Jackson et, comme en étaient accusées les sorcières, aller en prélever sur la tête des pendus ? Si une importante avancée médicale est due à la pensée magique et non à la méthode scientifique, faut-il la récuser ? Tolérée par les Anciens, diabolisée par les chrétiens, la superstition a des vertus que la raison ne connaît pas.
Comment dit-on shopping en latin ?
Des écailles de poisson retrouvées à Pompéi, la frise d’une villa, un poème satirique, et voilà qu’apparaît, encore un peu floue tant les sources sont rares, l’intense activité commerciale dont bruissaient les villes romaines : les rues, les forums et jusqu’aux soubassements des temples étaient bordés de boutiques, auxquelles s’ajoutait la foule braillarde des colporteurs et autres marchands d’en-cas.
La socialiste à visage humain
Révolutionnaire convaincue, polémiste féroce, internationaliste ardente, Rosa Luxemburg était aussi une grande amoureuse, une lectrice passionnée, une mélomane avertie. Cette personnalité attachante, superbement révélée par sa correspondance, éclaire le combat politique d’une femme qui n’a cessé de défendre la liberté et fut la première communiste à dénoncer le léninisme.
Borges, la biographie impossible
Quel rapport entre le fils à sa maman narcissique, timide, pontifiant, rongé d’obsessions, et l’homme profondément adulte, limpide, spirituel, omniscient, dont témoignent ses nouvelles ? Le cas de Borges illustre jusqu’à la caricature le paradoxe de la biographie littéraire : entre l’œuvre et l’auteur, l’hiatus est un gouffre.
Il faut que quelqu’un lui dise
On a continué à marcher dans la nuit déserte, le long des rues larges et ouvertes de Sydney, des rues silencieuses avec de grands trottoirs, des pelouses vertes, des arbres, des chats, des maisons de familles australiennes et heureuses. Et puis on l’a vue.
La fabrique du bourreau ordinaire
Sous la pression d’une figure d’autorité, les trois quarts des individus sont capables d’obéir à un ordre de torture : tel est, en substance, le résultat d’une célèbre expérience faite dans les années 1960. Son compte rendu, qui n’avait jamais été publié en français, décrit les mécanismes à l’origine de cette soumission.
Portrait du poète en alexandrin
Grec d’Alexandrie, Cavafi s était un pur produit de sa ville. Parlant le français, l’anglais et l’arabe, connaissant le latin et le grec ancien, il est aujourd’hui reconnu comme un très grand poète. Homosexuel discret, passionné par le passé, il tourna le dos aux péripéties de son temps, envoyant ses poèmes à un petit cercle de lecteurs choisis.