C'est à la comédie espagnole d'antan que l'on doit le personnage exemplaire autant qu'éternel de Matamore, le tranche-montagne aussi prompt à la dérobade qu'à la bravade. Mais c'est le RPR qui nous a apporté, en la personne de M. Jacques Chirac, sa plus belle incarnation dans la vie politique française, où il y a pourtant, Dieu sait, de la concurrence en ce domaine.
Drôle de droite !
Chirac, le caméléon péremptoire
Babar ou Barrevitch ?
Barre? Je l'ai vu d'un peu près une seule fois. C'était à un déjeuner-débat organisé au début des années 80 au Cercle de la Presse privée, dirigé à l'époque par le regretté Morancé. En ce temps-là, il n'était plus rien au pouvoir. Mais il demeurait, bien sûr, une personnalité politique.
V.G.E : Commode Bas-Empire aux courbes Louis XV
"Comment !'Auvergnat distingue-t-il une poule d'un chapon ?" Elémentaire : "La poule cha pond tandis que le chapon cha pond pas." En ce 15 juin 1986, au studio 116 de la Maison de la Radio, l'hilarité secoue l'auditoire. Spécialisée dans le strip-tease moral des hommes politiques, «L'oreille en coin» , émission de France Inter, vient de réaliser un scoop. Inouï ! Afin de lancer cette plaisanterie de basse-cour, !"Auvergnat Giscard d'Estaing, ex-président de la République et invité du jour, a décoincé une bouche habituellement figée en cul-de-poule.
Michel Noir, le primate des Gaules
Existe-t-il deux Michel Noir ? Celui qui « tient » Lyon avec ses méthodes énergiques à l'emporte-suppléants et celui qui , à Paris ou ailleurs, prêche « la transparence », « l'ouverture », en se forgeant l'image d'une force tranquille (bis)? Le grand témoin de ses premiers pas en politique, Charles Hernu, maire de Villeurbanne et ancien ministre de la Défense, n'a pas eu le temps de ferrailler politiquement avec son jeune adversaire. Tout juste a-t-il pu faire mouche là où Noir était déjà le plus vulnérable : les bons sentiments.
François Léotard, Bernard-L’Ermite de la politique
Un curieux itinéraire : des bénédictins de la Pierre-qui-Vire aux sentiers de la vengeance
Charles Pasqua ou le Don Patillo des Hauts-de-Seine
Alain I (Madelin)
Au début de l'année 1968, l'agitation commençait à se développer dans les milieux étudiants, principalement à Paris et à Caen, aussi bien du côté de l'extrême droite que de l'extrême gauche. Ce phénomène n'affectait toutefois que des groupuscules (Ligue communiste révolutionnaire, Lutte ouvrière, Comités Vietnam, et, à l'extrême droite, Occident), c'est-à-dire quelques centaines d' individus. A cette époque je suivais, d'assez loin je dois le dire, les opérations, en ma qualité de grand reporter à Minute, et j 'avais comme informateur principal François Duprat, plus tard membre du Front National, et qui devait succomber tragiquement lors d'un attentat dont les auteurs n'ont jamais été découverts.
Alain II (Le Petit Robert)
L e destin du chef de bande s'affirme très jeune. Il peut commencer au lycée, v.oire dans une classe primaire - Est-ce qu'on va voir le match de foot entre Paris-Saint Germain et Marseille? - Qu'est-ce qu'en pense Dédé? · - Comme Dédé opte pour la négative, la bande (de copains) n'ira pas. Dédé, en la circonstance, est rarement le premier de la classe. Le premier de la classe est souvent un élève sage. Il a (il avait, car l'usage a peut-être disparu) la croix. C'est souvent un solitaire. Réfléchi. Renfermé. Voire introverti.
Balladur, un homme cousu main pour la bourgeoisie française
Edouard Balladur est visiblement quelqu'un de très bien. Depuis qu' il est entré en fanfare dans les dossiers de presse, en 1986, les plumes les plus diverses, obscures ou célèbres, ne cessent de dessiner de lui le portrait presque sans ombre d'un homme de bien, honnête homme, modéré, courtois. mais ferme. li est persévérant et calmement, posément déterminé. Même dans quelques rares réserves, on sent l'admiration qu'inspire le pouvoir : ainsi le « très puissant et très secret ministre des Finances » de la première cohabitation serait suavement dominateur. N'en jetez plus. La cour est pleine. A tel point qu'Alain Duhamel, lui-même, qui ne passe pas pour un contempteur systématique des grands, sourit de le voir ainsi « précédé d'un cortège mirobolant d ·articles flatteurs, de portraits élogieux, de couvertures aimables ».
Philippe Séguin, un zozo marginal
L'ancien ministre de la Cohabitation a écrit ces lignes dans une biographie qu'il vient de consacrer à Napoléon III. Louis-Napoléon Bonaparte n'était pas un second couteau. brutalement apparu sur l'écran de la politique. Il avait pour lui un nom, un programme et des partisans déjà fidélisés qui font bien défaut à cette girouette qu'est Philippe Séguin. Rien ne permet de rapprocher le destin des deux hommes, sinon une ambition plus justifiée pour le neveu du Grand Empereur que pour ce petit Pied-Noir dont le destin a, par deux fois, brisé les premières années.
Seconds couteaux : Michèle Barzach
Née le 11 juillet 1943 à Casablanca (Maroc), est fille d'un juif « askhenaze » qui, fuyant la terreur communiste en Union soviétique, est passé par la Pologne, la France. Elle est favorable à l'indépendance algérienne, montre des sympathies trotskistes en Mai-68. Devenue gynécologue, elle s'intéresse à la psychanalyse, puis à la thérapie de groupe. Elle fréquente assidûment Joëlle Kaufmann, militante d'extrême gauche. Mais aussi le RPR Jacques Toubon.
Cohabiter ? Vous avez dit cohabiter ?
Il n'y a guère de doute: servi par une loi qui élimine au second tour le Front National, l 'opposition parlementaire (RPR + UDF + PR) va, à coup sûr, l'emporter. Forte de cette victoire, elle va se trouver, dès la format ion du futur gouvernement, confrontée au président de la République. Lequel, dès le départ, dispose d'un avantage considérable : le futur Premier ministre, c'est lui qui le choisit.