Lauréat du Booker Prize, Richard Flanagan revient sur l’histoire des prisonniers de guerre australiens aux mains des Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Fils de l’un d’eux, l’écrivain s’interroge sur la mythologie nationale qui entoure ces héros.
Les robots vont-ils nous remplacer ?
Australie : L’étoffe ambiguë des héros
Napoléon, une obsession anglaise
Les Britanniques continuent de guerroyer, par auteurs interposés, sur la question fondamentale de savoir si l’Empereur était « grand » ou « petit ».
Entretien : Siri Hustvedt
Pour Siri Hustvedt, écrire est toujours une manière d’explorer sa géographie intérieure. Quitte à y trouver des choses que l’on ne soupçonnait pas. Prêt à changer sans cesse de perspective et de point de vue, l’écrivain est à la fois soi et un autre, voire plusieurs autres. En ce sens, le travail littéraire invite en permanence au dialogue avec la psychanalyse, la psychiatrie et les neurosciences.
Le crépuscule annoncé du travail humain
Cela ne fait guère de doute : la révolution numérique aura des conséquences profondes sur l’emploi. Après avoir évincé les postes routiniers, l’intelligence artificielle se substituera à bon nombre d’emplois qualifiés. Déjà, les logiciels écrivent des articles, rédigent des actes juridiques, remplacent les traders. Apocalypse ou renaissance ? Les économistes s’affrontent, mais une chose est sûre : le rôle de l’État sera décisif pour prendre le meilleur de cette mutation en évitant le pire.
Quand les machines nous rendent plus bêtes
La révolution numérique ne favorise pas seulement la concurrence entre l’homme et la machine. Conjuguée aux effets d’un taylorisme omniprésent, y compris dans les services, elle conduit à une robotisation des salariés dont les conditions de travail chez Amazon ou Wal-Mart sont le meilleur symbole. Mais qui pénètre aussi jusqu’au monde de la recherche universitaire. L’avenir du travail est-il orwellien ?
Entretien avec Pierre Cahuc : “Le progrès technique ne pénalise pas le travail”
L’impact de la révolution numérique sur la croissance est imprévisible. Des métiers vont disparaître, d’autres apparaître. La productivité va y gagner. Et il n’est pas fatal que cette évolution favorise le capital au détriment du travail. À condition qu’elle soit accompagnée par des mesures politiques appropriées.
Les rêves d’équilibre du Sultan Oman
Voici un pays arabe dont on ne parle jamais, car épargné par les conflits qui déchirent le Moyen-Orient. En bons termes avec l’Iran comme avec les États-Unis, Oman résiste aux desiderata saoudiens et pratique un despotisme savamment dosé. Cette « différence » est incarnée par le sultan Qabous, un souverain habile qui a bâti dans l’ombre une profonde stratégie d’influence. Mais l’heure de sa succession a sonné.
Les leçons de mon fils trisomique
La vie de Rachel Adams a basculé le jour de la naissance d’Henry, atteint de trisomie 21. Enseignante dans une université d’élite, ambitieuse, perfectionniste, elle assiste alors à l’effondrement de ses certitudes. Quand cette spécialiste des freak shows regarde les médecins traiter son bébé comme un phénomène de foire, elle découvre que la banalité est désirable. Elle apprendra aussi qu’il n’y a pas une seule bonne manière de faire les choses. Et que le bonheur est parfois dans un gâteau d’anniversaire raté.
Tous les cerveaux sont dans la nature
N’en déplaise à Descartes, prêter des émotions complexes aux mammifères supérieurs ne choque plus personne. Mais qu’en est-il d’organismes dotés de systèmes nerveux bien plus rudimentaires, comme les insectes, les méduses, voire les plantes ? Darwin, déjà, décelait chez les vers de terre « une certaine forme d’esprit ». La neurobiologie contemporaine le confirme : la vie mentale n’est pas propre aux vertébrés.
La beauté vénéneuse du vert
Seule couleur mentionnée dans la Bible, le vert a pris au fil du temps bien des nuances et bien des sens : depuis toujours symbole de l’espoir, de la santé et de la nature, il est aussi à ses heures synonyme de poison, de maladie et d’avarice. Nul ne montre mieux que lui à quel point une couleur n’est pas un pigment mais une idée, le fruit d’une histoire et d’une technologie qui s’inscrit dans l’art, dans la science et plus encore dans les représentations sociales.
La science politique du Petit Prince
Le Prince de Machiavel est jugé incontournable pour qui veut comprendre l’art de gouverner, cet art de gérer la peur de l’autre, selon le Florentin. Et si Le Petit Prince nous offrait une meilleure intelligence du politique en faisant l’éloge de l’amour d’autrui ? L’idée est moins loufoque et naïve qu’il n’y paraît : l’amitié et la confiance sont les fondements du seul ordre démocratique durable.
L’empereur éclairé des éditeurs
Johann Friedrich Cotta a publié Goethe, Schiller et les plus grands auteurs classiques allemands. Mais il a fait bien davantage que révolutionner l’édition. Entrepreneur visionnaire, il a fondé un gigantesque empire de presse. Défenseur intéressé de la liberté de circulation des hommes et des idées, il avait ses entrées dans les chancelleries et auprès de tous les puissants du continent. Un ambassadeur méconnu de l’Europe des Lumières.
Bonnes feuilles : Le chiot
Une mère plutôt aisée et ses deux enfants débarquent dans une famille très modeste pour acheter un chien. Deux mondes se croisent sans se comprendre. Une nouvelle douce-amère de l’Américain George Saunders, spécialiste du genre.
En librairie : Une romancière anti-sinistrose
Connaissez-vous Stella Gibbons ? Stella qui ? Cette romancière célébrissime en Grande-Bretagne est une illustre inconnue en France. Mais elle ne devrait pas le rester longtemps si le pays succombe à l’humour corrosif de sa plume et au charme so british de personnages merveilleusement campés et d’une morale débonnaire qui est le meilleur antidote à la déprime hivernale.