Angelin Preljocaj apparaît de plus en plus comme le porte-drapeau de la danse française dans le monde. Mais pourquoi précisément lui, fils d'émigrés de l'Albanie? Pourquoi son nom rebondit-il de Paris à Moscou et maintenant aussi à New York? Pourquoi ce chorégraphe dans la cinquantaine est-il plus que jamais au centre de l'attention? Actuellement avec Les Nuits, production franco-germano-luxembourgeoise déjà "vendue" partout, il a ouvert en grand la programmation de Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013, qui lui a commissionné à la fois la musique, les décors et les costumes.
Preljocaj
Preljocaj pourquoi
Sasha Waltz et le Sacre cent après
Parmi les nombreux "Sacres" chorégraphiques que propose le centenaire de sa création, le Ballet du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg a dansé au Théâtre des Champs-Élysées de Paris celui de Vaslav Nijinsky, remonté par Millicent Hodson en 1987, et celui que Sasha Waltz, invitée par le directeur du Mariinsky et chef d'orchestre Valéry Guerguev, a crée pour l'occasion.
La Fille Corbeau de McGregor
Après avoir vu cette nouvelle création de Wayne McGregor pour le Royal Ballet de Londres, on se souvient de l'aphorisme: "L'enfer est pavé de bonnes intentions", car malgré tout l'effort et le soin apportés à sa réalisation, ce projet est loin d'être une réussite.
Danse de masse... à Berlin
Si l'objectif de cette soirée du Ballet de l'Opéra de Berlin au Berghain était d'élargir le public de la danse, il est atteint. Un public très mélangé se pressait dans ce haut lieu des nuits chaudes de Berlin, jeunesse branchée et vieillesse dorée... La salle est en soi un... spectacle. Plafond à 20 mètres, murs de béton délabré, briques, restes de carrelage, énormes tuyaux au murs. La carcasse d'autobus plantée en oblique sur la scène par le plasticien berlinois Norbert Bisky semblait parfaitement à sa place dans ce lieu déjanté. Quant aux accompagnements musicaux, ils étaient réalisés par des DJs étroitement associés au Berghain. Si l'objectif de la soirée était aussi de favoriser la relève en offrant à trois jeunes chorégraphes l'opportunité de travailler avec les magnifiques danseurs de la compagnie, il est également atteint. Mais si, en revanche, il s'agissait d'enrichir le répertoire avec des oeuvres abouties, le jugement serait beaucoup plus nuancé.
Boléro périphérique
Il est amusant de voir combien les références aux Ballets Russes et à Maurice Béjart restent prégnantes lorsqu'il s'agit d'une création sur le Boléro de Maurice Ravel. Sollicités par Brigitte Lefèvre (directrice de la danse à l'Opéra de Paris) pour s'emparer à leur tour de cette oeuvre, Sidi Larbi Cherkaoui et Damien jalet, avec Marina Abramovic, ont voulu prendre le contrepied de la version initiale de Bronislava Nijinska, puis de celle de Béjart, qui ont en commun de concentrer l'attention au d'une figure centrale dansant sur une table ronde.
Gatsby danse!
Dans le but de remplir les théâtres, David Nixon (le directeur du Northern Ballet, la compagnie la plus importante du Nord de l'Angleterre, installée à Leeds, ndlr) à créé une sorte de "marque de fabrique" qui consiste à présenter des drames dansés basés sur des histoires populaires; et il sera certainement réjoui de savoir que son nouveau ballet inspiré de Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald coïncidait avec la sortie d'un blockbuster hollywoodien, qui a certainement permis de faire presque toujours salle comble au Sadler's Wells Theatre de Londres.
Millepied, attendant l’Opéra
Avant de prendre la direction du Ballet de l'Opéra de Paris en automne 2014, Benjamin Millepied a encore le temps de s'occuper de son groupe américain, le L.A. Dance Project avec lequel il est présent non seulement dans des théâtres mais aussi dans des musées et des manifestations d'art contemporain. L.A. Dance Project est d'ailleurs davantage un collectif de créateurs qu'une simple compagnie de danseurs. Pour chacune de ses créations, Millepied, curieux de tout ce qui se passe dans les différents domaines artistiques, associe peintres et musiciens à son noyau de danseurs. Sans aller jusqu'à leur laisser une complète indépendance comme l'avait instaurée Merce Cunningham, il respecte une large autonomie dont jouissent même ses danseurs.
Plus de pensée que de mouvement
Le jeune newyorkais Daniel Linehan appartient à la nouvelle vague de chorégraphes pour lesquels la création du mouvement n'est pas une fin en soi. Formé à la P.A.R.T.S., l'école de danse contemporaine de Bruxelles, Linehan, dès l'obtention de son diplôme en 2010, a attiré l'attention brouillant les frontières entre la danse et la non-danse.
Milonga entre tango et contact
Le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui a toujours aimé le tango, lui, avide de toutes les danses du monde. Il l'a introduit dans ses pièces à partir de la création qui le fit connaître en 2000, Rien de rien, et puis dans D'Avant et Temps fugit. Maintenant, pour milonga, après avoir étudié le tango sérieusement à Buenos Aires, il a choisi une distribution de cinq couples de virtuoses argentins, avec en plus deux danseurs contemporains, elle aussi argentine et lui, Damien Fournier, français, interprète-fétiche du chorégraphe.
Une Cendrillon de rêve
Créée en juin 2013 à San Sebastian (en Espagne) et aussitôt reprise à Versailles dans l'écrin si approprié de l'Opéra Royal, cette nouvelle Cendrillon de Thierry Malandain pour sa compagnie étonne par son apparente simplicité. Tout en restant fidèle à la musique de Sergueï Prokofiev et au récit de Charles Perrault, le chorégraphe resserre l'action sur le soulier qui scelle le destin de l'héroïne tout en jouant sur ce que peut révéler cette métaphore.