Mariinsky Ballet

Les rendez-vous avec la danse aux Nuits de Fourvière, le festival estival de Lyon, commencent en juillet et ont lieu au Théâtre Antique et à l’Odéon Antique, les deux amphithéâtres romains dans le site archéologique sur la colline de la ville. En ouverture, Angelin Preljocaj présente sa dernière création pour sa compagnie d’Aix-en-Provence: Les Nuits, tirée des nouvelles des Mille et une nuits (voir compte-rendu du spectacle dans ces pages). Ensuite, la Compagnie La Baraka et le Ballet Contemporain d’Alger dansent dans une pièce du chorégraphe franco-algérien Abou Lagraa centrée sur ses racines musulmanes et sur la valeur de la diversité, alors que Sidi Larbi Cherkaoui présentera sa création de tango. Un rendez-vous désormais traditionnel clôturera le festival: un “battle” (une compétition) de hip hop avec la compagnie Pockemon Crew.

Le grand théâtre de Saint-Pétersbourg a inauguré en mai une deuxième salle, moderne mais fastueuse, qui accroît ainsi le prestige et l’activité du Mariinsky. Le nombre des spectacles augmente et par conséquent la compagnie de ballet s’agrandit, elle aussi, pour servir en même temps deux théâtres et les tournées à l’étranger. Tout cela, sous les ailes du chef-star Valéry Guerguev.

En tant que nouvelle directrice de l’English National Ballet, Tamara Rojo est certainement en train d’apporter des changements: une équipe artistique complètement renouvelée, une nouvelle image publicitaire conçue avec la styliste Vivienne Westwood et un changement d’orientation dans la politique artistique, comprenant également la première production anglaise du Corsaire, en automne. Le dernier programme a peut-être révélé d’autres enjeux dans ses propos avec l’acquisition d’une pièce d’un chorégraphe européen confirmé, un temps fort pour la compagnie et une pièce qui met en lumière son propre talent prodigieux. À noter, de surcroît, que ces trois pièces ne sont au répertoire d’aucune autre compagnie britannique, ce qui participe de sa volonté déclarée de faire de l’ENB une compagnie différente des autres.

Dans une soirée récente de cette saison, le Ballet de Zurich a présenté une pièce rare de Forsythe créée par le San Francisco Ballet en 1987, trois mois avant la création du célèbre In the Middle… par le Ballet de l’Opéra de Paris. New Sleep est caractérisé par trois éléments: extrême virtuosité des danseurs (les danseuses évoluent sur pointes), théâtralité esthétique (trois acteurs déplacent des objets en créant différentes associations géométriques) et effets de lumière très sophistiqués (les danseurs évoluent dans la pénombre ou alors ils sont violemment éclairés). Les membres du Ballet de Zurich se montrent au plus haut de leur forme.

La direction de Nikolaj Hübbe au Ballet Royal Danois se caractérise par la volonté de rafraîchir le cœur du répertoire bournonvillien avec de nouvelles productions et une approche moderne. L’œuvre que nous a laissée August Bournonville, qui caractérise cette compagnie en tant que gardienne de ce véritable trésor chorégraphique, est en effet précieuse mais c’est un fait que ces ballets, de l’époque de leur création autour de la moitié du XIXème siècle jusqu’à aujourd’hui, ont été remodelés par et pour les nouvelles générations de danseurs et pour un nouveau public. Dans ce cas, pour deux nouvelles productions, Hübbe a fait appel à la danseuse de la compagnie Gudrun Bojesen qui a remonté La Ventana et à l’ancien danseur, aujourd’hui directeur du Ballet Arizona, Ib Andersen pour Kermesse à Bruges.

Ce programme du Ballet de Stuttgart a été une entreprise remarquable: en effet, chacune des trois pièces présentées est un véritable défi pour toute compagnie, mais la confiance du directeur Reid Anderson dans la dextérité de ses danseurs est telle qu’il a décidé de les reprendre toutes dans un même programme. Une soirée fascinante dans sa variété mais longue.

Pour la quatrième étape de notre voyage sur YouTube nous allons à la recherche du Pas de deux virtuose de Flammes de Paris; ballet qu’Alexeï Ratmansky a recréé intégralement pour le Théâtre Bolchoï de Moscou en 2008, utilisant les rares parties conservées de la chorégraphie d’origine de Vassili Vaïnonen de 1932, dont justement le célèbre et brillantissime Pas de deux. Par ailleurs, Mikhaïl Messerer présentera son Flammes de Paris cet été pour la compagnie du Théâtre Mikhaïlovsky de Saint-Pétersbourg.