Le succès de Photo/Brut, présentée aux Rencontres d’Arles à l’été 2019, a montré l’importance de la photographie pour l’art brut. Déjà, en 2004, en Californie, une exposition était consacrée à l’outsider photography (1). Ce que donnent à voir ces présentations pose cependant quelques questions. Que voit-on en effet ?
Le geste scriptural
Peut-on parler de photographie brute ?
Eugénie Paultre
Des pigments de poésie, c’est ainsi que l’on pourrait qualifier les tableaux et dessins d’Eugénie Paultre. À Luxembourg, la galerie Erna Hecey a récemment montré quarante gouaches et encres sous le titre Des liens plus que terrestres.
Countryside,The Future
Countryside, The Future, l’exposition tant attendue au Guggenheim de NewYork, n’aura duré que quelques semaines avant la fermeture des musées. Si la fresque que Rem Koolhaas a déployée dans la spirale de Frank L. Wright n’est plus à voir, elle a potentiellement encore un rôle à jouer dans notre compréhension de l’état du monde et de ses mécanismes globalisés. Prévue pour durer jusqu’au 14 août, espérons qu’il sera à nouveau possible de la visiter en été, ou qu’elle pourra voyager.
Chrisitan Jaccard
En 2017, Christian Jaccard a fait une donation exceptionnelle au Centre Pompidou de trente-quatre de ses œuvres. Elle est exposée au Centre Pompidou-Paris à côté d’autres œuvres de l’artiste, et conjointement à la présentation de plusieurs de ses films (commissariat Jean-Pierre Criqui). Ses Livres du Pyronaute sont également présentés à la médiathèque d’Issy-les-Moulineaux.
Robert Morris
Organisée en collaboration avec le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, l’exposition monographique de Robert Morris (1931- 2018), The Perceiving Body, réunit des œuvres majeures des années 1960 et 1970 provenant de collections publiques et privées, ainsi que de la succession de l’artiste. Son objectif est de proposer une nouvelle lecture des premières œuvres de l’artiste. Parmi celles-ci, Erik Verhagen, qui a visité l’exposition au Mudam Luxembourg, où elle s’est tenue cet hiver, a choisi Untitled (Scatter Piece), 1968-1969/2009. À Saint-Étienne, l’exposition ouvrira dès que possible à partir du 15 juillet et sera prolongée jusqu’au 1er novembre.
L’orientalisme sans voile
Inaugurée à l’IVAM, à Valence, quelques jours à peine avant le début du confinement, l’exposition Orientalismes illustre les thèses d’Edward Saïd sur la réification idéologique de l’« Orient » par l’« Occident ». Le corpus s’étend de la culture populaire aux beaux-arts, et révèle l’immense diffusion d’instruments de domination qui imprègnent encore puissamment l’imaginaire contemporain.
Katharina Grosse
Peindre la ville
Ed Atkins
La présence de l'artifice
La scription à l’œuvre
Jean-Christophe Norman
Physique contemporaine de l'écriture
Geoff McFetridge
Durant l’automne 2019, l’Américain Geoff McFetridge exposait, à la Maison Marienia, à Guéthary, une série de dessins réalisés en résidence dans la petite ville du Pays Basque perchée au-dessus de l’océan. L’occasion de parler d’art, d’une région qu’il connaît depuis longtemps et d’une certaine culture de la glisse. Il est peintre, mais il officie aussi en tant que graphic designer au sein de l’agence Champion Graphics (Los Angeles), élaborant des campagnes pour Nike, Patagonia ou MTV.
L’olfaction, l’à-côté photographique
Sens oublié par l’observation théorique de l’art du 20e siècle, l’odorat commence à intriguer le monde de la critique. Infusées de mille manières dans la production photographique, l’usage ou l’expression des effluves témoignent de la volonté flagrante, manifestée par les artistes, d’envisager l’art autrement que par le prisme du visible.