Fête

L'œil de Tristan

«La nuit abonde de personnages romanesques »

On est allés à la rencontre du cinéaste et auteur Bertrand Blier. Ce dernier a accepté de revenir sur son activité de réalisateur, étroitement liée à son ac- tivité d’auteur. Au fil de la conversation, il nous livre un regard rétrospectif sur une vie et une œuvre dans lesquelles littérature et cinéma se mêlent et s’entremêlent avec bonheur.

Pour Jérôme Marin, la fête est une affaire sérieuse. Depuis 2007, il met le feu aux planches de la capitale avec Monsieur K, son alter ego caustique et poétique en talons aiguilles et chapeau haut de forme. Connu pour avoir ressuscité Madame Arthur en 2015 avec Romain Brau, il est l’artisan acharné du renouveau d’un genre trop longtemps limité aux plumes du divertissement. Aujourd’hui invité régulier des scènes nationales avec son cabaret Le Secret, Jérôme Marin sème les graines d’un retour de la fête rassembleuse, essentielle et plus que jamais politique dans le champ culturel.

Lire Jean-Jacques Schuhl, c’est s’immerger dans une atmosphère trouble, faite de faux-semblants, d’illusions, de rêves ou de fantasmes. C’est entrer, au fil des pages, dans un film de Fassbinder, de Lynch, de Jarmusch et d’Eustache. Schuhl, figure du Castel de la grande époque, cet écrivain invisible, si rare et si précieux, au sujet duquel la rumeur, qui a un temps circulé, se demandait s’il existait vraiment ou s’il n’était pas l’Emile Ajar de Philippe Sollers, convie Zone Critique dans son monde nocturne.

Touche-à-tout, Arnaud Idelon travaille autour de deux centres de gravité que sont la fête et les tiers-lieux, à la fois comme critique d’art, curateur, programmateur (Le Sample / Sturmfrei Festival), auteur (romans, recueils, performances...) mais également enseignant (maître de conférences associé à l’Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne) et entrepreneur (Ancoats). La rubrique Spectacles de Zone Critique l’a donc interrogé sur son rapport à la fête et aux lieux où elle se déroule.

Né en 1955, Jay McInerney fait partie, aux côtés notamment de Bret Easton Ellis et Tama Janowitz, des figures de proue du « Brat Pack » littéraire, enfants terribles de l’intelligentsia new-yorkaise dans les années 1980. Tenus pour les apôtres de la blank fiction, les auteurs du groupe se caractérisent par une écriture atone et dépouillée, qui ressasse les motifs culturels du capitalisme tardif américain pour railler le monde de la nuit et des dîners mondains courus à Manhattan.

Le sens de la fête

Jean Dréjac, né à Grenoble en 1921, est mort en 2003. Il a écrit plus de 400 chansons qui comportent une certaine recherche poétique. Les plus connues sont « Sous le ciel de Paris » ou encore « L’homme à la moto ». Son fils, Frédéric Brun, a écrit sa bio- graphie sous forme de roman, Le Roman de Jean. Il revient, pour Zone Critique, sur l’influence de la chanson de fête sur la carrière de son père.

Dans ses articles pour le New Herald Tribune et Esquire, Tom Wolfe (1930-2018) s’est fait le rapporteur des mœurs des années 1960 et de ses héros. À la manière d’un mémorialiste, il s’est approché au plus près de ses sujets pour donner à lire aux Amé- ricains les chroniques de leur époque. Acid Test, son premier ouvrage publié en 1968, poursuit le portrait d’une Amérique nouvelle, hédoniste et colorée qui donna au New Journalism ses lettres de noblesse.

Cha Gonzalez (née en 1985) est une photographe/vidéaste éditoriale et do- cumentaire basée à Paris, en France. Après avoir grandi à Beyrouth, au Li- ban, elle est diplômée de l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (2010). Son travail se concentre sur la jeunesse, les troubles sociaux et intérieurs. Elle a collaboré avec Le Monde, le Wall Street Journal, Elle, Libération, Grazia et Causette, entre autres publications. Son œuvre prin- cipale, Abandon, a été publiée dans Fisheye Magazine, IZ et Meteore, a été finaliste du Virginia Prize for women et a été exposée en 2019 à l'ICI Paris (Institut des Cultures d'Islam).