Isabelle Huppert

Isabelle Huppert n’a jamais joué Tchekhov. Tiago Rodrigues ne l’a jamais mis en scène. La rencontre entre la comédienne et le metteur en scène s’est cristallisée sur le projet de monter cet été dans la Cour d’honneur du Palais des papes La Cerisaie, dernière pièce du dramaturge russe. Une pièce qui ne se termine pas par la mort d’un personnage mais par l’acceptation de l’arrivée d’un nouveau monde. Lioubov, propriétaire d’un domaine réputé pour sa magnifique ce- risaie qu’elle a quitté après la mort accidentelle de son fils, y revient pour le vendre, acceptant ainsi la passation de ses souvenirs aux mains des nou- veaux propriétaires. Etrange résonnance avec notre actualité où on ne cesse de nous annoncer l’arrivée prochaine d’un nouveau monde au sortir de la pandémie.

Olivier Py, dramaturge, metteur en scène, est directeur du festival d’Avignon depuis 2013. Encore marqué par l’annulation en 2020, il se dit "raisonnablement optimiste" pour l’édition 2021 (prévue du 5 au 25 juillet) : "Au moment où je vous parle, tout le monde y croit. Nous ima- ginons différents scénarios avec des jauges pou- vant aller de 100% à 70% ou même 50%".

Avec Ceux-qui-vont-contre-le-vent, la metteuse en scène poursuit son travail d’exploration organique du groupe et des individus. Cette fresque métaphorique, où tous les éléments scéniques deviennent des partenaires de jeu, est à l’affiche du prochain Festival d’Avignon.

Les dix-huit artistes du Nouveau Théâtre Populaire se retrouvent chaque été depuis 2009 dans le jardin de la grand-mère du metteur en scène Lazare Herson-Macarel à Fontaine Guérin dans le Maine-et-Loire où ils donnent un fes- tival de théâtre. Douze ans plus tard, ils montent dans le In d’Avignon un spec- tacle de 7 heures où s’enchaînent Le Tartuffe, Dom Juan et Psyché, de Molière. Rencontre avec les trois metteurs en scène Léo Cohen-Paperman, Emilien Diard- Detœuf et Julien Romelard.

Après avoir exploré dans Saigon ces passés toujours agissants, l’autrice et metteuse en scène se projette dans l’avenir pour un cycle Fraternité qui devrait compter un court-métrage et trois pièces. Dans Fraternité, conte fantastique, une éclipse de quatre minutes a fait disparaître une partie de l’humanité. Comment les survivants vont-ils vivre dans la mémoire de ces disparus ? Au cœur de la pièce, un Centre de Soin et de Consolation et la confrontation des récits portés par une troupe de 16 à 79 ans.

Une Penthésilée aux mille visages

Benedetto, c’est un nom qui parle à tout historien du théâtre. Un nom que connaissent les festivaliers d’Avignon et un symbole pour beaucoup de comédiens. André Benedetto dans les années 60 fondait dans la cité Papale le théâtre des Carmes et, de fait, le festival Off en 1966 qu’il dirigea jusqu’à sa mort en 2009. En janvier dernier, son fils Sébastien succédait à Pierre Beffeyte à la présidence de Avignon Festival & Compagnies (le Off !). Optimiste sur la tenue de l’édition 2021 du Festival du 7 au 31 juillet prochain, Sébastien Benedetto fait le point sur les conditions sanitaires de son déroulement, et revient sur les grands enjeux de l’avenir de l’évènement.

Pierre Guillois est présent au festival Mimos. Il nous entraîne avec son complice Olivier Martin-Salvan dans un voyage aussi immobile qu’absurde, Les gros patinent bien.

Le philosophe Vincent Cespedes s’interroge sur les fondements de l’école. Si on veut une école égalitaire entre tous, qui forme des citoyens engagés, dotés d’une pensée complexe et ouverts sur le dialogue, il faut théâtraliser tout le système éducatif.

Katell Tison-Deimat est coordinatrice nationale arts-culture à l’OCCE (Office Central de la Coopération à l’Ecole) qui intervient principalement dans les écoles primaires. Elle suit particulièrement depuis 16 ans l’action Théâ qui favorise, dans le cadre scolaire, la rencontre des élèves avec des écritures théâtrales jeunesse.

Philosophe, professeur des universités en sciences de l’éducation à l’Université de Lyon 2, Alain Kerlan mène un travail de réflexion et de clarification sur les différents concepts à l’œuvre en matière d’éducation artistique. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le sujet, en particulier L’art pour éduquer, la tentation esthétique (Presses de l’université de Laval, 2004) et Un collège saisi par les arts (L’attribut, 2015).

Vice-présidente de Culture et culture scientifique de l’Université Grenoble Alpes, Marie-Christine Bordeaux nous partage une réflexion sur l’éducation artistique et culturelle, objet de ses recherches.

Jérémy Lamri dirige le Pôle Recherche & Innovation de JobTeaser, le leader européen de l’emploi et de l’orientation des jeunes. Docteur en psychologie, il s’occupe des compétences comportementales ou soft skills que recherchent les recruteurs. Cofondateur de Monkey tie, du Lab RH et du Hub France IA, auteur de deux ouvrages publiés aux éditions Dunod, Innovations RH et Les Compétences du 21e Siècle, il enseigne à HEC Paris et Sciences Po Paris.

Homme politique de premier plan, fondateur de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon est un tribun comme il n’en existe plus. Un talent qu’il doit à son expérience du théâtre très jeune et à une prise de conscience aiguë de ce que la mise en scène apporte à la vie...

Directrice du Théâtre Gérard Philipe, le centre dramatique national de Saint-Denis depuis 2020, Julie Deliquet n’a pas attendu la pandémie pour penser à la jeunesse et travailler sur la notion de transmission. Une étude a montré que les spectateurs du TGP ont rajeuni. "C’est positif, cela nous permet d’être plus précis sur le caractère de nos spectacles, d’aller chercher des méthodologies différentes selon le public".

A la tête du Centre Dramatique National Le Quai d'Angers depuis janvier 2020 et directeur artistique de La Piccola Familia, Thomas Jolly mettra en scène Starmania, de Michel Berger et Luc Plamondon en novembre. Et espère reprendre Mithridate monté par Eric Vigner. Ce passionné qui a commencé le théâtre dès l’âge de 11 ans entend faire profiter les nouvelles générations de son savoir-faire.