Oubli

« Au printemps 2014, quand un éditeur me propose de partir à la recherche de César, c’est une évidence. L’homme, un ancien photographe militaire syrien a exfiltré des preuves de crimes contre l’humanité comme personne n’a jamais osé le faire ». C’est en ces termes que Garance Le Caisne ouvre son livre: Opération César. Nous nous inter- rogeons ici sur ce qui reste aujourd’hui, en 2021, de cette opération...

Penser les massacres perpétrés par les Khmers rouges

Comme les individus ou comme les ordinateurs, l’institution judiciaire dispose d’une mémoire. Elle peut donc se souvenir mais aussi oublier. Cette mémoire a un nom, c’est le casier judiciaire. Comment a fonctionné et comment fonctionne cette mémoire à l’é- gard des mineur(e)s ? Quelles données garde-t-elle selon les époques ? Quelles sont celles qu’elle a effacées et celles qu’elle efface ? Qui peut ou a pu aller fouiller dans cette mémoire?

Si réparation par l’oubli il devait y avoir, elle ne serait point retour à la situation ini- tiale, comme si rien ne s’était passé. La réparation laisse toujours une part d’irrépara- ble qui est la marque du temps. Que la dette soit en partie levée ne signifie pas que les traces soient effacées sur le visage du temps...

On sait tous à quel point les images des camps filmées à la fin de la Seconde guerre mondiale par les troupes soviétiques, américaines ou britanniques ont participé à la prise de conscience de l’horreur de la Shoah et du système concentrationnaire mis en place par le IIIe Reich. En ce qui concerne le Goulag, l’absence de toute image filmée étrangère explique en grande partie la “non-visiblité” des camps soviétiques. En outre, le cinéma de fiction a presque totalement délaissé le thème du Goulag...

Images filmiques des camps: entre mémoire et oubli.

L’instant zéro, entraînant éternellement son propre retour, n’est plus moment du temps, mais totalité du temps. Aussi paradoxal que nous apparaisse le commencement d’un temps sans commencement, la nouvelle temporalité dans laquelle Nietzsche a pénétré un beau jour d’août 1881 est celle d’un éternel commencement...

Les diverses crises contemporaines, climatique, sociétale, sanitaire que nous traversons interpellent notre responsabilité collective. Mais ces crises entremêlées et qui s’exacer- bent entre elles ne révèlent-elles pas avant tout une forme d oubli, non pas comme une simple défaillance de notre mémoire mais comme une négligence ou indifférence, qui nous caractérisent individuellement et collectivement?

Lecture croisée de Daniel Mendelsohn, Philippe Sands et Stefan Zweig

À partir d’un commentaire et d’une lecture philosophique de L’Art de la Mémoire de Frances A. Yates, nous entreprenons de définir les causes qui expliquent que l’activité psychologique de remémoration a été historiquement conçue comme activité de spa- tialisation, de localisation et d’agencement.

Conception et personnification de la mémoire chez les Grecs et les Romains

Écrire la guerre. Mémoire, récit et oubli

Dans les romans de Modiano, il est question d’amours perdues, de vue comme de cœur. La vie les fait brusquement ressurgir, ou la mémoire, si improbable dans ses logiques parallèles et sa puissance d’occultation. L’écrivain brasse les calendriers, dé- ploie des histoires à rebours des années passées, s’affole de recherches et d’enquêtes qui consistent tantôt à remonter le fil des décennies, tantôt à laisser jouer la laisse du temps...

Je profite de chacun de mes passages en Espagne pour mener l’enquête. Je fouille le panorama, à travers le décor j’interroge des pans du passé. Tourisme de la mémoire et voyage au cœur de l’oubli. Je m’efforce à faire revivre ce que l’Histoire elle-même a ef- facé.

Il est des outsiders dans le rock et la pop, des artistes au tempérament trop excessif pour rentrer dans les cases. Et quand on pensait les avoir oubliés, ils reviennent par une porte dérobée. Ainsi, le retour de Sparks en 2021 par le biais de la bande originale d’« Annette », le nouveau film de Leos Carax...