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Guitariste, écrivain, plus connu comme membre du combo rock iconoclaste Sonic Youth, Lee Ranaldo poursuit un travail personnel unique, combinant une approche expérimentale de la guitare électrique et le spoken word.

Constatant que a) Arto LINDSAY est un homme charmant b) la pochette de "Prize", son dernier album en date, est signée par l'artiste anglais Matthew Barney c) le bonhomme connaît le sound art comme sa poche, on a mis les pieds dans le plat et fait l'impasse sur toute question portant sur le string ficelle et DNA. En effet, si le new-yorkais est surtout connu pour son non-jeu de guitare, ses péripéties avec John Zorn, son quasi succès avec Ambitious Lovers et sa série d'inspiration brésilienne, de toute beauté, il était temps de le coincer sur d'autres comètes : celles de l'art contemporain et de ses adeptes.

Compositeur, performer, plasticien, architecte, producteur radio, administrateur des arts, informaticien, responsable du label Ohm/Avatar...

L'apparition du numérique a créé son opposé, l'analogique, pourtant antérieur. On oppose régulièrement ces deux modes de transmission/fabrication du signal comme un combat nouveau / ancien. Opposition stérile et sans fondements. Les différences existent mais l'un n'est pas limité par rapport à l'autre. Bien au contraire. Une silhouette fine et étendue, toute de noir vêtue se contorsionne dans tous les sens devant une mallette ouverte et recouverte de boutons divers et variés. Activant les potentiomètres et les touches du clavier d'une main, patchant sur un cadre, qui ressemble à un jeu de bataille navale, de l'autre, Thomas LEHN envoie des touffes de sons ahurissantes tantôt puisées par des oscillateurs ou fragmentées par des générateurs de modulation. Véritable virtuose du synthétiseur analogique, Thomas LEHN se lie d'amitié avec la "european free music" et les nouvelles tendances électroniques actuelles. Trop longtemps ignoré, il est à la une de l'actualité avec plusieurs sorties de disques et des concerts en France.

Dans la musique japonaise contemporaine, il y a un mouvement fascinant vers cet espace techno-futuriste et les catastrophes technologiques que les nouvelles machines électroniques dessinent ; formes que les musiciens nippons sont peut-être les premiers à habiter.

Tout commença il y a quelques années déjà à La Station, lieu artistique alternatif niçois. Phil' Rob' et moi, on traînait nos guêtres à l'accueil, hésitant à frotter nos pompes sur la moquette élimée, matant à qui mieux mieux les rares objets à la vente : des nouvelles de Françoise Valéry, un bouquin fluo de Blixa Bargeld, des cassettes d'artistes du projet Collage à écouter sur place.