Ukraine

Arles, Paris, Berlin... Cet été, alors que son agence, Magnum Photos, fête ses 75 ans, Susan Meiselas est exposée aux quatre coins de l’Europe. La reporter, connue pour ses clichés de guerre, est une femme sensible, habitée par ses sujets, et curieuse des évolutions du métier. « On pense souvent que l’essentiel sur le terrain est de faire une image, de la fabriquer ; pour moi, il s’agit plutôt d’une création », affirme-t-elle. Dans le tumulte de sa vie new-yorkaise, elle a accepté de répondre à Polka, à l’heure du petit déjeuner. Conversation autour d’un bol de porridge.

Publié en 2000, The Mennonites, de Larry Towell, ressort dans une version enrichie. Un livre événement sur une communauté de protestants venus, au XIXe siècle, d’Europe de l’Est pour s’établir en Amérique. De 1990 à 1999, le photographe de Magnum a documenté leur vie. Des images devenues rares tant le monde moderne désagrège peu à peu ces colonies.

Volte-face

Le 24 février, l’armée de Vladimir Poutine envahit l’Ukraine. Pour Polka, le photographe Eric Bouvet est retourné dans le pays où il a couvert, en 2014, la révolution de Maïdan. Pendant plus de deux mois, il a documenté les conséquences du conflit. L’exode, la séparation des familles, les destructions, les enquêtes policières sur les crimes de guerre... mais aussi la mobilisation d’une population, civile et paramilitaire, engagée derrière son président Volodymyr Zelensky. Un reportage qui témoigne des conditions de survie des Ukrainiens.

C’était au temps où Brel, Brassens et Ferré discutaient, clope au bec, autour d’un micro ; où Miles Davis, Louis Armstrong et Duke Ellington n’étaient pas encore des légendes ; où Jimi Hendrix jouait Hey Joe avec les dents... C’était au temps où l’on pouvait photographier librement, sans limites, sur un quai de gare, dans un minibus ou sur scène, des stars comme Bob Marley, Jim Morrison, Barbara ou les Stones... C’était une époque bénie pour les mélomanes de la photographie. Parmi eux, Jean-Pierre Leloir. Ses clichés sont exposés à la Factory Polka à partir du 28 juin.

En dix-sept ans, Yves Marchand et Romain Meffre ont découvert plus de 500 movie theaters, ces salles de cinéma colossales qui témoignent de l’âge d’or de Hollywood. Souvent laissées à l’abandon, certaines ont été transformées en supermarchés, en parkings et même en églises... Un blasphème ? Ross Melnick, historien du 7e art et professeur à l’université de Santa Barbara, se félicite au contraire de ces métamorphoses. « Les reprises successives font partie de leur histoire ; elles ont permis leur préservation », assure-t-il, avant d’appeler le gouvernement américain voire l’Unesco à s’engager pour leur préservation. L’exposition « Theaters – Epilogue » à la galerie Polka leur est consacrée.

Toute sa vie, elle a photographié, documenté, même, la part féminine de l’humanité. Des femmes de tous les âges, de toutes les conditions, de tous les types de physique qui ont en commun l’élégance : petites cousettes de Dior, mannequins sophistiquées, étudiantes ou passantes dans les rues de Paris... Son travail, fait de talent et d’optimisme, ne divise pas. Janine Niépce « n’est pas juste témoin, elle comprend », écrit la chroniqueuse de mode Sophie Fontanel. L’exposition « Au bonheur des dames » est présentée à la galerie Polka jusqu’au 3 septembre.

Mitch Epstein fait son grand retour aux Rencontres d’Arles avec « En Inde. 1978-1989 », le résultat de huit voyages. « D’expérience en expérience, d’image en image et d’année en année », le photographe américain dévoile sa perception ambivalente du pays natal de sa première épouse. Une exposition à voir à l’abbaye de Montmajour jusqu’au 25 septembre.

Pour la cinquième année, Polka s’installe dans la ville camarguaise le temps de la semaine d’ouverture des Rencontres, du 4 au 10 juillet. Pour nous trouver, il suffit de lever les yeux : les fenêtres de notre maison seront ornées des motifs de Lek et Sowat. A l’intérieur, un autre duo : Marchand et Meffre.

"Un superbe élan de générosité pour l'Ukraine"

Des orfèvres au service des photographes