Chronique du retour à la vie

Un flot d’images vaut mieux qu’un bon slogan. Sur le Web, la priorité des annonceurs est devenue la « conversation quotidienne » qui accélère le rythme des productions. C’est le règne d’Instagram. Et la photo dans tout cela ? Elle s’impose, à condition d’apporter du sens. Et d’être talentueuse.

Projetés sur les fumées des usines de charbon, ces visages d’enfants victimes de la pollution deviennent un puissant outil de communication. Et de contestation.

Le cinéaste canadien vient de publier « Consumés », un premier roman qui met en scène un couple de photojournalistes. Guidé par sa prose, David Cronenberg explore, pour Polka, son rapport à l’image.

Ce selfie est l’oeuvre d’un macaque. Est-il propriétaire des droits d’auteur ? La justice américaine est saisie.

Zarathustra, matou d’origine russe, évolue sur la toile numérique et sur celles de nombreux chefs-d’oeuvre. Une réinterprétation surprenante et amusante de l’histoire de l’art orchestrée par l’artiste Svetlana Petrova.

Avec « Les décodeurs » du Monde.fr qu’il pilote, Samuel Laurent vérifie la provenance et l’authenticité des photos diffusées sur le Net. La réalité n’est pas toujours ce qu’elle semble être.

Le photographew Matthieu Rondel s’est vu confer le compte @polkamagazine. Une semaine sous le signe de Charlie et de la commémoration, un an après les attentats de janvier 2015.

C’était dans les années 70. Les photographes entraient dans le monde de l’art. De là à devenir aussi populaires que les stars de base-ball...

Le 13 novembre 2015, les attentats terroristes ont tué 130 personnes, pour la plupart des jeunes, et blessé 350 autres. Le bilan le plus lourd en France depuis la Seconde Guerre mondiale. Pendant les trois mois qui ont suivi, Polka a rencontré les habitants de ces quartiers meurtris des Xe et XIe arrondissements de Paris. Parmi eux, des survivants, des témoins, des commerçants et des voisins qui ont porté assistance aux blessés. Du Bataclan au Carillon, de La Belle Equipe à La Bonne Bière, partout aux alentours de ces lieux martyrs, la vie a repris son cours. Mais différemment. Avec, au-delà des traumatismes et de la douleur, le désir d’être ensemble, de partager des moments, de se parler. Comme dans un village. « Aujourd’hui, tout le monde se dit bonjour. »

On s’habitue à leur présence. Depuis plus d’un an, les 10 000 militaires de l’opération Sentinelle patrouillent sur les trottoirs, dans les gares, autour des lieux de culte ou des sites touristiques. Dans le cadre de la prolongation de l’état d’urgence, leur mission se poursuit. Alors, ils s’installent et s’organisent. En janvier, le photographe Martin Colombet et la journaliste Delphine Bauer ont partagé le quotidien de ces hommes dans l’agglomération parisienne. Reportage côté coulisses, quand la pression redescend et que la hiérarchie militaire, mais aussi la mairie de Paris, veille sur le moral des troupes françaises.

Jamais un chef d’Etat français n’avait été si moqué, parfois ridiculisé, tant les photos ne le montraient guère à son avantage. Même Sarkozy, malgré ses tics et ses postures fanfaronnes, semblait plus photo génique. Et puis, les drames et les attentats ont marqué son quinquennat, forgeant sa carrure. François Hollande a pris, dans la tragédie, les allures d’un président. A un an de la fi n de son mandat, sa politique est toujours critiquée, sa cote de popularité est repartie à la baisse, mais son statut de chef d’Etat n’est plus contesté. Le photographe Jean-Claude Coutausse, qui le suit pour « Le Monde » depuis la primaire du Parti socialiste en 2011, témoigne : « Hollande ne rend pas en photo ce qu’il paraît en réalité. Je pense que, quelque part, il s’en fiche. »

La photographe Leila Alaoui savait capter les regards. Victime de l’attentat de Ouagadougou qui a fait trente morts, elle s’est éteinte le 18 janvier dernier. La jeune femme de 33 ans s’était rendue au Burkina Faso pour un grand sujet sur la violence faite aux femmes. Polka lui rend hommage en publiant « Les Marocains », sa dernière exposition.

Faudra-t-il un jour réveiller ces postes de douane abandonnés en 1985, après la signature de l’accord de Schengen ? La question, posée brutalement par les partis populistes, interpelle gouvernements et opinions publiques un peu partout en Europe, au moment où le contrôle systématique aux frontières est progres sivement rétabli. La classe politique française, elle aussi, s’enlise dans ce débat, à la remorque du Front national.

Le faste règne en majesté dans la saison 2 de la série de Canal+, mais tout est en stuc. Baignoire imitation marbre, reproductions de tableaux et réajustement des robes froufroutantes… A une semaine du début du tournage, Polka s’est glissé dans les décors et les ateliers de couture qui bourdonnent en attendant Louis XIV et sa cour. Les dix premiers épisodes, diffusés en novembre 2015, avaient englouti un budget de 27 millions d’euros. La deuxième fournée sera un peu plus économe mais entrera dans l’ère du Roi-Soleil.

Le Festival de Cannes a été fondé il y a tout juste soixante-dix ans. La plus grande manifestation du cinéma a toujours fait les délices de la presse dont « France-Soir » qui, au temps de sa gloire dans les années 50-60, dépêchait sur la Croisette des escouades de photographes. Leurs images ont failli disparaître, et avec elles toutes les archives du journal de Pierre Lazareff. Des centaines de milliers de clichés sauvés par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, qui veille désormais sur ce trésor iconographique. Polka publie les tirages de presse des belles heures de Cannes, avec leurs indications de cadrage, mentions de retouche et éléments de légende. Des documents qui témoignent d’une époque où les journalistes et les gens du 7e art vivaient ensemble l’âge d’or de leurs métiers.