Stephen Sondheim

Ignoré en France jusqu’à une période très récente, l’une des personnalités les plus marquantes de l’histoire de la comédie musicale y connaît enfin la consécration, grâce au Théâtre du Châtelet et à son directeur, Jean-Luc Choplin. Après A Little Night Music, en 2010, puis Sweeney Todd, l’année suivante, le rideau se lèvera, le 15 avril prochain, sur la première française de Sunday in the Park with George, pièce fascinante entre toutes, créée en 1983 et inspirée par un tableau de Georges Seurat, conservé à l’Arts Institute de Chicago. Un événement à ne manquer sous aucun prétexte, en le faisant précéder, si possible, d’une escapade à l’Opéra de Toulon, entre le 8 et le 10 mars, pour y découvrir Follies, oeuvre de douze ans antérieure, là encore en création dans l’Hexagone. Le compositeur américain a accepté de recevoir Opéra Magazine dans sa retraite du Connecticut, et c’est Renaud Machart, auteur d’un Stephen Sondheim à paraître chez Actes Sud, le 3 avril, qui est allé à sa rencontre.

Leur rencontre pour la première mondiale de Claude, à l’Opéra de Lyon, le 27 mars, constitue l’un des événements de la saison. L’ancien garde des Sceaux, père de l’abolition de la peine de mort, et le compositeur-organiste, qui n’avait jusqu’alors jamais abordé l’art lyrique, ont uni leurs talents pour donner naissance à un opéra qui sera dirigé par Jérémie Rhorer et mis en scène par Olivier Py. Dans le rôle-titre : le baryton Jean-Sébastien Bou.

Pour clore sa saison, le directeur de l’Opéra monégasque met d’abord en scène Amica, une rareté de Mascagni, le 22 mars, puis confie à Guy Montavon la création in loco de Stiffelio, l’un des ouvrages les plus captivants du Verdi des « années de galère », le 20 avril.

À partir du 17 mars, grâce à l’Opéra National de Lorraine, le compositeur irlandais verra enfin représenté sur scène The Importance of Being Earnest, son opéra inspiré d’Oscar Wilde, créé en concert à Los Angeles, en 2011.

Le 8 mars, le compositeur belge propose son premier opéra, Lolo Ferrari, sur un livret de Frédéric Roels, directeur de l’Opéra de Rouen, inspiré du destin tragique de la starlette disparue en 2000, rendue célèbre par sa poitrine monstrueuse.

Jusqu’au 19 mars, sur un livret en français inspiré de Marivaux, le Théâtre de la Monnaie affiche la première mondiale du deuxième opéra de Benoît Mernier, auteur de l’excellent Frühlings Erwachen, créé en ces mêmes lieux en 2007. L’affiche est prestigieuse, avec Stéphanie d’Oustrac et Stéphane Degout en tête de distribution, Patrick Davin au pupitre et, pour leur première incursion dans la musique contemporaine, Karl-Ernst et Ursel Herrmann aux commandes de la partie visuelle. Les 7 et 8 février, Mehdi Mahdavi a suivi pour Opéra Magazine le travail de conception du spectacle, en prise directe avec les artistes. Reportage en forme de « making-of »...

Inauguré le 22 décembre 2007, le National Centre for the Performing Arts, que l’on surnomme familièrement « l’Oeuf », a désormais atteint sa vitesse de croisière. Devenu un véritable symbole architectural de la capitale chinoise, il n’a pourtant rien d’une vitrine ni d’une coquille vide, uniquement destinée à impressionner de l’extérieur les visiteurs, en portant témoignage de la puissance économique d’une ville et d’un pays. C’est un lieu où l’on s’active, pour proposer opéras occidentaux et chinois, ballets, concerts de musique symphonique et instrumentale, pièces de théâtre... à un rythme comparable à celui de nombreuses institutions américaines et européennes. Pas question, pour autant, de se reposer sur ces lauriers tout fraîchement conquis ! L’heure est au développement, en lien avec un public dont l’effectif et le pouvoir d’achat sont en progression constante. L’énergie est là, les moyens financiers et humains aussi. De quoi faire rêver n’importe quel mélomane venu de la vieille Europe...