Nancy Huston

Auteure d’une trentaine de romans et d’essais, Nancy Huston est incontestablement l’une des figures intellectuelles majeures d’aujourd’hui. Canadienne anglophone, elle écrit en français depuis son arrivée à Paris il y a quatre décennies. Cette double culture, le brutal départ de sa mère qui a marqué sa vie et son oeuvre, la création, les atavismes de la pensée européenne, le genre..., elle n’élude aucun sujet et les empoigne au contraire avec vigueur et conviction. Une parole libre et engagée.

Le modèle public de la culture se meurt-il ? Le soutien aux artistes, la régulation et l’émancipation sont-ils encore les objectifs de l’intervention publique à l’heure des impératifs de gestion et d’économie budgétaire ? La culture est-elle devenue un simple levier de croissance ? Quid de l’« exception culturelle » ?

Quel type de développement métropolitain pour le Grand Paris ? Doit-on se contenter de transférer les équipements culturels ou construire un vrai projet culturel, créole et augmenté ?

Alors qu’ils viennent d’être inscrits dans la loi NOTRe, pourquoi les droits culturels font-ils autant débat en France ?

Comment comprendre la déclaration du président chinois d’envoyer les artistes au contact des masses chaque année pour mieux servir les valeurs socialistes ? Retour à la Révolution culturelle ou reprise en main conjoncturelle ? Et que signifie-t-elle, alors que la Chine a fait de la culture un levier de croissance, avec par exemple l’ouverture de 450 musées en 2012 ?

Et si le plaidoyer politique de Schiller pour l’art et l’esthétique était d’une urgente actualité ? Comment éclairer les Princes d’aujourd’hui, leur faire comprendre la nécessité de l’éducation esthétique pour asseoir la démocratie et la citoyenneté ? L’art à l’école ne passerait-il pas par l’expérience personnelle de l’art ?

Aujourd’hui priorité des politiques publiques, l’éducation artistique et culturelle se retrouve prise au piège de l’objectif ambitieux mais illusoire de la généralisation. Faute de moyens humains, budgétaires, sociologiques, politiques. La consolidation de l’existant et la mise en place d’un véritable plan de formation seraient à la fois plus réalistes et plus pertinentes.

Alors que certaines oeuvres atteignent des prix vertigineux par la spéculation, qui décide de leur valeur ?

Quelle est l’audience internationale de la scène musicale francophone ? Comment expliquer le succès à l’export de Daft Punk et de Stromae ? Le rap français tire-t-il son épingle du jeu à l’étranger ?

Des clichés au possible rejet.