Un peu de jeunesse dans ce monde de brutes
À Gaza, le cinéma en bande organisée
Poésie pour un futur spontané
Laurie Laufer
En 2019, le philosophe transgenre Paul B. Preciado s’adresse à un parterre de 3 500 psychanalystes : selon votre logiciel freudien, « Je suis un monstre qui vous parle ». À la lumière des queer studies et des pensées décoloniales, la praticienne Laurie Laufer propose d’émanciper la discipline. Pour le temps long et contre la pathologisation.
À Gaza, le cinéma en bande organisée
Dans la bande de Gaza, privée de salles de cinéma depuis deux décennies, la fiction est devenue une arme comme les autres. Le Hamas s’est mis à produire des séries télévisées de propagande, qui déboulent dans les salons pendant le mois de Ramadan. Mais une frange de la jeunesse en a assez d’être utilisée comme de la chair à canons, à la télé comme dans la vie. Avec ses petits moyens, elle aussi fait des films.
All-in Avignon
Chaque année, des milliers d’artistes s’endettent pour aller se produire au festival Off d’Avignon. Un coup de poker ravageur : pour les jeunes compagnies indépendantes, la route de la gloire se transforme très souvent en convoi vers le casse-pipe. Si, dans cette grande machine à fric, les saltimbanques sont à la fois l’huile de moteur et les fusibles, de temps en temps, l’un d’entre eux réussit son braquage.
François Chaignaud
Leseulquireconnaîtraitàcoupsûr FrançoisChaignaudsurscène,c’estmirum,soninsépa- rable chien. Pour le commun des mortels, c’est plus compliqué. Du cabaret au butô, du dance- hall jamaïcain aux chants grégoriens, le chorégraphe ne cesse de voyager dans le temps et l’espace pour explorer différentes versions de lui-même. Avec tumulus, c’est la première fois qu’il ne sera pas l’interprète de sa pièce, créée en collaboration avec Geoffroy Jourdain, directeur de l’ensemble musical Les Cris de Paris. Avant de s’attaquer au festival d’Avignon, une équipée de 13 danseurs-chanteurs se baladent joyeusement sur le plateau de Bonlieu, la scène nationale d’Annecy, transformé en colline verdoyante : ils y chantent des polyphonies religieuses de la Renaissance ou celles des aborigènes Bunun de taïwan. Ici, pas de prières. La spiritualité passe par le corps, l’effort quotidien de rester poreux et pénétrable à toutes les influences. Faire la preuve, par la danse, que nous ne sommes pas des êtres tout à fait finis.
Demain 6 heures
Parmi les sous-produits de la terrible guerre en Ukraine, premier conflit européen du XXIe siècle, il y a l’avènement d’une sorte de « journalisme Ryanair » : de très jeunes diplômés sans expérience ni rédaction y vont écrire la première ligne de leur carrière. La journaliste Inès Gil, habituée des conflits, nous raconte sa plongée de deux mois dans un pays en guerre, qui est aussi le terrain de jeu de pigistes précaires. Confessions professionnelles.
Henni Alftan
Traqueuse zélée, la Franco-Finlandaise Henni Alftan, 43 ans, peint des toiles suspectes très préméditées, qui cernent la vie de tous les jours d’un même « contour » clinique.