Dans la peau de Mars

Un romancier à succès, un homme de lettres, académicien, familier de newton, d’Einstein, de Niels Bohr, du Big Bang et de la théorie des cordes… voilà qui est rare ! Jean d’Ormesson, qui a réussi à réconcilier littérature, philosophie et science, nous livre, ici, sa vision fraîche, passionnée et érudite de la cosmologie, de l’univers et de dieu.

Petite bulle de lumière suspendue à trois cent cinquante kilomètres au-dessus de nos têtes, cupola est un havre pour les astronautes en mal de terre, auxquels elle offre la plus belle vue qui soit au monde.

Que peuvent bien avoir en commun un érudit du XVIIe siècle, une belle marquise et un philosophe allemand ? Une même fascination pour un monde pluriel, où chaque goutte d’eau peut receler un univers. qu’auraient-ils bien pu penser si, comme nous aujourd’hui, ils avaient eu accès aux images de la terre, et pu admirer les si délicates broderies océaniques du phytoplancton…

Sublimes cannibales

Parce qu’il apportait vie et lumière, les anciens le firent dieu. Parce qu’il était invincible et cruel, les rois le prirent comme modèle. Parce que le centre seyait mieux à sa majesté, les astronomes le sacrèrent roi du monde. parce que nous ne croyons pas aux dieux et ne craignons plus les rois, nous l’adorons, mais ne le vénérons plus. jusqu’à ce qu’un souffle ardent nous ramène aux brasiers dressés à sa gloire lors du solstice d’été, nous rappellant qui est le maître : Soleil.

La Terre, le feu, le ciel, l’eau, l’air… cinq géo-sculpteurs qui ont modelé le visage de mars et créé les paysages fascinants présentés, ici, en exclusivité. images uniques tant par leur beauté que par ce qu’elles nous révèlent de mars, et que nous devons à la caméra HiRISE, embarquée à bord de la sonde mars reconnaissance orbiter. de quoi tomber sous le charme de cette planète hantée par le passé, si bien décrite par le géologue et écrivain Charles Frankel.

Longtemps, on prit mars pour sinon une petite soeur, du moins une proche cousine de la terre. Une planète animée d’une ardente géo-vie intérieure, à qui elle devrait ses rares et si impressionnants reliefs. Il n’en est rien, mars n’a jamais possédé le démon qui a fait de la terre ce qu’elle est.

Privée de démon intérieur, mars n’est pas pour autant un monde mort. elle a mené une existence qui pourrait être qualifiée de brûlante : ce sont les volcans qui ont en grande partie façonné son visage actuel, ont modelé ses rares reliefs, unifié son front et cisaillé sa peau.

Mars a été ravagée par une série de bombardements météoritiques qui ont marqué à tout jamais sa face sud. Les plus anciens cratères renferment un trésor : des argiles…

C’est une quête ardente, si fébrile qu’elle en paraît presque désespérée : l’eau sur Mars. Mille fois on a cru la trouver, mille fois on a dû déchanter et démentir. Et mille fois repartir, inlassablement, à sa recherche.

L’arrêt de l’activité des grands géo-sculpteurs que sont l’eau, les volcans, la tectonique, qu’il soit définitif ou momentané, a livré mars aux caprices d’un agent peut-être moins spectaculaire mais autrement patient et imaginatif : le vent.

Petite histoire de la littérature martienne

Les photos de Daniel López sont de vibrants hommages au ciel de ses îles adorées, les canaries… qu’il a le don de magnifier en d’explosives et poétiques compositions.

L’espace n’aime pas beaucoup les femmes. La NASA aura résisté vingt-cinq ans avant de se résigner à les admettre dans ses navettes, et les russes, qui ont envoyé la toute première femme dans l’espace, ne veulent plus d’elles. petite histoire du machisme sur orbite…

L’équipage de la mission STS26 (Discovery, 2octobre1988) en grande tenue pour une « spéciale » à la télévision hawaiienne. Le lendemain, ils fêtaient les 30ans de la NASA sur une musique des Beach Boys…