L’Innocence de Hirokazu Kore-eda

Chili, 1901. Un soldat britannique, un redneck texan et un jeune métis se voient confier la charge de “nettoyer” les terres d’un riche propriétaire des populations indigènes. Très inspiré dans la forme, le film ne fait pas dans la dentelle pour déployer son discours.

Sa compagne les ayant abandonnés, Étienne a élevé seul leur fille Rosa, qui s’apprête à quitter la maison. Faire l’épreuve du drame sans s’y résoudre, jouer collectif tout en sachant vivre sa vie - les enjeux du nouveau long d’E. Le Duc, régulièrement séduisant.

Cherchant à fuir sa solitude, France décide d’accueillir un jeune réfugié afghan... S’inspirant de l’histoire de sa propre mère, Benoît Cohen entend donner une leçon de vivre-ensemble, mais son drame manque de finesse et s’enlise dans les poncifs.

De la tombe de son psychanalyste, récemment décédé, au film tourné lors de son mariage, Oury Milshtein compose un récit fragmenté, se raconte - lui et sa famille - dans un documentaire émouvant, fait de toutes les images glanées au cours de sa vie.

Dix ans après sa précédente expédition, Luc Jacquet retourne en terres australes. Le documentaire tente de renouer avec le succès de La Marche de l’empereur , mais ce carnet de voyage déçoit par son caractère introspectif, qui le rend hermétique.

Délaissant son métier et ses responsabilités, Frank arpente les routes du Limousin au volant d’un tracteur vieillissant, déguisant sa dépression en fuite... Ni franchement réussi, ni honteux, le film vaut pour ses beaux seconds rôles et son humour.

Il arrive pour l’interview coiffé de son habituel chapeau, accompagné de sa traductrice. Quelques heures plus tard, le réalisateur de Mon ami robot, qui a depuis remporté le prix Contrechamp à Annecy, va présenter pour la première fois son film en festival, et devant des enfants. Pas stressé pour un sou, il prend le temps de plaisanter, de servir le café. C’est le quatrième long métrage du réalisateur du très remarqué Blancanieves (7 Goya en 2013), qui abandonne ici l’Espagne pour le New York des années 1980, et un bijou de tendresse, d’humour et de poésie à voir en famille. “Les films sont comme des enfants, ils sont différents mais on les aime tous de la même façon”, plante-t-il d’emblée. Conversation drôle et inspirante avec la nouvelle coqueluche du cinéma espagnol, l’imprévisible Pablo Berger, avant la projection en séance spéciale à Cannes.

Grand amateur d’escrime, Vincent Perez réalise ici une œuvre historique ambitieuse. Grâce à la minutie apportée aux chorégraphies des combats et à un superbe casting, Une affaire d’honneur renoue habilement avec la tradition du film de cape et d’épée.