D’un coup d’archet, Joëlle Léandre peut vous renvoyer au souvenir de ses multiples collaborations* – la presque quarantaine d’occurrences « Léandre » à l’index du son du grisli ne racontent pas la contrebassiste illuminée par John Cage, Giacinto Scelsi ou Derek Bailey, mais plutôt improvisant avec (entre autres) : Lauren Newton, Maggie Nicols, Irène Schweizer, William Parker, Marilyn Crispell et Roy Campbell et Mat Maneri (The Stone Quartet), Anthony Braxton, George Lewis, Akosh S., Fred Frith et Alvin Curran et Urs Leimgruber (MMM Quartet), Serge Teyssot-Gay, Carlos Zingaro et Sebi Tramontana et Paul Lovens (Sudo Quartet)...
Sept contrebasses
Joëlle Léandre
At the Le Mans Jazz Festival 2005
Retour, le temps de deux disques, sur la carte blanche offerte à Joëlle Léandre par l’Europa Jazz Festival du Mans édition 2005. Occasion pour laquelle la contrebassiste conviait aux dialogues quelques-uns des plus brillants représentants du jazz et de l’improvisation d’aujourd’hui.
Wols Circus
Les dernières nouvelles données par Joëlle Léandre dataient des suites d’une opération : patte désormais réparée. En attendant le retour sur scène de la contrebassiste, se pencher sur ces travaux composés inspirés des dessins d’Otto Wols. « 12 compositions pour contrebasse d’après 12 gravures de Wols » : voilà le sous-titre de Wols Circus et sa quasi complète explication.
Barre Phillips
Commencé très tôt, l’apprentissage de la contrebasse amène Barre Phillips à rencontrer Ornette Coleman, l’un des trublions du jazz des années 1960 dont l’insurrection chamboule sa vision et trace la voie d’un activisme jamais démenti depuis. En 1962, après avoir quitté la Côte Ouest des Etats-Unis pour New York, Barre Phillips rencontre Paul Bley et participe à un atelier d’expérimentation animé par Don Ellis, trompettiste versé dans le Troisième Courant mêlant jazz et musique classique. En 1964, Barre Phillips collabore en tant que soliste au New York Philharmonic Orchestra dirigé par Leonard Bernstein. Un an après, il interprète au festival de Newport, aux côtés d’Archie Shepp, le mythique Matin des Noirs.
Elm City duets
Après avoir rencontré Anthony Braxton, Joe Morris (ici à la guitare classique) improvisait en 2006 en compagnie d’un autre musicien d’importance : Barre Phillips.
Birds Abide
A Victoriaville, le 22 mai de l’année dernière, Barre Phillips, Catherine Jauniaux et Malcolm Goldstein avaient jugé utile de n’être qu’eux-mêmes et rien qu’eux-mêmes.
William Parker
Les premiers ont pour nom Who Owns Music? (extrait de Sound Journal), Conversazioni sul Jazz (entretien avec Marcello Lorrai) ou encore Centuring (livret d’Ed Hazell glissé dans le coffret du même nom que le label NoBusiness consacra aux disques autoproduits du contrebassiste), qui renferment de précieux éléments et tracent les grandes lignes de la biographie de William Parker : leçons prises de Richard Davis, Jimmy Garrison, Wilbur Ware ; passages obligatoires en lofts new-yorkais ; apparitions auprès de Jemeel Moondoc (Muntu), Cecil Taylor (Unit), Bill Dixon ou Jimmy Lyons ; pièces d’attachement avec David S. Ware, Daniel Carter, Charles Gayle, Hamid Drake ; morceaux de bravoure à la tête d’orchestres différents (In Order To Survive, The Little Huey Creative Music Orchestra) ; quête insatiable et généreuse de sons « vrais ».
Peter Kowald
L'anecdote m'avait amusé (où l'avais-je lue ? qui me l'avait rapportée ?) : un journaliste ou quelque admirateur s'était ému de voir Peter Kowald, dans un festival américain si le souvenir est exact, quelque temps avant sa disparition en septembre 2002, confectionner derrière le bar, à l'entracte, des sandwiches qui étaient ensuite proposés aux spectateurs. Le témoin de la scène y voyait une insulte faite à l'artiste : que ce dernier eût à tartiner de la sorte, au pied de l'estrade, voilà qui en était trop !...
Werner Dafeldecker
Werner Dafeldecker est né en Autriche, à Vienne. Vienne est une ville plutôt discrète. Malgré les avant-gardes qu’elle a accueillies. Littérature, peinture, musique hier. Musique, littérature et peinture aujourd’hui. Vienne si discrète qu’elle peut recracher ses artistes. Parfois loin. Parfois hors des frontières de l’Autriche. Les cracher au nord, par exemple. A Berlin, par exemple. Werner Dafeldecker vit aujourd’hui à Berlin.
Barry Guy
Musique classique et improvisation – partitions exigeantes et échanges plus libres de formes –, voilà les domaines qui nourrissent l’art de Barry Guy, contrebasse double-face qui, confession faite à Patrick Landolt pour le livret de Portrait (Intakt Records), met, depuis le début des années 1970, un point d’honneur à préserver son sens de la création spontanée dans l’espoir que celle-ci «libère» le musicien interprète qu’il est.
Clayton Thomas
Les remous contenus en Bad Self (solos enregistrés à Sydney et Berlin entre 2004 et 2008) pourraient illustrer par le son la maturation instrumentale de Clayton Thomas et, au final (déjà), les effets de sa pratique instrumentale iconoclaste – le dos de la pochette du disque, autoproduit en 2009 sous étiquette Gutstring, ne montre-t-il pas une plaque d’immatriculation (WZA453) que Thomas a pris l’habitude de glisser entre les cordes de son instrument ?