Bordeaux en 101 sites et monuments

La façade des quais est aussi l’image de la ville, celle que découvre le voyageur. Au‐dessus de ce gigantesque ruban de pierre qui épouse les formes du fleuve, pointe la cité médiévale, avec ses toitures, ses clochers et ses tours. En un coup d’œil, se dévoile le panorama de quelques siècles.

Les chefs‐d’œuvre de Victor Louis, combinés à la vision de l’intendant Tourny, offrent une composition urbaine et architecturale de toute beauté, sans cesse renouvelée. Du Grand‐Théâtre au Jardin public, le Siècle d’or déploie ici son élégante suprématie.

C’est autour d’un édifice religieux, la cathédrale Saint‐André, que s’est progressivement déployée la ville républicaine et laïque à partir du XIXe siècle. Hôtel de Ville, Palais de Justice, musées et archives sont installés sur les pourtours de la place Pey‐Berland, organisant la liaison avec le centre commerçant.

Laissé à l’écart des enceintes successives de la ville, le faubourg Saint‐Seurin ne s’en est pas moins développé dès le IVe siècle, comme en atteste la présence d’une nécropole paléochrétienne. Autour de la basilique, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, et non loin de ce quartier résidentiel dont le sublime hôtel Frugès est l’emblème, s’est installé l’Institut culturel Bernard Magrez, lieu d’art contemporain.

Au nord, la ville s’étend des façades ordonnées des Chartrons, quartier prospère des négociants et exportateurs en vin depuis le XVIIIe siècle, à la cité du Grand‐Parc et le Lac, réalisations‐phares de l’ère Chaban, jusqu’au quartier de Bacalan en pleine mutation. D’un côté l’incarnation d’un passé glorieux, de l’autre celle d’une métropole en devenir.

Pôle névralgique qui organise aujourd’hui les accès au centre depuis la gare Saint‐Jean, les barrières des boulevards sud ou le campus universitaire, la place de la Victoire, dessinée au XVIIIe siècle par Tourny, s’affirme comme un espace de convivialité, de mixité sociale et de mélange culturel qu’illustre un patrimoine aussi varié qu’inattendu.

Saint‐Germain‐des‐Prés bordelais, le quartier Sainte‐ Croix fédère, autour d’une belle église romane achevée au xixe siècle, plusieurs centres culturels d’importance dans les domaines du théâtre, de la musique, des arts plastiques et même de la cuisine. De l’autre côté de la gare, Belcier amorce sa mutation avec le projet Euratlantique.

C’est dans un souci de qualité de la vie que fut pensé le nouveau Mériadeck en remplacement d’un quartier insalubre. De part et d’autre de ce mur d’utopie souvent mal compris, s’inscrivent la piscine Judaïque et le stade Lescure, ces temples modernes du corps que vient défier la cité des morts de la Chartreuse. Mirages de la ville.

De la presqu’île d’Ambès à Bouliac, la rive droite offre le long de la Garonne des paysages insolites, des architectures de prestige et des points de vue panoramiques sur la ville centre.

Le Bassin d’Arcachon est un pays de félicité où de somptueuses villas se mettent sous la protection du pin, proclamé par la science médicale « arbre de la vie et de la santé ». Chaque année, le site enchanteur attire de nouveaux visiteurs, qui s’ajoutent aux familiers ou résidents à l’année, offrant le spectacle incessant de ses métamorphoses.

La faveur du public à l’égard des vins du Médoc ne se dément pas. La route des châteaux emprunte aussi un itinéraire de goût où l’architecture du vignoble est tour à tour néo-classique, éclectique ou Renaissance.

L’ancienne juridiction de Saint-Émilion, telle qu’elle fut constituée au xiie siècle par le roi d’Angleterre Jean sans Terre, duc d’Aquitaine, s’étend sur les territoires de huit communes. C’est ce périmètre qui a été retenu pour son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Au-delà des remparts crénelés d’Yquem, les nombreux châteaux viticoles du Sauternais, coquettement nichés au creux de cette vallée privilégiée, offrent une remarquable diversité.