Mes journées avec Svetlana Staline

Le coup d'Etat perpétré par l'armée grecque n'a guère surpris. Sans doute les toursistes qui ne connaissent de l'armée que les evzones et n'ont d'autre contact avec le pays que celui qu'offrent les tavernes d'Hydhra ou les restaurants de Tourcolimanou s'étonneront d'assister à la naissance d'un nouveau Portugal. Les observateurs politiques et les acteurs malgré eux de ces tragiques événements redoutaient depuis plus d'un an le coup d'État militaire

Le vol de la cabine soviétique Soyouz 1 qui avait été lancée dimanche 23 avril à 1 h 35 (heure française) s'est terminé tragiquement lundi 24 avril. Les communiqués officiels soviétiques sur l'écrasement au sol de Soyouz 1 et la mort de Komarov restent muets sur des points importants.

Onze chefs de gouvernement, deux chefs d'Etats étrangers, assistaient aux obsèques solennelles de Conrad Adenauer, ancien chancelier de la République Fédérale.

Je venais en Suisse pour revoir Svetlana, une amie, une personne, pour la dissuader de se rendre aux Etats-Unis. J'étais resté en contact avec elle depuis son séjour aux Indes. Je craignais la solution américaine, la publicité, l'exploitation politique.

118 000 tonnes de pétrole à la mer. Les rivages de la perfide Albion sont souillés. La France ironise. Le vent tourne. Les plages de la Bretagne sont envahies. Les Français s'indignent.

La nouvelle stratégie des révolutionnaires de l'Amérique Latine consiste à provoquer de « nouveaux Viêt-nam ». Colombie, Venezuela, Guatemala, Bolivie : les fronts de libération s'évadent des villes et préparent la « longue lutte ».

Du 10 au 13 avril, les Présidents des Etats de l'Amérique Latine ont rencontré le Président Johnson à Punta del Este (Uruguay). Il s'agissait de revivifier l'Alliance pour le progrès : peu de progrès, beaucoup d'alliance.

Les Américains ont bombardé les deux centrales électriques de Haiphong : ils se vantent d'avoir paralysé la ville. C'est faux. A Haiphong, il n'y a pas d'ascenseurs, de métro, de feux de circulations, de gadgets électriques. Les groupes électrogènes fonctionnent. Le Viêt-nam du Nord a dispersé son économie. Tout est prévu. Des architectes travaillent déjà sur les plans de reconstruction de Hanoï.

Le samedi 8 avril, tous les quotidiens reproduisent cette photo. La veille, à l'occasion de la visite dans la capitale française du vice-président des U.SA., M. Hubert Humphrey, des manifestants avaient brûlé un drapeau des Etats-Unis, arraché à la cathédrale américaine de Paris. L'exemple devait être suivi à Bonn et à Amiens.

Depuis Jules Ferry, 86 ministres de l'Education Nationale n'ont rien changé d'essentiel au « système ». 90% des Français renoncent aux études. Les lycéens d'aujourd'hui revendiquent la participation à la gestion de l'école. En attendant la marée noire des examens approche.

Non, l'hérédité, ce n'est pas un vain mot. Prenons les Parisiens, par exemple : ils ont les barricades dans le sang. Il suffit à un gosse d'être né entre Saint-Germain de Charonne et Montrouge, et si vous criez soudain « Aux barricades ! », il cesse en un clin d'œil d'utiliser les pavés sur lesquels il jouait à la marelle, et les arrache pour construire une de ces forteresses hirsutes qu'on voit surgir en 1830, en 1831. en 1848. en 1870, en 1944, exactement aux mêmes carrefours des rues et de l'histoire.

La plus belle star du monde accepte de grossir de vingt kilos et de s'enlaidir pour s'imposer dans Qui a peur de Virginia Woolf : elle gagne un Oscar. Aussitôt après, elle perd ses kilos et abandonne la nationalité américaine. Lyz Taylor a retrouvé sa beauté et une réputation ternie par Cléopâtre. Richard Burton attend toujours un Oscar.

Un nouveau scandale de faux tableaux vient d'éclater en France. Les galeries d'art s'émeuvent du discrédit jeté sur le marché français. Les amateurs de bonnes affaires reçoivent un avertissement qui peut être salutaire.

Trois milliards de déficit en 1967 : le gouvernement pose le problème. Les dépenses de la Sécurité Sociale croissent deux fois plus vite que le revenu national. L'accroissement de la consommation médicale, l'aspiration à la sécurité appellent une réforme : les solutions ne se trouvent pas dans un équilibre et une limitation.

Le torchon brûle entre les prostituées et la morale publique. Pourchassées par la police, les filles de joie ne courent plus les rues, elles se terrent dans les hôtels et en sortent avec un sac à provisions pour donner le change. Périodiquement les policiers les arrêtent. Qu'en font-ils ? Ils les conduisent à Saint- Lazare. Pourquoi ?