L’intérêt pour l’anthropocène, dans le milieu des architectes français, est récent. Il remonte tout au plus à l’année 2014 quand se tient un colloque au centre Georges Pompidou, qu’une revue consacre un numéro à ce sujet1 et que se déroule en même temps une exposition aux Abattoirs de Toulouse: L’Anthropocène Monument. L’année sui- vante, c’est l’exposition Ville potentielles, architecture et anthropocène3 qui prend place à la Maison de l’architecture Ile-de-France, dans le sillage de la COP 21. C’est donc, il y a peu, que cette notion, et l’imaginaire géo- logique qu’elle véhicule, se diffuse chez les architectes.
Nature exposée
L’anthropocène chez les architectes d’aujourd’hui
Art et écologie
Actions et relations
La pensée comme panser
Qu’appelle-t-on panser? s’avance comme une relance, plus exactement comme un contrepoint à Qu’appelle-t-on penser? de Heidegger. À l’ère de l’Anthropocène, la pensée doit devenir pansement, soin, afin d’avoir une chance de provoquer une sortie du règne destructeur de la Technique. Pour Bernard Stiegler, l’Anthropocène est non seulement une ère géologique définie par l’impact (dévastateur) des activités humaines sur le système Terre mais, correspondant à une augmentation de l’entropie, il la désigne par le terme d’Entropocène.
Matières à panser
Sous un intitulé inspiré de Bruno Latour dont la traduction française joue librement mais significativement sur le double sens de son objet—“matières que l’on doit panser” autant que “matières pour panser”—, Matters of concern/Matières à panser, troisième cycle curatorial conçu pour la Verrière- Fondation d’entreprise Hermès à Bruxelles, nous invite à repenser les modes d’usage et de production selon le régime de l’attention et du soin. Rencontre avec son commissaire, GUILLAUME DÉSANGES.
Babette Mangolte
Lorsqu’elle fut invitée, en mars 2014, au Centre Pompidou, dans le cadre de la programmation Oublier la danse du Nouveau Festival2, à témoigner de son travail filmique et documentaire avec la dan- seuse et chorégraphe américaine Trisha Brown, BABETTE MANGOLTE (°1941 Montmorot, vit et tra- vaille à New York) rappelait avec insistance quelles furent les difficultés, à partir des années 2000, pour une cinéaste expérimentale de montrer ses films. La domination télévisuelle, une économie du cinéma, de la production à la diffusion en salles, avaient standar- disé ses formats et ses lieux de projection, oubliant la pellicule, et déplaçant l’“expérimentation” vers la technique digitale et la spectacularisation de l’image.
Stratégies de récréation
En février dernier, le PRIX MÉDIATINE, tremplin couru par les jeunes plasticiens résidant en Belgique et largement reconnu par les professionnels du secteur, a, pour sa 36ème édition, exposé le travail de treize artistes sélectionnés sur dossier, parmi lesquels six ont été récompensés par les membres du jury pour la qualité de leurs propositions. Une sélection qui révèle, en dépit des outils et discours engagés, des démarches s’apparentant dans leur exploration des pratiques et réalisations humaines, portées par une volonté commune d’en révéler certaines spécificités au moyen de stratégies de recréation discursives.
Deborah Bowmann
Créé en 2014 dans le squat Post- Forma à Amsterdam, DEBORAH BOWMANN est un espace hybride et une identité d’artiste fictive qui s’est installé.e à Bruxelles depuis août 2016. Après trois saisons d’évènements artistiques variés, mais aussi après une sélection parmi les finalistes du Prix Ricard en 2017, l’art même revient sur les éléments clefs de ce projet avec ses deux fondateurs : Amaury Daurel et Victor Delestre.
Un art lexicologique
Artiste ultra primée, soutenue par le British Council, vivant à Anvers, et représentante du pavillon français à la prochaine Biennale de Venise, LAURE PROUVOST (°1978) montre que le charisme n’est pas tout, et que la démiurgie opère nonobstant des dehors fragiles. Car comment comprendre qu’une artiste, que rien ne définit sinon la propension au nonsense au-delà de la signification, devienne, en l’espace de quelques années, l’une des plus adu- lées et prometteuses? Le Mukha d’Anvers choisit de la consacrer en lui offrant une vaste tribune qui donne libre cours à un univers non étanche déployé dialectiquement.
KFDA
Dans les locaux du KUNSTENFESTIVALDESARTS à Bruxelles, entretien au long cours avec l’un des nouveaux co-directeurs du festival, Daniel Blanga Gubbay. Quelques réponses qui en disent long sur le temps que nous partageons au KFDA qui n’a de cesse d’ouvrir des conversations... nos conversations.
Stretch
La chorégraphe/metteuse en scène/cinéaste ISABELLA SOUPART (°1974; vit et travaille à Bruxelles) et l’artiste visuel JONATHAN SULLAM (°1979; vit et travaille à Bruxelles) se sont ren- contrés en 2014 lors d’un workshop donné par cette dernière à l’Institut Supérieur des Arts et des Chorégraphies de Bruxelles (ISAC) de l’ARBA. Aujourd’hui, ils ont conçu ensemble STRETCH, une performance intermédia processuelle et contextuelle qui invite le spectateur à vivre de l’intérieur une expérience qui s’inscrit dans une temporalité longue, et à circuler à travers des espaces non scéniques1, où les corps en mouvement dialoguent avec les installations visuelles et sonores.
Pieter Vermeersch
Chaque exposition de PIETER VERMEERSCH (°1973, Courtrai; vit et travaille entre Bruxelles et Turin) est l’occasion d’une expérience sensible aussi riche que précise. Celle qui s’est ouverte en mars dernier au Musée M à Louvain le confirme de même qu’elle atteste de l’importance de cette œuvre dans la création contemporaine.
Sophie Whettnall
SOPHIE WHETTNALL est une artiste silencieuse, ses mots sont rares. C’est assez inhabituel aujourd’hui d’avouer la préséance de l’intuition esthétique au détriment de la pensée et du concept omnipotent. Elle a conçu son exposition comme un paysage à parcourir, autant visuel que mental. Si l’on s’en réfère à ce que l’on connaît, en surface, de son travail, on pense à des montagnes, des volcans, des ciels, des nuées lumineuses.
De l’art contemporain à la Banque Nationale de Belgique
La Banque Nationale de Belgique dévoile une partie de ses collections d’art contemporain à l’occasion d’une exposition collective menée avec la Deutsche Bundesbank. Il s’agit d’une véritable politique d’ouverture et de transparence, inédite jusqu’ici, et destinée à s’amplifier dans l’avenir sous des for- mats encore à déterminer. Comme le souligne Yves Randaxhe, responsable de la collection, “Pour une institution d’intérêt général comme la nôtre, on ne peut pas se permettre d’acquérir des œuvres et ne rien rendre à la collectivité”.
Le statut de l’artiste en Belgique et en Europe
Le statut de l’artiste est un terme couramment utilisé dans le secteur culturel belge. Pourtant, il est souvent incompris ou son contour est à tout le moins mal perçu. Que signifie le statut de l’artiste? Quel est l’avantage pour un artiste de bénéficier du statut de l’artiste? Quelles autres règles ne doivent pas être confondues avec lui?
Une anthropologie sauvage des images
Cartes postales. Nouvelles d’un monde rêvé présente cet été dans le cadre des Rencontres d’Arles un par- cours dans l’imaginaire d’un siècle de cartes postales photographiques. Conçu dans le sillage de recherches sur la poétique de la carte postale1 et du portrait de pays, le projet a pris la forme d’une recherche curatoriale tournée vers la culture visuelle2. Dans un monde aux images circulant à un rythme frénétique, des œuvres d’artistes contemporains usant ou commentant ces images globalisées d’une autre époque sont en toute logique, comme des vestiges archéo- logiques, accueillies au Musée dépar- temental Arles antique.