Fragments d’un théâtre amateur

En mai dernier, des personnes souffrant d’aphasie ou de problèmes liés à la santé mentale se sont produites sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde (TNM). Les professionnel·les de la santé, tout autant que ceux et celles de la scène, croient aux bienfaits du théâtre sur l’âme et l’esprit humains.

Envers et contre tout, le Queer Performance Camp a produit sept éditions au succès incontestable en sept ans. Malgré la pandémie qui a mis à genoux bien des ambitions et des projets artistiques, l’événement a fait preuve, à travers les embûches, d’une résilience qui tient d’abord et avant tout à sa nécessité et à son caractère rassembleur.

Dépassées les théories de jeu des Stanislavski, Meyerhold, Brecht, Artaud, Grotowski, Brook? Oui et non, répondent les professeurs et metteurs en scène Frédéric Blanchette et Laurent Berger. Sans renier les acquis, leur approche s’est adaptée aux nouvelles réalités en plus de se personnaliser avec le temps.

Devant l’étendue du sujet que ce dossier souhaitait explorer, force fut de constater que nous ne pourrions pas rendre compte de toutes les avenues et réalités empruntées par la pratique du théâtre et de la danse en amateur. Cependant, comme autant de tesselles, chaque article apporte une couleur à cette mosaïque qui pourra — souhaitons-le — se compléter au fil du temps.

On sait tout le mal qui peut être dit des réseaux sociaux, des jeux vidéo et autres univers de consomption de soi dans la consommation du monde. Les Grecs et les Romains antiques, eux aussi, abhorraient l’oisiveté et les loisirs vains. La façon dont ils envisageaient leur rapport au temps nous offre un éclairage sur le théâtre amateur.

L’histoire du théâtre amateur reste à faire. Pourtant, elle s’avère riche, complexe et intimement liée aux changements sociaux du Québec des 19e et 20e siècles. En tracer les grandes lignes, c’est forcément contribuer à l’écriture de la grande histoire du théâtre au Québec.

Environ 150 troupes amateurs, certaines ayant plus de 50 ans d’existence, exercent leur art au Québec. Une centaine d’entre elles sont regroupées au sein de la Fédération québécoise de théâtre amateur. Portrait impressionniste et fragmentaire d’une pratique artistique qui, bien que très vivante, souffre d’une certaine invisibilité.

Le paysage théâtral français est constitué d’une diversité de pratiques, fondée sur un héritage multiséculaire. Le principal facteur distinctif est le fait que les participant·es de la création soient rémunéré·es ou non; pourtant, la réalité des liens entre amateur·es et professionnel·les déjoue cette discrimination.

Le théâtre amateur au Japon se caractérise par une grande diversité. Surtout depuis les années 1990, où le courant de la «réévaluation des communautés locales» a permis de revitaliser cet art dans plusieurs régions du pays. On y trouve des créations singulières se distinguant des pièces professionnelles. L’auteur présente ici trois activités impressionnantes auxquelles il a assisté.

En 1963, Jack Lang est à l’initiative de la création d’un festival étudiant qui, en l’espace de 20 ans, bouleversera le paysage théâtral international. D’abord universitaire, l’événement s’ouvre rapidement au monde et s’impose comme le témoin privilégié des révolutions et des espoirs portés par une jeunesse en quête de reconstruction.

Dans le contexte exigeant du cégep, d’où vient la pause salutaire et constructive des étudiant·es ? De l’activité parascolaire, qui leur permet de développer des compétences artistiques, mais aussi humaines. Plusieurs y puisent la motivation pour garder le cap durant ces années cruciales. Cette expérience enrichissante connaît son point d’orgue lors de deux festivals, les Intercollégiaux de danse et de théâtre.