Québec : Scènes capitales

Gaz Bar Blues de Louis Bélanger fêtait cette année ses 20 ans. Une adaptation théâtrale chez Duceppe et une projection spéciale à la Cinémathèque ont nourri la réflexion qui suit.

Figure incontournable de la nouvelle génération créatrice de Québec (et du Québec), le directeur artistique du Trident et du Théâtre Kata, qu’il a fondé et qu’il anime avec celles et ceux qu’il appelle « sa famille choisie », témoigne ici de sa quête identitaire à travers l’art théâtral.

En consacrant un dossier au théâtre de la capitale, au-delà du lieu géographique, nous avions envie de réfléchir aux manières dont l’art vivant se déploie : dans les rues de la ville, dans les têtes des créateurs et créatrices, dans la société que nous habitons et construisons par nos actions.

Dans la vingtaine ou au tout début de la trentaine, ils et elles assurent depuis peu la direction artistique d’un théâtre ou d’un festival de Québec. Leur vision et surtout leur manière d’aborder la tâche amènent un vent de renouveau sur les scènes de la capitale. Voici le portrait en quatre temps d’un changement de garde qui allie engagement, bienveillance et éclatement de la forme.

Après 25 ans comme directrice artistique du Carrefour international de théâtre Marie Gignac tire sa révérence. Son legs comprend des centaines de propositions diverses, qui ont permis au public de la capitale d’avoir une fenêtre privilégiée sur le théâtre mondial et qui ont affiné le regard artistique de la principale intéressée.

La Charpente des fauves est le chaînon qui manquait dans l’écosystème du théâtre à Québec. Ce nouveau lieu d’exploration des arts vivants accueille des résidences de création et propose une structure de diffusion s’inscrivant dans un joyeux bouillonnement multidisciplinaire. Entrevue avec Émile Beauchemin, son cofondateur.

L’identité de genre a fait son entrée graduellement dans nos préoccupations de société au cours de la dernière décennie. Bien que la question ne soit pas récente au théâtre, une nouvelle génération d’artistes s’approprie les codes de la représentation pour placer cet enjeu au cœur de la création.

Salle de spectacle de haute voltige, le Diamant profite enfin de meilleures conditions pour prendre sa véritable place sur le terrain de jeu culturel de la capitale. Et l’équipe qui trime au développement de son identité a le souci de surprendre, d’aiguiser la curiosité des spectateurs et des spectatrices en sortant des schèmes usuels du milieu théâtral.

Après 36 années d’errance, ponctuée par deux haltes significatives, le Théâtre jeunesse les Gros Becs s’apprête à prendre racine à la caserne Dalhousie, ancien repaire d’Ex Machina, dans le Vieux-Port de Québec. Rodé par ses expériences locatives antérieures, le diffuseur orchestre la construction d’une toute nouvelle salle à l’intérieur de ce bâtiment historique.

Nez rouge, maquillage prononcé, exagération: le clown est sans doute le personnage emblématique le plus constant et le plus reconnaissable dans la cité, quelle que soit l’époque. La Brimbalante, nouvelle école située en Estrie, est le porte- flambeau d’un art plus complexe qu’il n’y paraît.