Le fait d'élaborer un dispositif in situ, en relation d'ajustement avec un univers d'adaptabilité occasionne un engagement personnalisé de la part du « producteur » au sens de sa possibilité d'agir : l'acte. Du moment où l'activité artistique s'applique comme un faire plutôt qu'un produire, il est clair que c'est la situation, comme lieu et espace d'une utopie ou d'un (à)venir, qui s'enveloppe d'un commentaire, au sens où la présence est un univers informationnel par sa seule qualité de présence.
Installaction
Du performatif comme matière: la métaphysique des substances
L’intérieur et l’arène de l’art
J'en suis venu au live art ou à la performance par le biais de pratiques et de procédés/processus «installationnels ». La plupart du temps, mon travail est en relation avec des lieux déterminés ou des sites spécifiques et peut être très élaboré physiquement ou conceptuellement.
Fonctions et statuts des objets
Ma préférence, quand il est question d'analyser la réalité du monde de l'art, est de le faire à partir de la position de la grenouille. J'entends par là la position de la grenouille par opposition (ou en contradiction) à la position de l'oiseau ou à celle de l'avion. Le résultat de cette préférence est que j'essaie d'explorer et de mettre en théorie ma réflexion, en partant de mon appartenance à un territoire relativement petit, un cercle restreint d'expériences et d'activités, et en l'élargissant jusqu'à un degré supérieur d'abstraction en accord avec ma propre perception sensuelle.
L’évènement...et le résiduel
Puisque je ne sens pas qu'il soit approprié de tenter de définir, de retracer l'histoire ou de conceptualiser le terme « Installaction », je vais plutôt faire des remarques sur ce que je crois être un glissement de « la performance » dans le cadre de la production contemporaine de live art.
Le corps et l’oeuvre; Skip’s manifesto
L'important c'est l'espace, ce que mon corps fait ou peut faire et comment il le fait ou peut le faire. Mon travail peut inclure des attitudes extrêmement physiques à extrêmement passives.
Espace, signe, matière
« Install'Action », c'est une expression que nous avons utilisée la première fois en 1987-1 988 à Tarascon, lors des Rencontres internationales de poésie contemporaine où nous avons présenté quelque chose (Le Temps Immobile) qui, à nos yeux, ne relevait pas des catégories classiques, performance ou installation. Il fallait inventer un terme, celui-là nous est venu, il figure dans le catalogue pour évoquer cette direction que, depuis, nous avons continué à explorer. Mais là, il faut expliquer, revenir un peu en arrière. Akenaton est un groupe que nous, Jean Torregrosa et moi-même, Philippe Castellin, avons fondé au milieu des années 80.
Portfolio: Actuations
Le désir nu: installations et performances
La première question est: de déterminer ce qui sépare une installation des espaces à l'intérieur desquels toutes sortes d'objets sont accrochés, déposés et plus ou moins ordonnés ou non - par exemple, les agencements (agencement d'une cuisine, d'un salon, d'une exposition d'art ou de livres, d'un bureau, d'une salle de gouvernement ou plénière, d'une cour de justice...).
Notes... sources... commentaires...
En réponse à l'acte d'Artur Tajber d'intituler certaines de ses performances/installations comme Orient-a°tion et Occident-a°tion et Désola°tion, je propose de corrompre davantage la terminologie formelle dans le sens d'une telle consolidation de sens. L'« installaction » devient ainsi un mot composé qui peut traduire une synthèse de certains phénomènes interdisciplinaires qui sont toujours en application dans le vocabulaire des arts plastiques. Il nous est aussi possible, de même qu'à toute personne impliquée dans l'élaboration de la forme et de la pratique de l'installaction, d'extrapoler à partir de la corruption d'autres registres langagiers oraux ou écrits, reconnus.
Portfolio: Postures
Similitudes et différences
Comment parler d'un tel sujet quand il m'est si difficile déjà de définir et la performance et l'installation? En réalité, je vois autant de similitudes que de différences entre l'une et l'autre, car il me semble que toutes les deux, performance et installation, emploient les mêmes éléments mais d'une façon différente. C'est comme si la première, la performance, travaillant le réel en direct, et la seconde, l'installation, son image en différé.
Performance in stall
Cette grande photo montre comment j'ai passé ma première année de performance : dans une stalle avec ma mère. Mon cousin de quatre ans était également autorisé à y entrer.
Ambivalence du travail moteur économique ou comme instrument esthétique
Mille cent huit patates sont essuyées au plumeau et comptées, patiemment. L'un de nous note en rouge chaque chiffre sur le petit mur, à côté de la porte principale. Ensuite le tas de patates est divisé en deux, en recomptant cinq cent cinquante-quatre légumes, mais plus rapidement cette fois, en faisant une chaîne
A propos de la performances des années quatre-ving-dix
Depuis plusieurs années, les artistes identifiés maintenant comme les « classiques » de la performance tentent de discréditer la performance des années quatre-vingt-dix, en évoquant les modèles, les actions et le bouillonnement créatif des années soixante-dix. On reproche à cette performance de rabâcher des problèmes dépassés, on lui reproche aussi un certain éclectisme, le recours à des collages de citations, un certain théâtralisme, une superficialité, en plus de se mêler d'organiser des festivals de performance.
Chuchote moi à l’oreille
Nous entendons parfois, de la bouche de « l'instance artistique montréalaise »,que la performance, « c'est à Québec que ça se passe ». Façon détournée de dire que le milieu artistique de la grande métropole n'a que faire d'une discipline marginale parmi les marginaux.
Hot Wet Milk
Pour sa troisième édition du Mois de la performance, La centrale nous en a mis plein la vue, car l'événement coïncidait avec le vingt-cinquième anniversaire de la galerie. Le 19 novembre, Tanya Mars ouvrit le bal, en proposant Hot, dont la performance-installation s'étala sur trois jours. Le jeudi suivant, Helena Goldwater prit la relève et séduisit son public, avec sa prestation intitulée Wet. Shauna Beharry, pour sa part, médusa son public avec Milk, qu'elle présenta le 3 décembre. L'événement prit fin le 13 décembre, avec une soirée réservée aux performances de courte durée.
48 heures/hours 48 chambres/rooms
« Des lustres que je n'avais vu une telle quantité d'argent. Présence réconfortante (...) Du papier, rien que du papier, certes. Mais aussi combien de jours de repos insouciants, combien de chemises neuves, de caleçons propres pour remplacer les deux derniers qui s'effilochaient dans l'entrejambe, troués par devant et par derrière au point qu'on n'osait plus se déculotter en présence d'une femme. Combien de soirées heureuses dans l'enveloppe molletonnée des éclairages répartis au lieu de l'ampoule chétive pendue comme un gros abcès jaune au milieu de la chambre d'hôtel sous sa capeline de faïence démaillée. Un tapis sous mes pieds au lieu du plancher décapé à l'eau de javel. Des tentures au lieu de la blatte qui circule apeurée le long du mur au dessus du lit. »
Le printemps en été ou... de quelques expositions et résidences
Voilà ce qui arrive lorsque la chaleur, en avance sur le cycle des saisons, s'installe. La créativité s'échauffe au printemps, comme si c'était l'été. Difficile de suivre une seule trame, de dégager une hiérarchie ou une tendance dominante. Alors que les événements d'art, dont ceux d'envergure, s'amorceront dans la seconde moitié de l'été, et de manière plus concrète que l'art action dans la cité, parmi les nombreuses expositions et résidences présentées partout au Québec, sept m'ont paru dégager des réflexions intéressantes sur le sens de l'art et sa diffusion. Je m'y suis intéressé dans cette chronique critique pour le numéro automnal de la revue Inter.
Dapertutto, Aperto over all, Aperto par tout, Aperto über all (48e biennale de Venise 13 juin au 7 novembre 1999)
Harald Szeemann a dû avoir plus de mal à rassembler les noms qui composent les deux pages de remerciements du catalogue que d'écrire son texte » poétique » de présentation pour cette 48e Biennale de Venise.
Pour une poétique de l’abri: le Favela théâtre
Ce jour-là, après cette visite auprès de Roger Des Prés dans son Favela théâtre, m'est revenu à l'esprit une histoire d'Italo Calvino : Marcovaldo ou les saisons en ville. Dans une grande cité d'Italie du nord au paysage semblable à cette banlieue parisienne bétonnée où cet homme de théâtre s'est installé depuis 1993, le personnage de Calvino, le manoeuvre Marcovaldo se balade en quête de la moindre manifestation de la nature dont il garde le souvenir.
Une expérience de l’espace et des contraintes
De janvier à avril 1999, Le Lieu, centre en art actuel, présentait successivement, dans ses locaux, trois installations vidéo des artistes Enrique Bravo (Mexique), Sylvette Babin (Montréal) et James Partaik (Québec).
De la vulve et du sacré
Dès le départ, un doute persistait. Quelle serait la résultante de l'installation que proposait Fabienne Lasserre au Lieu ? Son projet avait plu au comité de sélection, mais les quelques diapositives jointes au dossier en auraient laissé plus d'un perplexe. Des clichés de l'entrejambe rasé d'une femme auquel des objets divers pendaient, suspendus par de petits anneaux d'or aux petites lèvres de la vulve. Spectaculaire ? Accrocheur ? Lubrique? Il y avait un risque, à n'en point douter.
Exercice de déplacement; Le Lieu au Printemps du Québec
En juin 1998, Le Lieu avait soumis une proposition d'activités à se tenir en France dans le cadre d'un événement « d'offensive culturelle » du gouvernement québécois : Le printemps du Québec.