Micro-intervention

Toute expérience possède simultanément une portée micrologique et une portée macrologique. Elle se déplace constamment d’un plan macro à un plan micro. Ce mouvement de bascule (d’un plan à l’autre) provoque une mise à distance à l’intérieur même de la situation

Nous cherchons ici à mettre en évidence un axe de recherche projectuelle se positionnant en dehors de la tradition actuelle de l’architecture comme métaphore formelle de l’histoire. En rapport aux enjeux de la condition contemporaine, cette tradition limite la fonction de l’architecture à celle d’un code figuratif et symbolique. Confinant l’architecture au rôle de producteur de grands symboles urbains, cette tradition attribue de fait à l’architecture un rôle extrinsèque à la condition urbaine réelle.

Ce texte porte sur le potentiel de transformation de la ville contemporaine par des interventions pensées et réalisées à petite échelle

La ville de Beyrouth est aux prises avec un développement urbain violent. Ce dernier négligeant la préservation de l’espace public, le tissu traditionnel se désagrège rapidement. Dans cette foulée, la pression immobilière atteint maintenant les derniers accès publics à la mer. Christian Zahr a installé deux micro-interventions qui révèlent la complexité de la situation, mais qui démontrent surtout un désir de ne pas également anéantir l’espace commun.

Morceaux de paysage d'Emilie Rondeau

Vers un engagement circonstanciel de l'anonyme

Micro-bibliothèque et calligraphie urbaine

Stratégies de Matei Bejenaru

En Argentine, les projets jumelant la production artistique, l’activisme et l’action politique se sont intensifiés entre décembre 2001 et la première moitié de 2013. À partir de 2001, l’Argentine a vécu sa plus grande crise institutionnelle, politique et économique, ce qui a eu comme conséquence la mobilisation générale de plusieurs secteurs de la société exigeant de nouveaux acteurs politiques. C’est dans ce contexte que les rues sont devenues l’espace privilégié de travail de plusieurs collectifs artistiques qui ont instauré et articulé leurs pratiques à même les nombreuses manifestations d’opposition sociale.

Depuis plusieurs décennies, de nombreux artistes éprouvent le besoin d’intervenir dans l’espace public par des signes brefs, des gestes minimes ou des actions que l’on peut qualifier de micro-événements. Ces actions performatives sont d’apparence modeste, mais néanmoins chargées de sens et d’intention. Pour mettre en oeuvre ces gestes, l’artiste dispose d’une panoplie d’attitudes ou de procédures possibles ; panoplie d’outils à l’échelle de l’individu pour « gesticuler », « acter » et être dans l’espace public !

L'intervention de l'observateur

La micro-intervention, qui dans ma pratique se traduit par des déplacements légers, opérés anonymement et la plupart du temps sans autorisation dans des lieux qui m’intéressent parce qu’ils rassemblent, me permet d’élaborer des scénarios de rencontre.

Déambulations d'Élodie Brémaud

Un certain nombre d’interventions artistiques « micro » prennent la forme de performances ou de réalisations furtives. Là où la micro-intervention artistique est modeste mais, toujours, efficiente, locale certes mais aussi polaire, contextuellement productrice d’une mutation esthétique, l’intervention artistique furtive se veut pour sa part surmodeste et, en tendance, sans effet notable ou spectaculaire, du moins. Au retrait en matière d’engagement, toute intervention artistique furtive ajoute en effet la stratégie de l’invisibilité, la furtivité, nous apprend le dictionnaire, désignant tout ce qui se révèle « difficile à détecter ».