Spécial photo

Certaines photos vibrent d’autant mieux qu’elles sont entourées de belles pièces de design et d’un aménagement qui les valorise. Une spécialité que d’aucuns savent transformer en art, n’hésitant pas à donner à leur intérieur le statut de galerie privée.

De Paris à New York, de Bâle à Shanghai ou encore de Milan à Kiev, dix événements de renommée mondiale nous donnent rendez-vous avec la photographie. Quand l’art du regard scrute et saisit notre société, ce médium universel nous renvoie à nos propres questionnements. À (re)découvrir absolument.

Après Tallinn, en Estonie, et avant Londres, New York s’apprête à accueillir son Fotografiska, un espace consacré à la photographie contemporaine calqué sur le modèle de celui créé à Stockholm, en 2010, par les frères Broman. Les femmes seront à l’honneur lors de l’ouverture de ce temple de l’image multiconcept.

Du 7 au 10 novembre, la 23e édition de Paris Photo, dont IDEAT est partenaire, ouvrira ses portes au Grand Palais, à Paris. Fer de lance des rendez-vous internationaux des acteurs de la photographie, elle souhaite « dévoiler le meilleur de la photographie patrimoniale et contemporaine ». Un projet qui ressemble à celui de nombreux événements consacrés à ce médium de par le monde. Longtemps parent pauvre du marché de l’art, la photo semble bel et bien sortir de son ghetto. Pourquoi une telle effervescence ?

Leur signature a fait le tour du monde, de résidences privées en hôtels de luxe. La dimension artistique de la photo n’a pas échappé à leur regard de créateur et ils l’associent à leurs projets d’aménagement au même titre que la peinture ou la sculpture.

S’il a photographié les plus beaux intérieurs du monde, François Halard réfute le qualificatif de photographe de décoration. À la lecture de son nouvel ouvrage, qui compile un nombre impressionnant de lieux exceptionnels, on voit effectivement se dessiner un univers très personnel. Le fi l rouge qui les unit dévoile une sensibilité hors du commun.

Comme des réalisateurs de cinéma, ces artistes construisent d’abord un scénario, avec des personnages et un décor. Le cliché qu’ils prennent n’est que le résultat, le plus précis possible, d’une image qu’ils ont en tête dès le départ. Chefs d’orchestre omnipotents, ils produisent des oeuvres très expressives, qui racontent un bout d’histoire, rendent compte d’une scène charnière, plongent le spectateur dans un univers riche de sentiments d’où se dégage une atmosphère particulière.

Nous avons sélectionné ici ceux pour qui le paysage, qu’il soit urbain ou naturel, s’apparente surtout à un décor. Un décor que l’individu investit, seul ou en nombre, mais dans lequel il semble le plus souvent perdu, à moins qu’il ne lui donne justement son âme.

Chez eux, l’objet photographique est un support ouvert, un terrain d’expérimentation pour des hybridations à partir d’autres matériaux, d’autres pratiques. À la croisée de l’art et de l’artisanat, ils cultivent le collage dans un esprit qui évoque parfois le cut-up auquel s’adonnait William S. Burroughs.

Entre architecture et photographie, l’histoire ne date pas d’hier. Sources inépuisables d’inspiration, la ville et le bâti ont inlassablement constitué un immense champ des possibles à immortaliser. Tour d’horizon de celles et ceux qui se sont pris d’affection pour le paysage urbain, sa complexité, ses aspérités, à travers huit profils d’artistes singuliers.

En librairie, on classe à part les écrivains voyageurs. On peut déceler le même goût de l’ailleurs chez certains photographes. Témoins d’univers qui nous paraissent inaccessibles, ils expriment leur irrésistible besoin de prendre le large et nous embarquent avec eux à travers des images qui tiennent autant du documentaire que du voyage intérieur.

Photographes de l’âme, ces artistes nous livrent une forme théâtralisée de l’image. Représentations transgressives du réel et des genres, figures noyées dans le quotidien, univers décalés et à l’écart des conventions, leur travail propose une nouvelle narration du portrait. Loin des clichés figés, leurs oeuvres questionnent notre regard sur la société.

Peter Lindbergh, qui vient de nous quitter à l’âge de 74 ans, a bouleversé l’univers de la mode en proposant une image plus authentique des femmes sur papier glacé, vantant par là une beauté intérieure. Il a aussi influencé toute une génération de photographes. Retour sur trois figures très différentes mais essentielles du panorama de la photo de mode contemporaine.

Le livre photo s’est hissé au rang de plateforme d’exposition à part entière. Il offre aujourd’hui pour les artistes en général et pour les photographes en particulier la possibilité de créer une oeuvre singulière. Des éditeurs, libraires et festivals français en repoussent chaque année les limites.

L’accès à la photographie s’est aussi démocratisé grâce à Internet. La circulation des images, omniprésentes dans nos vies connectées, a trouvé un relais commercial inespéré sur la Toile. À tous les prix, il est désormais facile de découvrir des auteurs, d’acheter des tirages et de se constituer une collection. Passage en revue de huit sites qui proposent un catalogue presque infi ni et pour tous les goûts.

Ces fabricants ont façonné la photo moderne grâce à leurs découvertes technologiques.

Sélection mode et déco inspirée des images de Hassan Hajjaj, artiste marocain touche-à-tout, dont le métissage joyeux et coloré use du détournement de logos et de références à la pop culture. À la limite du kitsch : réjouissant ! Actuellement à la Maison européenne de la photographie, à Paris.

Pour certains, il est le nouvel « Andy Warhol de Marrakech », pour d’autres, comme feu le chanteur Rachid Taha, il est Andy Wahloo (« rien », en arabe). Pour sa première rétrospective en France, il transforme la Maison européenne de la photographie en une casbah pop et cosmopolite.

Sous les voûtes et les fresques murales de cette église du XIVe siècle, le photographe Massimo Vitali et sa femme, Annette Klein, ont élu domicile. Cet espace inhabituel, volontairement conservé en l’état, accueille des architectures contemporaines qui en font un lieu aussi frappant par ses contrastes qu’il est convivial et chaleureux.

Le photographe vénézuélien Luis Carlos Aguayo, également directeur artistique du magazine Candy’s Room, vit dans un loft situé dans l’un des quartiers les plus multiethniques de la capitale lombarde. Un lieu verdoyant et lumineux qu’il a transformé en studio photo, galerie d’art et espace pour des défi lés, notamment durant la fashion week milanaise.

Bouillonnantes, créatives, étonnantes, modernes, renaissantes, colorées, branchées, futuristes, éternelles… les villes les plus « superlatives » sont dans IDEAT. Qui leur rend hommage en les révélant plein cadre grâce à nos photographes !