Comment peut-on être francophone ?

La francophonie serait-elle l’avenir du français ? Philosophe, biographe (Un tout autre Sartre), romancier (Les enfants de Cadillac), professeur de français et directeur de la Maison Française de New York University, François Noudelmann applique, dans son enseignement comme ses programmes culturels, une vision universaliste du français qui passe par Haïti, le Québec et le Congo autant que par Paris. Issu de l’immigration juive, partagé entre Paris et New York, lui-même se perçoit comme créole, fusion d’imaginaires multiples, dans le sillage de son maître et ami, le poète martiniquais Édouard Glissant, à qui l’on doit ce concept de créolisation.

Chaque mois, France-Amérique examine les symboles qui unissent – ou divisent – la France et les États-Unis. Ce mois-ci le siège et musée de la Légion d’honneur, à Paris, et sa réplique exacte, le musée des beaux-arts de San Francisco.

La cofondatrice de Front s’est installée à San Francisco pour se rapprocher de ses clients et de ses investisseurs. À la tête d’une start-up de 300 salariés, elle veut « rendre le travail plus heureux », en commençant par le courrier électronique.

D’elle, on sait surtout qu’elle a été durant 36 ans l’âme du French Institute Alliance Française de New York. À partir de 1973, elle en a dirigé la galerie d'exposition et façonné les programmes culturels. Passionnée par la photo, elle a immortalisé des centaines d'événements où Marcel Marceau, Elie Wiesel, Jeanne Moreau, Jean Babilée, Benjamin Millepied, Juliette Gréco ou encore Michel Legrand ont illustré le meilleur de la culture française.

Après cinq années de travaux, le musée Carnavalet consacré à l’histoire de Paris rouvre ses portes avec une scénographie qui met en valeur les plus belles pièces d’époque de la capitale.

Chaque mois, France-Amérique donne la parole aux pensionnaires de la Villa Albertine, la nouvelle institution culturelle du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, qui propose un programme annuel de 60 résidences artistiques et culturelles aux États-Unis. Ce mois-ci, l’astrophy- sicienne Fatoumata Kebe, qui a passé près de deux mois au Texas entre Houston, Marfa, Fort Davis et Big Bend. Spécialiste des débris spatiaux au sein de la start-up française SpaceAble, elle étudie l’évolution de l’observation spatiale, menacée par la pollution lumineuse et la prolifération des corps en orbite : satellites Internet ou météo, fragments de lanceurs et autres déchets en tout genre.

Dans son restaurant de La Nouvelle-Orléans, le chef Isaac Toups entretient avec fierté le patri- moine culinaire de sa famille et ses saveurs fran- çaises, acadiennes, caribéennes et amérindiennes. Il partage avec France-Amérique la recette de ses crevettes pompettes, un plat épicé et déglacé au vin blanc qui incarne son adage : « la beauté dans la simplicité ».

La formidable coloriste Joan Mitchell (1925-1992) a brisé les plafonds de verre des deux côtés de l’Atlantique, se faisant d’abord un nom au sein du mouvement, à dominante masculine, de l’expressionnisme abstrait des années 1950 à New York, avant d’être la première Américaine à qui le Musée d’art moderne de la ville de Paris a consacré une exposition personnelle en 1982. Une rétrospective couvrant les quatre décennies de sa carrière s’ouvre ce mois-ci au Baltimore Museum of Art, après avoir été présentée au San Francisco Museum of Modern Art. À l’automne, l’exposition sera visible à la Fondation Louis Vuitton à Paris.

Francophonie

L’architecte espagnol de renommée internationale, décédé en janvier à l’âge de 82 ans, est reconnu pour le siège de Cartier et de Dior à Paris et celui d’United Airlines à Chicago, mais aussi pour ses immenses ensembles d’habitat social inspirés de la Grèce antique. Une vision utopique et controversée.

C’est le siège design le plus vendu au monde. Avec son dossier en médaillon et ses accoudoirs, la chaise Louis Ghost est la pièce maîtresse de Philippe Starck. Son armature plastique de style « Louis quelque chose » réconcilie esprit baroque et production industrielle.

Historienne et professeure de littérature à Yale, spécialiste de Camus et de la collaboration française, elle publie simultanément en France et en Algérie son premier roman, Maison Atlas. À travers la rencontre d’une étudiante américaine et d’un juif algérien, elle retrace l’histoire complexe et douloureuse d’une famille de juifs qui ont choisi de rester en Algérie après l’indépendance et se retrouvent confrontés à la décennie noire, la guerre civile des années 1990.

En 1984, une fondation fictive abuse d’adolescentes en leur faisant miroiter une carrière de danseuse. Dans Chavirer, qui paraîtra aux États-Unis le 8 mars, Lola Lafon suit la trajectoire de Cléo, de ses treize ans à l’aube de la cinquantaine, de la blessure irréversible jusqu’au témoignage, dans le sillage de #MeToo.

Depuis 1988, le 20 mars est la journée internationale de la francophonie. Un mot qui recouvre à la fois une réalité sociolinguistique et un concept géopolitique. Explications.