Il peut n'être pas inutile, après qu'une certaine critique s'est attachée à déceler ce qu'il y a d'étranger dans les origines mêlées du gothique, d'en rappeler le caractère essentiellement national. Sans doute est-il possible de faire du « mélancolique », du « ténébreux » et du «sombre» qui s'attachent aux œuvres d'un Prévost, d'un Baculard d'Arnaud ou d'un Loaisel de Tréogate de légitimes antécédents à la « fureur phrénétique » des Anglais ; et peut-être serait-il hasardeux de commenter Le Moine de Lewis sans évoquer le« Schaueroman »des Allemands, le Geisterseher de Schiller, le Geisterbanner de Kahlert ou, d'une manière plus générale, les Vo/ksmiirchen der Deutschen.
Le roman gothique
Le roman gothique, genre anglais
Une parodie du roman noir : Northanger Abbey de Jane Austen
En 1803, Crosby, un libraire et éditeur londonien, achète pour 10 livres sterling Susan, le manuscrit d'un auteur inconnu. Rebuté par son contenu, il renonce à le publier. Quelques années plus tard, l'auteur s'informe du sort de son ouvrage et se voit proposer de racheter le manuscrit pour la même somme. C'est seulement en 1816 qu'une suite est donnée à cette offre. La transaction conclue : - Savez-vous, dit-on à l'éditeur, que vous venez de refuser un ouvrage de l'auteur de Pride and Prejudice?
Madame de Genlis, Mercier de Compiègne
Gothique anglais ou gothique allemand ?
Du simple au double
Du Moine de M.G. Lewis aux Elixirs du diable de E.T.A. Hoffmann
Ducray-Duminil, le gothique et la révolution
La vogue que le roman noir a connue en France pendant la période révolutionnaire pose inévitablement le problème des rapports entre cette production romanesque et son contexte historique. On connaît la réponse des surréalistes affirmant le lien entre « le genre noir » et « le grand trouble social qui s'empare de l'Europe à la fin du dix-huitième siècle ».
Le voyageur sentimental en France sous Robespierre de François Vernes
Un roman de la révolution
Le souterrain initiatique de Jean-Jacques Lequeu
Egyptien ou Gothique
La Bastille, château gothique
Il semble admis de penser comme une coupure plus ou moins marquée le passage entre la littérature politique de la Révolution française et les romans gothiques qui déferlent sur le marché du livre français dès les premières années du Directoire : rupture qui serait à l'origine de la scission entre une littérature braquée sur l'actualité politique - dérivant parfois vers les origines lointaines de la féodalité et du despotisme - et toute cette vague de romans d'horreur, en provenance surtout d'Angleterre, qui tournent le regard du lecteur vers un passé plus ou moins reculé, généralement situé dans un Moyen Age ténébreux et effrayant ; rupture qui aurait ainsi marqué le passage de la « réalité de ce présent » vers le passé ou « les rivages ensoleillés de l'utopie », selon la formule d'Annie Le Brun ; rupture ensuite qui aurait, en l'espace d'une décennie, déplacé la révolte politique contre « le monde extérieur produit par l'homme » vers « la révolte contre la condition humaine », pour reprendre la célèbre expression de Benjamin Péret ; rupture enfin, accompagnée d'un « processus de déréalisation » qui aurait amené le « surgissement énorme, barbare et sauvage de la poésie en plein siècle des principes et des systèmes ».
Le Golem, de Gustav Meyrink
Un gothique tardif