Résilience

Ne me dites pas que je suis résiliente

par Sylvette Babin

Notre capacité d’adaptation aux chocs, aux traumatismes ou aux crises est phénoménale. Cette résilience des humains et de l’ensemble des êtres vivants, animaux ou végétaux, est si puissante que le mot lui-même possède une dimension positive, évoquant une merveilleuse aptitude à traverser les épreuves, voire à en ressortir renforcé·es. Pourtant, des affirmations coup-de-poing telles Stop calling me resilient ou I’m tired of having to be resi- lient émergent de façon récurrente dans les communautés, en réaction à la « positivité toxique» d’une résilience convoquée à outrance.

Refuser la résilience

par Kristen Lewis

En 2015, des affiches proclamant aux passant·es Stop calling me resilient tapissaient les poteaux de téléphone abimés de La Nouvelle-Orléans. Citant Tracie L. Washington, membre du Louisiana Justice Institute, ce refus de la résilience était justifié en caractères bleu électrique : «Because every time you say ‘Oh, they’re resilient,’ that means you can do something else to me. I am not resilient1.» Les mots de Washington étaient utilisés afin de protester contre la nouvelle «stratégie de résilience» de la Ville de La Nouvelle-Orléans lancée dans le cadre du 10e anniversaire de l’ouragan Katrina, une catastrophe environnementale qui a touché la population noire de façon disproportionnée.

Les mauvaises herbes dans l’art, ou comment cultiver l’espoir à l’ombre du pouvoir

par Giovanni Aloi

Si vous regardez vers l’ouest depuis un étage assez élevé du One World Trade Center, à New York, vous remarquerez peut-être, s’élevant face aux gratte-ciels de Manhattan, une gigantesque murale. Ce graffiti signé Mona Caron, impérieusement dressé sur un arrière-plan tout noir – de 23 étages! – et peint dans le style des ouvrages de botanique du 18e siècle, représente une mauvaise herbe, Eutrochium purpureum. Caron peint des plantes indésirables dans les lieux publics depuis 2006. Au départ, c’était pour un projet d’animation en volume, mais elle a vite réalisé l’énorme potentiel politique de son sujet et décidé de voir grand.

Asin : ce que la roche a à dire sur l’anxiété nucléaire

par Cody Caetano

J’ai commencé à être en proie à l’angoisse nucléaire après que ma sœur et moi avons emménagé dans le logement abandonné du sous-sol, que nos parents louaient parfois pour arrondir leurs fins de mois. À l’apogée de notre séjour, nous avons mangé des Frosted Flakes en regardant le Godzilla (1998) de Roland Emmerich, une première version hollywoodienne, pléthorique et chauvine, de la franchise de kaij ̄u du studio TOHO.

Anahita Norouzi

Il y a une quinzaine d’années, Anahita Norouzi a mis sur pied un chantier de travail multidisciplinaire ayant pour thématique la notion d’identité. À l’intersection de l’archéo- logie, de l’histoire et des enjeux liés à la migration, l’artiste irano-canadienne puise dans son parcours de migrante les bases d’une réflexion posthumaniste que l’on pourrait nommer le devenir-autre. Elle dévoile la nature résiliente de l’identité en mettant en lumière de nouvelles configurations sociomatérielles et affectives d’objets, de plantes et de lieux spoliés par les violences coloniales.

Ayam Yaldo

par Joëlle Dubé

Pierre Dorion

par Philippe Bourdeau

Tête à tête

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