Le bruit est à la fois pollution et biotope : il est difficile d’y échapper, tant il constitue un environnement permanent. Le son est parfois superflu, inattendu, il est le « bruit » qui gêne le flux d’information ou la réception d’un message. Il est aussi matière poétique à explorer. Comme tous les autres territoires du quotidien et du corporel, les arts plastiques contemporains se sont progressivement appropriés celui du sonore.
Issue 6
La discrétion du terroriste Pierre-Laurent Cassière
Émancipason Musique, récit, fréquence : quelques pistes de lecture libérées
À la fin de la mélodie, la vidéo s’arrête et le geste de l’artiste se termine, en fondu final.
L’Ho Perduta-Kwinten Lavigne
Kwinten Lavigne aime à se dire « artiste du mardi » opérant une distanciation ironique vis-à-vis du statut de l’artiste et de son rôle social. Ce jeune plasticien n’a pourtant rien d’un novice puisqu’il est régisseur d’ex- positions d’art contemporain et assistant privilégié d’Honoré d’O.
Radioactivité-ACSR, Silence Radio & Radio Free Robot
Juin 2000, Art Basel, section Unlimited : au milieu des Nauman, Pipilotti et autres Messager, une installation parasite l’espace et, de façon invisible, les ondes des radios locales. L’artiste Gregory Green, responsable depuis la moitié des années 80 de plusieurs méfaits allant de la création de laboratoire de LSD en galerie à la fabrication de bombes atomiques artisanales, a garé sa fourgonnette customisée au milieu de la halle d’exposition et produit une émission qu’il diffuse grâce à un émetteur radio. La radio s’extirpe soudain de sa boîte en plastique pour devenir un médium artistique autonome. L’exploitation de cet outil de communication à des fins purement artistiques n’a pourtant rien de nouveau ; seulement, ce moyen de création centenaire a été délaissé ou sous-estimé.
Spooky Objects-Xavier Mary
On peut penser (assez rapidement) à un moteur : un moteur assez basique - On/ Off - allumé ou éteint. La vitesse ne peut y être que constante, sans accélération. Et à bien y regarder, ce moteur peut même être sans aucune mécanique. Immobile donc, non appareillé, comme abandonné sur place. Son bruit, s’il est entendu, ne peut être que répétitif - comme une musique sérielle - constitué de quelques figures à peine, quelques motifs qui se répètent à l’infini. Une machine abstraite en soi.