L’art de Léo Fourdrinier est-il antique ou futuriste ? Il ne serait ni l’un ni l’autre, mais bien une fusion des deux, dans une perspective alchimique de transmutation de la matière. La pertinence de ses compositions sculpturales, qui mêlent statuaire antique et artéfacts technologiques, réside en effet dans l’intuition que le geste créatif n’a pas d’âge. L’ovale du visage de la Vénus de Milo serait l’équivalent de la sensualité de la croupe d’une moto. S’attelant à des formes revêtant l’ambition du syncrétisme des mythes et des symboles, il a été remarqué à la biennale de Lyon et nominé au prix Emerige en 2022. Il bénéficie cet automne de sa première exposition personnelle à la galerie Les filles du Calvaire (5 oct.-2 nov. 2024). Il sera également exposé au musée Henri Prades en partenariat avec le MO.CO. de Montpellier (25 janv.-30 juin 2025) et au sein du parcours dans l’espace public du Millénaire de Caen en 2025.
L’arte povera
Léo Fourdrinier
L’Arménie dans et hors les murs
Du 20 au 30 novembre 2024, la 8e édition du festival Un week-end à l’Est offre à Paris un aperçu de la scène artistique arménienne dont la diaspora est l’arbre qui cache la forêt. Voyage à Erevan, avec Thibaut de Ruyter, à la rencontre d’une scène encore méconnue.
Jean-Christian Bourcart
Prix du Jeu de Paume en 2006, prix Niépce en 2010, prix Nadar en 2011, Jean-Christian Bourcart s’était fait plutôt discret ces dernières années. De retour en France en 2019, après plus de 20 ans aux États-Unis, voici qu’il publie deux ouvrages et bénéficie de deux expositions, au musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône (9 novembre 2024-19 janvier 2025) et à Paris, à la galerie Les filles du calvaire (24 octobre-30 novembre 2024). Rencontre de l’autre côté du miroir avec cet artiste, photographe, vidéaste et écrivain à l’œuvre radicale et inépuisable.
Arte povera
Forgée par Germano Celant en 1967, la notion d’arte povera est demeurée ouverte à de nombreuses interprétations. Souvent présenté comme une réaction à l’industrialisation et l’américanisation de la société italienne, l’arte povera est surtout, comme le précise ici Jean-Christophe Royoux, une poétique qui emprunte au théâtre d’avant-garde un nouveau rapport à l’espace et aux choses. La douzaine d’artistes qui composent ce groupe historique sont à l’honneur, à Paris, à la Bourse de commerce qui leur consacre la totalité de ses espaces jusqu’au 20 janvier 2025. La commissaire de cette exposition simplement intitulée Arte Povera est Carolyn Christov-Bakargiev, ancienne directrice du Castello di Rivoli où, comme elle l’exprime dans ce même numéro, elle a développé une nouvelle approche muséographique de l’art contemporain en intégrant la villa du collectionneur et bibliophile Francesco Federico Cerruti.
Bernard Venet
Peintures génératives
La villa Cerruti
En 2019, le Castello di Rivoli -Museo d’Arte Contemporanea rouvrait, à proximité immédiate du musée, la villa du collectionneur Francesco Federico Cerruti, riche de dizaines d’œuvres duTrecento à la période moderne et de livres reliés rares. Deux sublimes volumes, The Cerruti Collection, sont parus à cette occasion aux éditions Allemandi. Carolyn Christov-Bakargiev, qui fut la directrice du Castello di Rivoli jusqu’en janvier dernier, revient sur cette aventure inédite pour un musée d’art contemporain et esquisse de nouvelles pistes muséologiques.
Gilbert Keith Chesterton
Les 59 essais de Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), choisis par Alberto Manguel, révèlent l’humour et le sens du paradoxe de l’écrivain. Le volume ici réédité est une lumineuse entrée dans la pensée de ce géant des Lettres anglaises qui légua à la postérité une centaine de livres parmi lesquels figurent les essais Hérétiques (1905) et Orthodoxie (1908), le roman gothique le Nommé Jeudi (1908), ou les biographies de Charles Dickens (1906) et de saint François d’Assise (1923).