Elina Stoflique s’intéresse au patrimoine et aux musées mais, surtout, aux objets dont, entre science et fiction, elle raconte les histoires. Sa conférence-performance Fouille de la Platine 3/4 s’est vu attribuer le prix Manifesta qui récompensait le travail d’un ou une diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne. Elle sera présentée à Manifesta, à Lyon, avec un choix de travaux de peintres diplômés de l’école (9 janvier-2 février 2024, commissariat Romain Mathieu).
Jacques Lacan
Elina Stoflique
La Coupole, le vivant et l’épée
Lors de la séance d’installation de Giuseppe Penone à l’Académie des Beaux-Arts, l’artiste italien a présenté son épée, une épée de bois qui, au-delà de l’ironie suscitée sous la Coupole, prend des allures de symbole.
Lacan, l’exposition
Les historiens d’art Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé, commissaires de la mémorable exposition Féminin-Masculin, le sexe de l’art au Centre Pompidou, en 1995, relèvent un nouveau défi : cette fois pour le Centre Pompidou-Metz (Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse, 31 décembre 2023-27 mai 2024) et en collaboration avec deux psychanalystes, Gérard Wajcman et Paz Corona, ils proposent une traversée de l’œuvre de Jacques Lacan (1901-1981). Héritier de Freud, celui-ci n’en a pas moins bouleversé la pensée moderne. Des œuvres majeures du passé et du présent et l’évocation des personnalités qui ont dialogué avec le psychanalyste – Dalí, Bataille, Merleau-Ponty, Foucault… – ponctuent un parcours dont les étapes correspondent aux principaux concepts développés dans les Séminaires (Seuil) : le Stade du miroir, Lalangue, le Nom-du-Père, l’objet a… La pensée de Lacan accompagne artpress depuis longtemps et nous ne pouvions pas manquer l’événement. Philippe Porret et Cyrille Noirjean ont trouvé dans des œuvres très contemporaines les éléments qui nous permettent de comprendre la notion fondamentale du stade du miroir et le recours au modèle du nœud borroméen ; Alexandre Leupin envisage paradoxalement un Lacan iconoclaste, tandis qu’Annabelle Gugnon, dans sa présentation générale de l’exposition, insiste sur la notion d’éthique, distincte de la morale. À noter que des peintures d’Edi Dubien, à qui nous consacrons une étude dans ce numéro, figurent aussi dans l’exposition, parmi plus de 200 œuvres, de Velásquez à Francis Alÿs, de Caravage à Pistoletto, de Marcel Duchamp à Marcel Broodthaers, en passant par Annette Messager, François Rouan, Sarah Lucas, Jean-Luc Godard et Martin Scorsese…
Emma Ben Aziza
Nouage
Mike Kelley
Mike Kelley bénéficie d’une large rétrospective à Paris, à la Bourse de Commerce-Pinault Collection (13 octobre 2023-19 février 2024, commissariat Jean-Marie Gallais), qui sera ensuite présentée à Londres, Düsseldorf et Stockholm. 10 ans après la mort de l’artiste, l’exposition, qui s’inscrit dans une saison « Mythologies américaines », présente la plupart de ses réalisations importantes, mais pas toutes, et tend parfois à lisser l’œuvre à l’humour grinçant de cet enfant terrible de la côte Ouest.
Edi Dubien
En 2020, au musée d’art contemporain de Lyon, l’exposition l’Homme aux mille natures révélait l’ampleur de l’univers dessiné, peint et sculpté d’Edi Dubien. Des visages d’enfants voisinaient, parfois fusionnaient, avec des animaux et des plantes. Régulièrement exposée par la galerie Alain Gutharc à Paris, son œuvre sera présentée dans Lacan, l’exposition (voir le dossier dans ce numéro) et accompagnera le livre de Jacques Roubaud, les Animaux de tout le monde et les animaux de personne, à paraître en mars chez Gallimard.
Paul Ardenne
L’art nous met-il plus souvent en joie qu’il ne nous livre des images de la joie ? C’est une des questions que soulève l’ouvrage de Paul Ardenne, l’Art en joie. Esthétiques de l’humanité joyeuse (La Muette/BDL, 336 p., 49 euros). Une somme, abondamment illustrée, qui envisage la représentation artistique de la joie, de l’art antique occidental et non-occidental à nos jours : image de la face souriante, figures des corps en fête, de l’amour, du bien-être, de l’harmonie, de la victoire, jusqu’aux messages à des fins tactiques, politiques, de propagande ou commerciales. Dessins, peintures, sculptures, photographies, vidéos, performances d’artistes mais aussi formes d’art caritatif, dans l’esprit du Care, ou joie préfabriquée par les médias. L’auteur s’en entretient ici avec Catherine Millet.
Paul Virilio
Avec cette somme réunissant vingt-deux essais de Paul Virilio (1932-2018) ressurgit une pensée visionnaire – indispensable pour appréhender le contemporain. Il s’agit là d’un des événements forts de cette année éditoriale.
Dado
La parution simultanée du livre d’entretiens, Dado, portrait en fragments, et de l’album photographique, Dado, le temps d’Hérouval, permet de revenir sur la vie et l’œuvre de l’artiste monténégrin. Deux volumes indispensables pour qui s’intéresse à l’art de la peinture, du dessin et de la gravure, à la photographie et à la libre parole de l’artiste.
Jean Sénac
Le journal inédit du poète algérois Jean Sénac (1926-1973) éclaire le parcours hors norme d’un homme épris de liberté.
Emmanuel de Waresquiel
Plus qu’une biographie, Jeanne du Barry, une ambition au féminin de l’historien Emmanuel de Waresquiel est un grand livre sur les fondements de la Révolution française.