Marlene Dumas

Aussi piquants que tendres, les films de la jeune Pauline Ghersi prennent classe et culture populaires pour terreau. Mêlant toutes sortes de références, notamment télévisées, il y est question d’amour et d’argent. L’artiste joue également sur une fabrique cinématographique apparente : tout est envers de décor. Cet été, au centre d’art Passerelle de Brest, elle présente pour la première fois sa série documentaire sur Marseille, Corinne, Gilles, Ber et Georges, dans le cadre de l’exposition collective À fleur de peau (16 juin-17 septembre 2022) : un tournant dans sa pratique.

Le muséeTinguely de Bâle déploie autour de sa collection permanente, la plus riche au monde d’œuvres de l’artiste suisse JeanTinguely, un vaste programme d’expositions qui entrent en résonance avec les préoccupations, toujours actuelles, du sculpteur. Portrait de l’institution qui a fêté son 25e anniversaire en 2021. Signalons par ailleurs que le monument-phare deTinguely en France, le Cyclop, vient de rouvrir ses portes à Milly-la-Forêt après d’importants travaux de restauration.

Après une longue période de travaux, la réouverture du musée de Céret est l’occasion de revenir sur cette institution d’envergure nationale située dans les Pyrénées-Orientales : d’abord, son histoire étroitement liée à l’effervescence moderniste, puis, le tour de force réussi par l’architecte Pierre-Louis Faloci, et enfin, la nouvelle scénographie de la collection, avec notamment, à l’occasion de cette réouverture, de fructueuses filiations moderne-contemporain.

Berlinde De Bruyckere expose au MO.CO. de Montpellier, en l’occurrence à l’Hôtel des collections, du 18 juin au 2 octobre 2022. C’est sa première exposition dans une institution en France, qui plus est un projet d’une grande envergure pour une artiste qui produit assez peu. Elle initie la programmation de Numa Hambursin, commissaire (secondé par Vincent Honoré, Rahmouna Boutayeb et Anna Kerekes), dans ses nouvelles fonctions montpelliéraines de directeur du MO.CO. Plus de 50 œuvres y sont montrées, dont six nouvelles, réalisées pour l’occasion. Richard Leydier a fait le voyage à Gand afin de prendre le pouls de ces sculptures de cire à la froideur toute marmoréenne.

Jusqu’au 23 juillet 2022 se tient à la galerie Zwirner, à Paris, Eternity, première exposition personnelle de Luc Tuymans dans la capitale. L’artiste belge y présente un ensemble d’œuvres inédites. S’ils s’inscrivent dans un corpus qui amène à s’interroger sur le « voir » et le « savoir », ces tableaux se distinguent par une approche plus franche de la couleur. Romain Mathieu est allé interroger Tuymans à leur sujet dans son atelier anversois. On se reportera également avec intérêt au volume des Grands entretiens d’artpress consacré à Michaël Borremans, JanVan Imschoot et LucTuymans, publié l’automne dernier.

Au Palazzo Grassi de Venise (27 mars 2022-8 janvier 2023) se déploie une grande exposition de la peintre Marlene Dumas, reflet d’une carrière longue de presque 40 ans. On y croise des tableaux qui confrontent tant au désir qu’à la mort, à la douleur et toutes sortes de nudités. Portrait au travers de ses tableaux d’une artiste qui, comme l’écrit ici Nadeije Laneyrie-Dagen, n’a de compte à rendre à personne.

Deux grandes manifestations internationales ont lieu cet été. Pour sa 14e édition, Manifesta, biennale européenne itinérante de création contemporaine, investit Pristina, capitale du Kosovo (22 juillet -30 octobre 2022). Son commissariat a été confié à Catherine Nichols. Documenta, exposition d’art moderne et contemporain qui se tient durant 100 jours à Cassel tous les 5 ans, ouvre quant à elle sa 15e édition (18 juin-25 septembre 2022). La direction artistique en a été assurée par un collectif d’artistes basés à Jakarta (Indonésie) : ruangrupa. Nous avons rencontré ces commissaires. Notre dossier propose ainsi une approche curatoriale des deux événements. Dans l’un comme dans l’autre, se confirme la volonté d’un ancrage local, placé au cœur de leur projet, qui tente de répondre aux critiques accusant souvent ces grandes manifestations d’être déconnectées du contexte où elles prennent place.

Ou l'amour flamboyant

Florence Delay entrelace les histoires saintes et l’histoire de l’art pour conter, sous forme de fables, l’imaginaire chrétien.

Remarquable épistolier, comme en témoigne ce recueil de lettres à des écrivains, François Truffaut admirait profondément la littérature : son refuge d’enfance, plus tard devenu source d’inspiration cinématographique.