Angoulême 2008

Un Argentin en noir & blanc

Jean-Christophe Chauzy, complice de Thierry Jonquet sur les deux volets de La vie de ma mère (éditions Casterman), a d’abord fait ses armes en noir et blanc chez PLG et Futuropolis. Ses premières planches virent le jour dans les années mille neuf cent quatre-vingts au coeur des pages de (À Suivre) où errait déjà un dénommé Alack Sinner. Nous évoquons ensemble le détective New- Yorkais dans un lieu de perdition digne du Bar à Joe.

Directeur Artistique du Festival d’Angoulême

Tel un aventurier avide de trésors, vous aimeriez investiguer Donjon, mais cette saga forte de 32 albums répartis sur trois époques et cinq sous-séries vous intimide ? Pas de panique ! En réalité, il est très simple d’entrer dans Donjon. Les entrées sont multiples. C’est en sortir qui est difficile. Une sorte de boulimie de lecture touche ceux qui s’y aventurent…

La presse généraliste s’est fait l’écho des sommets étonnants atteints par des enchères de planches originales en 2007. 58 000 euros pour une planche couleur d’Arzak de Moebius, 177 000 euros pour une superbe peinture de Bilal, 49 500 euros pour la couverture d’un Thorgal avec Kriss de Rosinski, on est décidément bien loin de la banale BD à quinze euros. La place de Paris est peut-être en déclin par rapport à New-York et à Londres pour les ventes aux enchères d‘oeuvres artistiques, mais la BD fait encore les beaux jours des commissaires-priseurs qui ont eu l’heureuse idée de s’y intéresser.

Sorti tout récemment (fin décembre), le DVD de Persepolis est l’objet qui devra absolument faire partie de votre dvdthèque. L’oeuvre de Marjane Satrapi en BD était déjà culte, son adaptation au cinéma par Vincent Paronnaud et elle-même en a fait un chef d’oeuvre qui restera dans les annales de l’animation. Grâce à ce duo, une autre ère s’ouvre aux auteurs de BD. La possibilité de voir leur oeuvre respectée, voire même transcendée par les nouveaux outils technologiques et par un travail d’équipe minutieux.

Un peuple de petits bonshommes bleus à l’improbable bonnet phrygien, un langage schtroumpfement décoiffant… Il y a 50 ans, Peyo donnait naissance à un pan mythique de la franco-belge, que le Festival d’Angoulême salue aujourd’hui d’une exposition rétrospective.

Au début des années 90, Joe Matt est un jeune dessinateur en herbe américain. Très vite, il se rend compte – et admet – qu’il n’a pas une once de créativité. Il décide alors de narrer en image ses propres (non-)aventures. C’est la naissance de Peepshow (Strip-tease, en version française), «Le Journal dessiné de Joe Matt».

Pierre Makyo est le créateur et le (co)auteur discret de bon nombre de séries à succès : Ballade au bout du monde, Jérôme K Jérôme Bloche, Gully, Lumière Froide, Le Cycle des deux Horizons ou encore ADN. Spécialiste autoproclamé de la trilogie en quatre parties, Pierre Makyo n’a pas complètement quitté Balade au bout du monde, mais déborde de projets, nottament une nouvelle trilogie partant du catharisme médiéval pour développer à nouveau son thème le plus cher : la transformation – des esprits, des corps, des matières…

Dans chaque numéro, le gardien du ZOO ouvre les cases et les cages des créatures du 9e art. Pour ce numéro spécial Angoulême au coeur de l’hiver, ouvrons ouvrons la case aux oiseaux du grand froid, et donnons un coup de chapeau à Alfred le pingouin et à ses copains manchots.