Michel Vuillermoz

Révélé en 1997 par André le magnifique, Michel Vuillermoz a ensuite emprunté la voie royale en entrant à la Comé- die-Française. C’était en 2003. En 2007, il endossait l’ap- pendice du personnage le plus emblématique de notre théâtre, Cyrano de Bergerac, dans la mise en scène remar- quable de Denis Podalydès. Pendant vingt ans de maison, il fréquente les plus grands auteurs de Molière à Kushner en passant par Beaumarchais, Koltès, Shakespeare, Corneille, et les plus grands metteurs en scène du mo- ment Françon, Lassalle, Rauck... en appréciant sans réserve le confort et le luxe qu’apporte cette institution à la création théâtrale. Mais les meilleures choses ont une fin et quand il sent qu’il commence à ronronner, il décide que c’est fini, qu’il faut partir pour s’en aller “mettre les mains dans le cam- bouis”. L’époque lui fournit le prétexte avec la pandémie, la guerre en Ukraine, les crispations de notre société, il repense à Master class, cette pièce de David Pownall qu’il avait montée en 1992 et qui montrait Staline expliquant à deux grands compositeurs de l’époque, Prokofiev et Chostako- vitch, comment écrire une musique qui serve leur pays. Dictature, censure, liberté d’expression sont les maux de cette époque mais aussi toujours de la nôtre. Voilà pourquoi il reprend son rôle de Staline aux côtés de Sam Kar- mann, Igor Mendjisky et Stéphan Wojtowicz au théâtre Edouard VII.

A l’affiche d’Encore quelques instants de bonheur, le dernier film de Pascal Thomas, Christian Vadim est l’un des protagonistes d’Un conseil d’ami, la comédie écrite et mise en scène par Didier Caron au théâtre Marigny.

Dans Noire, l’écrivaine et comédienne Tania de Montaigne entraîne le spectateur dans l’horreur de la ségrégation aux Etats-Unis. Le 2 mars 1955, Claudette Colvin, une adolescente de 15 ans, refuse de céder sa place à une jeune femme blanche dans un bus à Montgomery en Alabama. Tania de Mon- taigne lui a consacré un livre, puis une pièce, Noire, visible en ce moment en réalité augmentée.

Le chanteur Bertrand Belin est doublement présent au théâtre en cette fin d’année. En tant qu’auteur, avec son premier roman Requin (POL, 2018) mis en scène par Laure Hirsig. Et comme acteur, puisqu’il jouera aux côtés de Marie-Sophie Ferdane dans la pièce de Marc Lainé En travers de sa gorge.

Il a tout d’abord cru à une plaisanterie, une blague de son entourage. Pascal Demolon recevait un beau jour une enveloppe contenant un livre accompagné d’une lettre de son autrice ; elle lui disait avoir écrit ce livre en pensant à lui. En 5 heures il dévore l’ouvrage au cours d’un voyage en train, très ému, com- prend qu’elle souhaite qu’il en fasse l’adaptation théâtrale et, après quelques hésitations, se lance. Ce sera C’est qui qu’a fait quoi ? au théâtre de l’Oeuvre à partir du 5 mai.

La comédienne et historienne marie théâtre et his- toire de l’art dans des formes singulières, entre per- formances et conférences. Son nouveau spectacle rend hommage à des figures oubliées et tricote épo- pée familiale intime et grande histoire.

Sur une rive, trois inconnues vi- siblement ébranlées par la vie se retrouvent à devoir cohabi- ter ensemble, tandis que cha- cune d’elles tente de reprendre pied dans son existence. Leurs identités et un lien de filiation inattendu s’éclaircissent peu à peu, à mesure qu’elles se répa- rent entre elles.

Un duo donquichottesque se retrouve à combattre une salve d’attaques pondérales en tous genres — boulets, tuyaux, machines... — et tente de se libérer de la pesanteur qui les nivelle. Mais ne s’agit-il pas autant d’un écrasement moral que physique ?

On l’a beaucoup vue ces derniers temps au cinéma. Rebecca Marder était à l’affiche de cinq films cette année dont celui de François Ozon Mon crime. On la retrouve au théâtre du Rond-Point en mai dans la dernière création de Marcial di Fonzo Bo Tango y Tango.

Après avoir monté beaucoup d’auteurs contemporains, de Houellebecq à Pinter, Aurore Fattier poursuit son travail de relecture et de questionnement des classiques avec Hedda (de Sébastien Monfé), une variation-démarcation autour d’Hedda Gabler, le chef d’œuvre d’Ibsen écrit en 1890.

La pensionnaire de la Comédie-Française incarne l’héroïne d’Euripide, figure qui la passionne depuis l’adolescence, dans une mise en scène de Lisaboa Houbrechts. @ Stéphane Lavoué

Au Printemps des Comédiens, il explore les mots d’Ingmar Bergman dans le diptyque Après la répétition et Persona et se glisse dans le costume de Léon Blum pour un spec- tacle mêlant comédiens professionnels et amateurs, entre théâtre et fête populaire dans une belle allégresse.