Marlène Saldana

Elle doit jouer à l’Odéon dans la nouvelle pièce de Chris- tophe Honoré, Le Ciel de Nantes. Comédienne, danseuse, performeuse, Marlène Saldana ne s’interdit rien sur scène. Si beaucoup l’ont découverte nue sous la fourrure de Jacques Demy dans Les Idoles de Christophe Honoré où elle exécutait un voguing endiablé (rôle pour lequel elle a obtenu le Prix du syndicat de la critique de la meilleure comédienne), cela fait vingt ans que des artistes comme Yves-Noël Genod, Sophie Perez, Jérôme Bel ou Boris Charmatz se l’arrachent. C’est que cette showgirl, qui prépare juste- ment une version théâtrale du film Showgirls de Verhoeven avec son com- plice Jonathan Drillet, fait du théâtre comme un plasticien de l’art contemporain ; on est au-delà de la représentation, dans l’édition d’une œuvre d’art éphémère.

Les Couleurs de l’air, le nouveau spectacle d’Igor Mendjisky est un hommage romancé à son père, Serge Mendjisky, peintre reconnu, disparu à 87 ans. L’intrigue qu’il a imaginée commence après la mort d’un artiste, lorsque sa femme et ses enfants découvrent qu’il était aussi un faussaire...

En s'inspirant du roman Les Naufragés de Thomas Bernhard, Jean-François Sivadier s'est attelé à l'écriture d'un grand spectacle romanesque sur trois pianistes virtuoses. Une façon de réfléchir à l'amitié, au travail, mais aussi aux différentes conceptions de l'art.

Au restaurant du Rond- Point aujourd’hui déserté, Julie Depardieu et Salomé Lelouch qui la met en scène dans une adaptation de Snow therapy, du cinéaste suédois Ruben Östlund, avec Alex Lutz, Ludivine de Chastenet et David Talbot.

Avec Olivier Masson doit-il mourir ?, François Hien orchestre une fiction inspirée de l’histoire de Vincent Lambert, où le débat sur l’euthanasie occupe moins de place que le conflit intime qui, pendant des années, a vu deux femmes s’affronter pied à pied.

L’insolente bonne humeur de Christophe Rauck tranche avec la morosité ambiante. Son nouveau spectacle, Dissection d’une chute de neige, de la romancière et dramaturge suédoise Sara Stridsberg, avec Marie-Sophie Ferdane, ne se jouera pourtant que quatre fois au Théâtre du Nord, devant une poignée de professionnels et de journalistes. Mais il devrait re- prendre le spectacle en novem- bre prochain au Théâtre des Amandiers, à Nanterre, dont il a été nommé directeur.

Avec Le Massacre du Printemps, la jeune metteuse en scène réintègre la mort à la vie et repense la relation patient-soignant à la lumière de ses blessures intimes.

Mi-janvier, la troupe d’Ahmed Madani a goûté aux plaisirs de la scène en Guadeloupe et Martinique avant de reprendre en métropole le chemin de lycées et collèges pour jouer cette pièce d’utilité publique sur les voies complexes de la radicalisation.

En résidence au Théâtre de la Cité Internationale, Eddy D’Aranjo peaufine Jean-Luc Godard(1), un spectacle inspiré du cinéaste de la Nouvelle vague.

Vingt ans après l’avoir montée, Emmanuel Demarcy-Mota reprend Six personnages en quête d'auteur, la pièce de Pirandello créée en 1921 à Rome. Des acteurs en train de répéter une pièce avec leur directeur de théâtre voient surgir des “personnages qui leur demandent de jouer leur propre drame”...

Fin 2018, Sophie Guibard et sa compagnie commandent à Julie Ménard un texte sur l’enfermement : Le Garde-fou. Créé en octobre à La Halle aux grains de Blois, le spectacle sera en avril au théâtre de La Pléiade à Tours, puis à Chartres.

"Je ne serais pas arrivée là si...", c’est la question qu’a posée Annick Cojean, grand reporter au Monde, à une trentaine de femmes de premier plan comme Gisèle Halimi, Virginie Despentes ou Amélie Nothomb. Judith Henry en a tiré un spectacle à partir de six de ces entretiens qu’elle joue avec Julie Gayet. Une reprise est prévue au théâtre Antoine à partir du 8 avril.

Avec l’aide du dramaturge Kevin Keiss, la metteuse en scène s’inspire de L’Oiseau de feu de Stravinsky pour tisser son propre conte contemporain. Sur fond musical, s’y entremêlent les influences russes, la crise écologique et la construction d’une mythologie familiale.

Dans un contexte de crise sanitaire qui nous amène à repenser notre travail, nos loisirs et nos relations sociales, la problématique du bâti prend un caractère singulièrement actuel. Entre maquettes, lectures et poèmes, Raphaël Patout et ses comédiens s’emparent de la question de l’architecture dans un vaste atelier improvisé.

Dans le théâtre d’objet, la comédienne et metteuse en scène belge Agnès Limbos est une référence. Le Théâtre des Quartiers d’Ivry l’a invitée à présenter quatre de ses pièces. Parmi celles-ci, Troubles, une variation en trois temps sur le couple.