Emmanuelle Béart

Dans le vertige de l'Histoire

Une époque (1910-1938), un espace (l’empire austro-hongrois) et une question dont Stefan Zweig avait fait la toile de son autobiographie, Le Monde d’hier : comment une civilisation aussi brillante a-t-elle pu sombrer corps et bien ? Pascal Rambert reprend le même cadre spatial et temporaire en songeant aux périls qui nous guettent à nouveau. Il le fait avec une pièce-somme, sorte d’Odyssée à travers l’Europe doublée d’une Iliade, une guerre à l’intérieur d’une famille d’intellectuels. Architecture ouvre cette année le festival d’Avignon dans la Cour d’Honneur.

Après une tournée dans la montagne et à pied pour jouer Lenz de Georg Büchner au plus près du public, Simon Delétang monte Suzy Storck de Magali Mougel. Un projet né d’une "nécessité", dit-il.

Pierre Notte revient d’une escapade "enchanteresse" sur l’île de la Réunion. Il vient de jouer au festival Komidi L'effort d'être spectateur, un texte de son cru tiré de l’ouvrage éponyme publié en 2017. “La question c’est toujours la place du spectateur, ce qu’on établit avec lui, ce qu’on est en droit d’attendre de lui."

Le jeune acteur fétiche de Jean Bellorini illuminera les fêtes nocturnes de Grignan, sous la direction de Yves Beaunesne, dans le chef-d’œuvre de Victor Hugo. Tonique, enthousiaste et généreux, François Deblock incarnera un Ruy Blas plus lyrique et romantique que jamais. La preuve.

La pièce de Gabor Rassov Véro 1ère, reine d’Angleterre a été créée en septembre dernier à Dijon par la compagnie des 26.000 couverts, qui avait déjà monté et joué son spectacle Jacques et Mylène. Un théâtre forain, mis en scène par Philippe Nicolle, qui commence une longue tournée au printemps et tout l’été de Rennes à Aurillac, de Chalons à Marseille en s’arrêtant au Festival Paris l’Eté.

Film kitchissime par excellence, La Nuit des morts-vivants fête aujourd’hui son cinquantenaire. L’occasion pour Frédéric Fleischer et son complice Joachim Latarjet d’en revisiter la partition musicale et d’en proposer un ciné-concert étonnant où l’œuvre se dévoile sous un autre jour : une critique virulente et osée sur la société américaine de l’époque...

Le cirque des gangsters

Après Démons (de Lars Norén) et Une maison de Poupée (Ibsen) Lorraine de Sagazan et sa compagnie la Brèche, s'emparent de Platonov de Tchekhov pour le relire très libre- ment et en faire le miroir de nos angoisses et de nos préoccupations contemporaines.

Avec Ex Anima, créé il y a deux ans, et présenté comme l'ultime création de la compagnie Zingaro, Bartabas rend un hommage poétique et lyrique au cheval et à son histoire à travers des tableaux d'une éclatante beauté.

En plus de son seul en scène La Bête noire, Raphaëlle Boitel présente, au festival Mimos, sa dernière création, La Chute des anges. A la confluence de la danse, du théâtre, du cinéma et du cirque, elle fait du corps un moyen pour sortir l’Homme d’une sombre dystopie où il ne serait plus que l‘ombre de lui-même.

Cousine éloignée du conte fantastique de Dostoïevski, Rêves d’une poule ridicule entend pointer du doigt les dérives de la surconsommation. A travers des masques et des marionnettes, Cyrille Atlan et la Compagnie de l’Hyppoféroce interrogent les conséquences humaines du traitement cruel infligé aux animaux.