Isabelle Huppert

Isabelle Huppert, les vraies confidences

par Hélène Chevrier

Ransparente et opaque, dit d’elle Luc Bondy. Deux traits qui font d’Isabelle Huppert l’interprète idéale de son Araminte dans Les Fausses Confidences de Marivaux qu’il monte à l’Odéon. Bonne pioche, car le personnage a plu à la comé- dienne. Araminte, une riche veuve conquise par un jeune intendant tombé fou d’amour pour elle au détour d’un simple regard. Elle, jouissant de l’amour qu’elle sait qu’il lui porte, lui, mettant tout en oeuvre avec un valet complice pour qu’elle s’avoue vaincue. Au-delà de la comédie amoureuse, la pièce démantèle les rapports d’intérêts et les combines liés à l’argent et à la posi- tion sociale de chacun. Isabelle Huppert, qui a travaillé avec Claude Régy, Peter Zadek, Bob Wilson, Jacques Lassalle, ou Yasmina Reza, n’avait jamais été dirigée par Luc Bondy ni joué du Marivaux. C’était l’occasion de tenter une nouvelle expérience après son extraordinaire perfor- mance dans le Tramway de Tennessee Williams revisité par Warlikowski à l’Odéon et sa rencon- tre avec Cate Blanchett l’été dernier à Sydney dans Les Bonnes de Genet.

Françoise Gillard

par Gilles Costaz

Elle joue les plus grands rôles au Français. Après avoir été, entre autres, l’Alarica d’Audiberti (Le mal court), elle est à la fois Psyché selon Molière et Antigone selon Anouilh.

Sébastien Thiéry, les sketches qui font tilt

par Hélène Chevrier

Et revoilà Sébastien Thiéry. Ce maître ès absurde a res- sorti ses premiers sketches, les meilleurs de Sans ascenseur et de Dieu habite Düsseldorf, dit-il, réagencés dans une composition qu’il joue avec Bruno Solo et qui fait Tilt !

Camille Boitel, insaisissable et ridicule

par Hélène Chevrier

Camille Boitel, frère de Raphaëlle Boitel. Ensemble, et presqu’encore enfants, ils ont fait leurs armes au côté de James Thierrée dans les pre- miers spectacles de la Compagnie du Hanneton. Et puis ils ont fait leur route, cha- cun avec son propre style mais toujours dans l’univers du cirque. Camille émeut il y a quelques années avec L’Immédiat. Sur scène, tout s’écroule sans arrêt et il recons- truit inlassablement. Comme dans la vie. Trois autres créa- tions sont nées depuis : Le Cabaret calamiteux, La Machinajouer et La Conférence sur la jubilation.

Benjamin Porée, la jeunesse vue par la jeunesse

par Hélène Chevrier

Après Jean Bellorini, l’Odéon propulse un autre petit jeune. Benjamin Porée n’a pas trente ans et déjà il investit les Ateliers Berthier pendant près d’un mois avec la reprise du Platonov qu’il a créé en 2012. Le jeune metteur en scène a retrouvé des stigmates de sa propre jeunesse dans ce personnage cynique et manipulateur, désabusé et désespéré.

David Czesienski, pour un théâtre social

par Hélène Chevrier

Il est allemand, a appris l’art dramatique à Berlin et décou- vert le théâtre français dans le cadre d’un échange avec l’Ecole Supérieure de théâtre de Bordeaux Aquitaine. De cet échange est née une ren- contre avec des comédiens bordelais et un spectacle, L’assommoir, adapté du roman de Zola.

Christophe Malavoy, oser être soi-même

par Hélène Chevrier

Dans Big Apple, la pièce d’Isabel Le Nouvel mise en scène par Niels Arestrup, Christophe Malavoy joue le rôle d’un homme qui se sait condamné par la maladie et qui choisit de tirer sa révérence dans la dignité. A ses côtés, Marianne Basler joue une femme amoureuse qui fait semblant de ne rien savoir et accompagne l’homme qu’elle aime jusqu’au bout.

Michel Deutsch, Godard in djeun’s

par Hélène Chevrier

En 1967, Godard tourne dans l’appartement d’Antoine Bourseiller et Chantal Darget La Chinoise. Un film sur la jeunesse intellec- tuelle des années 60 qui préfigurait mai 68. 45 ans plus tard, Michel Deutsch monte La Chinoise 2013, une pièce sur la jeunesse d’aujourd’hui qui n’a rien à voir avec celle du film de Godard...

Roland Giraud, un rôle culte

par Hélène Chevrier

Arès Le Technicien qu’Eric Assous avait écrit spécialement pour eux, le couple Roland Giraud- Maaïke Jansen rejoue ensemble dans Joyeuses Pâques la pièce culte de Jean Poiret. Dans cette comédie, un homme profite du départ en vacances de sa femme pour inviter chez eux sa jeune conquête. Malheureusement, des grèves ont reporté le vol de l'épouse qui revient inopinément à la maison. Le mari pris la main dans le sac, présente la jeune femme comme sa fille cachée et enceinte...

Stéphane Braunschweig, le bonheur par le mensonge

par Hélène Chevrier

Stéphane Braunschweig poursuit son exploration de l’œuvre d’Ibsen. Après Peer Gynt, Brand, Rosmersholm, Une maison de Poupée, Les Revenants, il monte une sixième pièce de l’auteur norvégien : Le Canard sauvage. Etrange pièce dans laquelle un idéaliste revient dans sa ville natale et prêche la vérité. Il ira jusqu’à détruire la famille d’un ami d’enfance.

Thomas Jolly

par Hélène Chevrier

Sa version d’Henry VI bouleverse des salles entières. Pourtant, il faut s’enquiller 13 heures de spectacle et bientôt 18 quand il aura monté l’intégrale de la pièce cet été à Avignon. Sur scène, aucun gadget, aucune vidéo, juste 21 acteurs qui parcourent presque tout le XVe siècle pendant lequel a vécu ce roi bienveillant et normal. Thomas Jolly a tout juste 30 ans et fait du théâtre comme à l’époque de Shakespeare.

Alain Françon

par Hélène Chevrier

Il monte Les gens, la dernière pièce de la tétralogie qu’Edward Bond avait écrite pour le théâtre de la Colline. Fidèle à son univers, Bond décrit un no man’s land proche de l’enfer où tournent en rond trois hommes et une femme. Alain Françon y voit une possibilité de renaissance.

Cali dans la peau de Shépard

par Gilles Costaz

Le chanteur Cali prend le risque de faire ses débuts au théâtre. Par amour d’une pièce ignorée de Sam Shepard et Patti Smith, Cowboy Mouth. Sous la direction de Nicolas Tarrin, Cali et Marie Barraud ont répété secrètement au Casino de Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) et jouent à Paris un spectacle dont ils feront ensuite une grande tournée.

Ana Girardot, une Juliette de caractère

par Nedjma Van Egmond

La comédienne fait ses premiers pas au théâtre sous la direction de Nicolas Briançon. Elle se glisse dans la robe de l’héroïne shakespearienne, selon elle, une fille sage qui va se révéler "leader" du couple.

Thomas Ostermeier, la tentation de la Mort à Venise

par Hélène Chevrier

Le prodigieux metteur en scène allemand, directeur artistique de la Schaubühne de Berlin revient en janvier au théâtre de la Ville. Au programme la reprise d’Un ennemi du peuple d’Ibsen et l’adaptation de la nouvelle de Thomas Mann, Mort à Venise.

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