Elle vient tout juste de terminer la réalisation de son premier film, adapté de son livre Les Rêveurs. Dans ce roman très autobiographique, on découvrait une face insoupçonnée d’Isabelle Carré. Fragilisée par une enfance auprès de pa- rents instables et originaux, elle ne doit son salut qu’au théâ- tre qui lui sauve la vie. Depuis qu’elle est toute jeune, elle enchaîne les films et les pièces, s’offre quelques rôles cultes comme La femme défendue de Philippe Harel côté film ou L’Hiver sous la table de Topor mis en scène par Zabou au théâtre. Pour Catherine Hiegel, l’actrice est un mélange de force et d’opacité. Exactement ce qu’il faut pour don- ner de l’épaisseur au personnage principal de la Serva amorosa de Gol- doni qu’elle monte. Coraline est une servante fragilisée par un amour impossible qu’elle porte à son jeune maître et une condition de femme qui confine à la soumission. Mais elle est aussi habitée par une détermi- nation sans faille à s’approcher au plus près de son rêve. Dans cette co- médie italienne de 1752, un jeune maître, Florindo, est chassé de chez son père par sa belle-mère qui brigue l’héritage pour son propre fils, et il est aidé par sa servante, amoureuse de lui depuis toujours, qui s’emploie à lui faire retrouver ses droits. Il y a de l’héroïsme chez cette femme comme chez Isabelle Carré.
Isabelle Carré
Isabelle Carré, une femme héroïque
Catherine Hiegel, les femmes à l’honneur
Catherine Hiegel a joué Coraline, l’héroïne de La Serva amorosa en 1992 sous la direction de Jacques Lassalle. Cette femme, amoureuse d’un homme inaccessible pour elle, la touche. Mais aussi la peinture que fait Goldoni de ses person- nages et l’humanité qui se dégage de la pièce. Elle la met en scène aujourd’hui avec Isabelle Carré.
Robin Goupil
Fibre comique
Estelle Meyer
Estelle Meyer, actrice, chanteuse, incarne Sarah Bernhardt dans un spectacle ambitieux (10 artistes, 35 personnages) qui rend hommage à une figure célébrée mais scandaleuse, extraordinairement en avance sur son temps.
La “voix d’or” de Benjamin Egner
“Une pièce chorale qui aborde des sujets univer- sels”, c’est ainsi que Benjamin Egner présente La Voix d’Or, d’Eric Bu inspirée par l’histoire du pro- ducteur Thibaud Houdinière (le neveu de Jean- Claude Houdinière).
Léonore Confino, l’amour, un combat apaisé
Onze ans après sa création, Ring revient dans une nouvelle version. Nouveau metteur en scène, autres comédiens, texte réécrit par son autrice. Car le temps a passé et sa vision de l’amour a évolué.
Hervé Pierre et Philippe Girard, Vladimir et Poutine
Adapté du roman de Giuliano Da Empoli, Le Mage du Kremlin, mis en scène par Roland Auzet, dévoile les coulisses du pouvoir russe dans un récit plus vrai que nature, à travers les confessions de l’homme qui souf- fla pendant quinze ans à l’oreille de Vladimir Poutine.
Patrick Mons, courir pour se construire
Patrick Mons a découvert La solitude du coureur de fond, une nouvelle d’Alan Silitoe il y a quelques an- nées. L’histoire d’un jeune garçon en maison de cor- rection choisi pour représenter son établissement lors d’une compétition. Une façon de le réhabiliter. Mais Colin refuse d’être utilisé... Créée il y a quelques an- nées, cette performance scénique et sportive sur la musique d’Art Pepper est reprise à la rentrée.
Xavier Lemaire
Après De l’autre côté de l’eau (2020), l’acteur et met- teur en scène Xavier Lemaire réaffirme son goût pour les thématiques historiques avec la pièce Rentrée 42, écrite avec son complice Pierre-Olivier Scotto.
Jean Bellorini, Paris-Kaboul
Interprétée en langue dari par neuf réfugiées af- ghanes, la nouvelle création de Jean Bellorini s’ap- puie sur la tragédie antique de Sophocle, Antigone. En prêtant leurs voix déjà si singulières à des figures mythiques, les comédiennes font résonner leur pro- pre résistance, leur combat, leur souffrance et leur amour pour leur Afghanistan natal.
Simon Falguières, Molière imaginaire
Loin d’être une pièce de théâtre classique, le projet Molière - qui n’a d’ailleurs pas de titre officiel - retrace la vie et la mort du plus célèbre auteur dramatique fran- çais : Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. En itinérance à travers la Normandie, hors des théâtres et sur un tréteau, la création de Simon Falguières se veut être “une grande fête populaire” célé- brant le genre de la comédie.
Patrick Timsit, Famille, je vous aime
Dans La famille, deux frères, la compagne de l’un d’entre eux et les parents ont rendez-vous. L’occa- sion de régler quelques comptes. Une comédie grin- çante qui tend un miroir à chacun de nous...
Sarah Biasini, amours à Venise
Une belle rentrée pour les amateurs de Goldoni qui pourront, en plus de La Serva amorosa, savourer La Veuve rusée aux Bouffes parisiens. Sarah Biasini y incarne la confidente de Rosaura (Caterina Murino), une riche veuve vénitienne qui est courtisée par quatre prétendants de nationalité différentes. Elle mettra à l’épreuve leur fidélité en se déguisant en séduisante compatriote. L’actrice, qui était à Avi- gnon en juillet avec La Mégère apprivoisée de Sha- kespeare, se réjouit de participer à cette comédie de mœurs haute en couleurs.
Thierry Lavat tient bon la barre
En 1969, Bernard Moitessier abandonnait le Golden Globe Challenge, la première course autour du monde à la voile qu’il était en passe de remporter. Depuis 4 ans, Thierry Lavat se glisse dans la mari- nière du célèbre navigateur pour raconter, seul sur scène, La Longue Route. Un récit de mer mythique qui continue sa route au Funambule Montmartre.
Clovis Cornillac, Monet en super-héros
Après un nouveau film comme acteur, Clovis Cornillac interprétera le rôle-titre de la pièce de Cyril Gély, Dans les Yeux de Monet au Théâtre de la Made- leine à Paris.
Sébastien Thiéry, hôpital inhospitalier
La nouvelle pièce de Sébastien Thiéry nous entraîne dans l’univers de l’hôpital. Un homme de soixante ans bien portant reçoit une convocation pour un rendez- vous avec un Professeur. Ne connaissant pas ce mé- decin, il s’y rend avec sa femme pour éclaircir le mystère et se retrouve prisonnier d’un système qui le dépasse. Annoncée il y a deux ans avec Richard Berry, Check-up n’a pu se monter à cause des ennuis judi- ciaires de l’acteur. Elle va finalement être créée à la rentrée avec Bernard Campan dans le rôle principal et Jean-Louis Benoît à la mise en scène.
Gaëlle Billaut-Danno in Billaut veritas
Récemment adaptée en série par Xavier Dolan, la pièce de Michel Marc Bouchard est présentée pour la première fois sur scène à Paris. Un huis clos tout en tension au coeur d’une famille éclatée depuis des années, soudainement réunie par le destin, au cours duquel va être révélé au grand jour un secret ina- vouable. Un véritable thriller psychologique qui dit quelque chose de notre rapport aux non-dits et aux “proches”.
John Arnold Rions d’Harpagon !
Pour cette rentrée au Théâtre de la Tempête, le met- teur en scène et directeur du lieu, Clément Poirée, place son théâtre “en mode radin” ! Dans cette créa- tion de L’Avare en effet, ses comédiens et son équipe artistique ne joueront qu’avec ce que le public voudra bien apporter et leur donner chaque soir. Un specta- cle de partage donc, différent tous les jours, avec dans le rôle-titre, John Arnold.
Arnaud Tsamère
Il y a vingt ans, Arnaud Tsamère interprétait Christian dans Cyrano de Bergerac au château de Gizeux. Le comédien et humoriste incarne désormais le rôle-titre sous la houlette d’Alain Sachs au Théâtre Montpar- nasse. Un défi très personnel pour cet amoureux dé- claré du chef-d’œuvre d’Edmond Rostand.
Guillaume de Tonquédec, amis pour la vie
Le comédien, aussi populaire sur les planches que der- rière l’écran, est la tête d’affiche au Théâtre Fontaine de Mon jour de chance, la nouvelle comédie de Patrick Haudecoeur et Gérald Sibleyras après le carton de Ber- lin, Berlin. Quand un coup de dés vient bouleverser les destins de trois amis d’enfance en pleine dispute, le bou- levard se retrouve mêlé au fantastique...
Guillaume Vincent
A Aigues-Mortes, ville de la Petite Camargue, on suit tout au long d’une année les destins de six per- sonnages travaillant dans un hôtel du bord de mer. Monté avec la promotion 11 du TNB de Rennes, La Tour de Constance réunit six étudiants acteurs.
Eric Métayer
2007, Eric Métayer fait un prodige : il joue 32 personnages dans l’incroya- ble seul en scène Un monde fou, un texte qui raconte l’expérience de la comédienne Becky Mode au standard d’un restaurant huppé. Une perfor- mance qui le consacre parmi les va- leurs très sûres du théâtre. Près de 20 après, l’artiste très engagé (on lui doit quand même la mise en scène des Chatouilles) reprend le spectacle, remis au goût du jour, bien sûr.
Lilo Baur, l’Avare, entre humour et cruauté
Nouvelle reprise de cette version du classique de Mo- lière, déplacé par Lilo Baur chez les banquiers suisses dans l’après-guerre. Avec dans le rôle-titre, un ébou- riffant Laurent Stocker.
Christian Hecq & Valérie Lesort
Après 20.000 lieues sous les Mers, La Mouche, Le Voyage de Gulliver ou Le Bourgeois gentil- homme, les excellents Valérie Lesort et Chris- tian Hecq présentent Les Sœurs Hilton, leur nouvelle création (cette fois c’est madame qui a écrit) d’après l’histoire vraie des sœurs Hilton. Daisy et Violet Hilton (1908-1969), siamoises et adoptées dès la naissance par la sage-femme qui les a fait naître, ont travaillé toute leur vie à exploiter leur monstruosité. Douées, elles de- viennent comédiennes, musiciennes et se pro- duisent à Broadway. Mais le succès passe...
Christian Hecq & Valérie Lesort
Après 20.000 lieues sous les Mers, La Mouche, Le Voyage de Gulliver ou Le Bourgeois gentil- homme, les excellents Valérie Lesort et Chris- tian Hecq présentent Les Sœurs Hilton, leur nouvelle création (cette fois c’est madame qui a écrit) d’après l’histoire vraie des sœurs Hilton. Daisy et Violet Hilton (1908-1969), siamoises et adoptées dès la naissance par la sage-femme qui les a fait naître, ont travaillé toute leur vie à exploiter leur monstruosité. Douées, elles de- viennent comédiennes, musiciennes et se pro- duisent à Broadway. Mais le succès passe...
Kurō Tanino
Le metteur en scène japonais est l’invité du Festival d’Automne et présentera, au Théâtre de Gennevil- liers Maître obscur, réécriture pour des acteurs fran- çais de sa pièce originale The Dark Master. Une vertigineuse réflexion sur l’humain soumis au règne de l’intelligence artificielle.
Kurō Tanino
Le metteur en scène japonais est l’invité du Festival d’Automne et présentera, au Théâtre de Gennevil- liers Maître obscur, réécriture pour des acteurs fran- çais de sa pièce originale The Dark Master. Une vertigineuse réflexion sur l’humain soumis au règne de l’intelligence artificielle.
Arnaud Denis, liaisons sulfureuses
Arnaud Denis a failli jouer Valmont sous la direction de John Malkovich, mais le projet a avorté. Pour l’heure, en raison de sa santé, il ne peut interpréter le rôle, mais répond à son désir en mettant en scène Les Liaisons dangereuses, d’après Choderlos de Laclos.
Denis Lavant
Denis Lavant reprend Cap au pire, qu’il avait créé en 2017. Il s’agit d’un des derniers textes de Beckett, écrit en anglais, et qui envisage dans une syntaxe ardue, notre propre finitude. Pour l’acteur, c’est aussi le début d’une explora- tion de l’œuvre de Beckett avec le metteur en scène Jacques Osinski. Depuis ils ont monté La dernière bande, L’image et Fin de partie.
Julie Duclos
Après voir monté Kliniken de Lars Norén (2021), la metteuse en scène Julie Duclos se confronte pour la première fois à Brecht, à travers une pièce puis- sante mais rarement jouée, Grand-peur et misère du IIIe Reich.
Sébastien Pouderoux, contre, tout contre Cassavetes
Avec Contre, le comédien et metteur en scène explore avec Constance Meyer, l’univers du réalisateur de Husbands et Shadows. Et l’incarne. Une évocation sur plusieurs tons, loin d’un hommage inconditionnel.
Carole Thibaut, amis de toujours...
Une soirée entre quatre amis d’enfance dégénère à partir du moment où l’un d’entre eux avoue aux trois autres qu’il souhaite “prendre le large”. Un aveu qui va tout remettre en cause dans l’équilibre du groupe, comme si ce départ était un affront, une trahison... ou bien la mise en relief de leur vie trop monotone, qu’aucun des protagonistes n’a eu le courage de transformer jusque-là ?
Charles Mollet
Un hôtel particulier XVIIIe, coincé entre deux im- meubles contemporains. D’aucuns pourraient croire qu’un bâtiment ministériel s’est égaré dans ce coin du Ve arrondissement de la capitale. Il s’agit pour- tant du premier lieu dédié aux spectacles immersifs à Paris, le Grand Hôtel des Rêves, qui ouvre dès le 25 septembre à l’initiative de Charles Mollet.
Cyril Teste textes, songes et vidéo
Avec Julien Gosselin et quelques autres, Cyril Teste fait partie des metteurs en scène qui utilisent la vidéo non parce que c’est la mode mais comme une écriture à part entière. La performance filmique créée par lui en 2017 à partir du film Festen, de Thomas Vintenberg, représente un tournant dans l’histoire du théâtre. Visiblement, il se plaît en la compagnie de Tchekhov puisqu’après La Mouette voici trois ans, il s’attaque à Platonov. Mais pas seu- lement sur scène : Sur l’autre rive, long métrage ins- piré de la pièce, sort ce mois-ci.
Marcial Di Fonzo Bo
Au CDN Quai d’Angers qu’il dirige à présent, Marcial Di Fonzo Bo crée Dolorosa une pièce de Rebekka Kri- cheldorf, qui a elle-même puisé dans Les Trois Sœurs le thème de son œuvre. Une lecture du geste de la dramaturge allemande qui fait le point sur l’huma- nité 130 ans après l’écriture originale de Tchekhov.
Ely Grimaldi & Igor de Chaillé
Voici enfin au théâtre l’odyssée d’Ulysse, le vain- queur de la guerre de Troie qui met dix ans à rentrer chez lui à Ithaque victime des caprices des dieux. Ely Grimaldi et Igor de Chaillé, déjà co-auteurs du Livre de la jungle ou des Cités d’Or en ont fait une comédie musicale dans laquelle on retrouve tous les héros du texte d’Homère : Ulysse bien sûr, sa femme Pénélope, leur fils Télémaque mais aussi ses adversaires comme le Cyclope, Circé et les dieux...
Philippe Torreton
Immense acteur de théâtre et de cinéma, homme du verbe et de la passion pour les textes, Philippe Torreton après le très beau concert poétique avec Richard Kolinka Nous y voilà !, et la pièce de Fabrice Melquiot Lazzi aux Bouffes du nord et au dernier Festival d’Avi- gnon, joue à la MC 2 de Grenoble et en tournée toute cette saison Le Funambule de Jean Genêt.
Lisa Guez
En créant Les femmes de Barbe Bleue, Lisa Guez réa- lise que sa méthode de travail s’approche de celle du psychodrame, utilisé par des psychiatres pour aider des patients en souffrance. Apprenant que cette thérapie est menacée de disparition, elle la met au centre de son nouveau spectacle qu’elle crée avec la collaboration de la psychologue Géraldine Rougevin-Baville.
Benoît Lambert
Dans la lignée de certains de ses spectacles précé- dents, où il convoque les sciences humaines (Bienve- nue dans l’espèce humaine, Un monde meilleur, épilogue), Benoît Lambert signe sa première création pour jeune public sur le thème de la Préhistoire...
Stéphane Varupenne
Le sociétaire de la Comédie-Française signe sa pre- mière mise en scène en solo, salle Richelieu. Il s’em- pare du Suicidé, un monument d’humour grinçant de Nikolaï Erdman, avec Jérémy Lopez dans le rôle principal.
Mohamed El Khatib
Dans son dernier spectacle, Mohamed El Khatib porte son regard aigu sur l’univers du stand-up, dont le dy- namisme depuis une vingtaine d’années, ne se dément pas. Prenant le genre au sérieux, il s’intéresse à son his- toire, à ses techniques, au type d’humour qu’il véhicule.
Louise Vignaud
Après Nuit d’octobre, Louise Vignaud retrouve l’autrice Myriam Boudenia avec La tête sous l’eau, créée en 2016. La metteuse en scène, artiste associée à La Criée de Marseille, réactualise cette fable humaniste sur les destins croisés de trois personnages en marge du monde du travail : une chômeuse dépressive, sa ré- volutionnaire de fille, et un jeune diplômé d’océano- graphie qui cherchent chacun une raison de vivre.