Sophie Marceau

Son ADN, c’est le cinéma, elle y est née. Mais au théâtre, elle af- fiche trois rôles seulement, en quatre décennies de carrière : des textes de Jean Anouilh (Eurydice qui lui vaut le Molière de la révélation en 1991), George Bernard Shaw, Ingmar Bergman. Sophie Marceau se fait rare sur les planches, son retour aux Bouffes Parisiens est un événement. Ecrit et mis en scène par Audrey Schebat, La Note plonge Julien (François Berléand) et Maud dans un bilan de leur couple et de leur existence après trente ans de vie commune. Faussement légère, la pièce in- terroge le couple, le temps qui passe, les rêves et les désirs évanouis. Une partition douce-amère, in fine pleine d’espoir qui réjouit la comédienne. Elle nous confie ses rêves, ses désirs, ses enthousiasmes et passe au crible l’exer- cice sensible de son métier. Côté pile la scène, côté face l’écran.

Comédienne et metteuse en scène, Pamela Ravassard a transposé Autobiographie d’une courgette, le roman de Gilles Paris sur scène. Rebaptisé Courgette, le spectacle musical relate les aventures d’un garçon de 10 ans dont la mère alcoolique est partie jouer de la harpe dans le ciel. Icare, surnommé Courgette est placé aux Fontaines, un or- phelinat où il va rencontrer Simon, Ahmed ou encore Ca- mille. Mère de deux filles de 7 et 11 ans, Pamela Ravassard cosigne le texte avec Garlan Le Martelot, son conjoint qui joue aussi le rôle-titre.

Dans Eldorado 1528, Alexis Moncorgé raconte et inter- prète l’histoire d’Alvar Nuñez Cabeza de Vaca, parti à la recherche de la mythique cité d’Eldorado. Disparu lors d’un naufrage, le conquistador réapparaît après huit ans d’er- rance accompagné de mille Indiens. “C’est vrai !”, lance le comédien qui s’est “très librement” inspiré du livre Les Nau- frages d’Alvar Nuñez Cabeza de Vaca (1488 - vers 1559) pour raconter son épopée. Son spectacle créé au festival d’Avignon 2023 est programmé au Petit Montparnasse, à Paris.

Le dialogue entre le philosophe et le neveu imaginé par Diderot, qui éclate comme une bombe au milieu de la littérature française lorsqu’il paraît en 1805, n’a pas pris une ride deux cents ans plus tard. La preuve sur les planches du Ranelagh, où se rejoue encore et encore la pièce de l’écrivain.

A New-York, le 21 décembre 1980, la riche héritière Sunny von Bülow fait un malaise avant de sombrer dans un coma irréversible qui durera 28 ans. Son mari, Claus von Bülow est accusé par les enfants du premier mariage de sa femme de l’avoir assassinée pour hériter d’elle. Condamné à 30 ans d’emprison- nement, il fait appel et est acquitté grâce à Alan Dershowitz, devenu depuis un ténor du barreau. Alain Teulié a imaginé une rencontre dix ans après cet acquittement entre les deux hommes.

Grand succès très récompensé sur les scènes pari- siennes de 2010 à 2013, le retour du Repas des Fauves était attendu depuis de très longs mois pour sa version nouvelle au théâtre Hébertot. Le texte de Vahé Katcha écrit en 1960 avait été adapté et mis en scène par Julien Sibre ; celui-ci en bâtissant le scé- nario en vue d’en faire un film a finalement réécrit la pièce une nouvelle fois, revisitant l’intensité du propos. Une reprise toujours sous sa direction donc, à partir du 14 septembre, de ce dîner entre amis sous l’occupation allemande au suspens aigu. Avec Thierry Frémont en tête d’une distribution chorus.

Les deux sœurs sont réunies sur scène pour la première fois dans la pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt, Bungalow 21. Elles incarnent Simone Signoret et Marilyn Monroe pour relater la rencontre de deux couples mythiques (Signoret-Montand et Monroe-Miller) au Beverly Hills Hotel en 1960, pendant le tournage du film Le Milliardaire. Deux portraits de femmes fortes et brisées. Confidences croisées de ces rivales à la scène, fusionnelles à la ville.

Pour cette troisième collaboration avec le metteur en scène Clément Poirée, Emmanuelle Bayamack- Tam a proposé son texte Autopsie mondiale à des comédiens forces de propositions qui portent sa pièce bâtie autour des figures de Michael Jackson et Britney Spears. Un théâtre de texte, mêlé de chan- sons et de chorégraphies ; une “dramédie musicale”.

En avril 2023, à l’occasion du Festival Paroles Ci- toyennes, Pascale Arbillot présente Interruption, un recueil de témoignages de femmes de toutes générations qui ont avorté. Le spectacle, adapté d’une enquête de Sandra Vizzavona, est repris à la rentrée toujours au théâtre Antoine.

“En ce moment, je suis bien au théâtre”, confie Sa- muel Benchetrit. Parfois il aime être en paix et écrire un livre, parfois il recherche l’énergie du ci- néma. Le théâtre est pour lui entre les deux, il y revient régulièrement. Avec Lapin, au théâtre Edouard VII à partir du 21 septembre, il écrit une partition singulière pour Muriel Robin et Pierre Arditi. Une pièce tellement pleine de surprises !

Après Phèdre et Giselle, François Gremaud clôt sa tri- logie consacrée à des héroïnes tragiques. Accompa- gnée par cinq musiciens, la chanteuse de Moriarty s’illustre dans cette “réduction sur mesure” de l’œu- vre, jouée et (en)chantée.

Comédie musicale culte de Bertolt Brecht et Kurt Weill, L’Opéra de quat’sous réunit les acteurs de la Comé- die-Française dans une mise en scène de Thomas Os- termeier. Ecrit en 1928, il nous parle d’un monde en crise, pas si éloigné du nôtre. L’acteur y incarne Tiger Brown, chef de la police de Londres et meilleur ami du chef de gang Mackie-Le-Surineur (Birane Ba).

De leur film culte Sacré Graal ! sorti en 1975, les Monty Python on fait une comédie musicale selon l’adaptation d’Eric Idle, en 2005, qui se joue mainte- nant dans le monde entier. Créé dans sa version fran- çaise par Pierre-François Martin-Laval à Paris au Comédia en 2010, puis à Bobino, celui qui chaque soir endossait l’armure du roi Arthur avoue avoir alors monté “le spectacle le plus fou de sa carrière”. Cet automne, le théâtre de Paris et le producteur Stage Entertainment lui confient de nouveau la nou- velle adaptation, la mise en scène de l’œuvre ainsi que le rôle du chef des chevaliers de la Table ronde.

Nouvelle adaptation d’Olivier Cadiot pour le metteur en scène, qui retrouve son acteur fétiche Laurent Poi- trenaux. Et esquisse un “manuel de survie” pour trois personnages en quête de reconstruction, dans un monde troublé.

Dans Un chapeau de paille d’Italie qu’Alain Françon monte à la Porte Saint- Martin, un jeune homme, Fadinard, découvre un couple adultère chez lui alors qu’il s’apprête à se marier. Son cheval mange le chapeau de la femme offert par son mari. Pour se débarrasser d’eux, il n’a d’autre choix que d’en retrouver un autre. Un vaudeville qui révèle la haine de l’auteur pour une bourgeoisie du XIXe mal à l’aise dans la société...