La revanche des normaux

Le Forum d’Avignon a pour mission de renforcer les liens entre la culture et l’économie. Deux univers qui se tournent parfois le dos mais qui, quand ils marchent ensemble, sont susceptibles de stimuler l’activité de tout un pays. Sa cinquième édition qui s’est achevée le 17 novembre dernier montre que, malgré la crise, il y a de – nombreuses – raisons d’espérer en la matière. Tour d’horizon avec Laure Kaltenbach, son directeur général.

Quels sont les moteurs de la créativité? David Droga, créateur et directeur de la création de l’agence new-yorkaise Droga51, estime que les métiers de la communication sont aujourd’hui devenus le terrain de confrontation parfois tendue entre le domaine commercial et celui de l’expression artistique. Remuée par l’avènement du numérique, qui confère un pouvoir inédit au consommateur, et la crise économique, qui accentue les tensions sur le marché, la créativité se doit aujourd’hui plus que jamais d’être originale, inventive, agile. À ce titre, le publicitaire est un inventeur de solutions qui s’appuie désormais sur la technologie pour humaniser la création publicitaire, apporter des émotions, transformer la société. Une mission que David Droga tente de mener avec la plus grande honnêteté d’esprit possible, toujours dans l’esprit d’indépendance qui permet à son agence d’être reconnue comme une des plus créatives au monde.

Paris a son nouveau lieu tendance, la Seine un nouvel emblème: quai d’Austerlitz, la Cité de la Mode et du Design a ouvert en avril dernier. Description avec son inventeur, l’architecte Brendan MacFarlane (de l’agence parisienne Jakob+MacFarlane).

Chaque année, 46% des Français donnent aux associations ou aux fondations reconnues d’utilité publique. Au total, près de 2 milliards d’euros sont récoltés! La dernière enquête du baromètre France Générosités montre toutefois que ces montants stagnent (+0,4% en 2011). La crise est là… Les organismes vivant de la générosité du public doivent agir pour que cette source ne s’épuise pas. Cela passe notamment par un effort de communication…

Entretien avec Guillaume Le Blanc

À quoi sert l’école? À la fois lieu de savoirs et d’instruction, elle façonne la personnalité de l’enfant et le prépare tout au long de sa scolarité au monde «extérieur». Pour cela, est-elle l’école de la norme ou celle de l’esprit critique? Réponses avec Laurent Gutierrez, rédacteur en chef de la revue Recherches et Éducations et maître de conférences à l’université de Rouen.

Comment parvenir à se distinguer dans une société de surenchère marketing, où les lessives lavent plus blanc et les produits cosmétiques vous promettent la jeunesse éternelle? Certaines marques font aujourd’hui le pari inverse, en s’immergeant dans la réalité du quotidien, pour revendiquer une normalité plus proche de leurs consommateurs. Mais cette stratégie rencontre-t-elle le désir des consommateurs?

«Quand Nicolas dira “J’en ai parlé à Obama”, Hollande lui répondra qu’il a vu ça avec Gérard Dugenou, ramasseur de champignons en Corrèze.» En mai 2011, l’UMP raille le positionnement de François Hollande. Un an plus tard, victoire du candidat socialiste: un président normal est choisi par les électeurs. Le résultat d’une image habilement orchestrée désormais devenue lourde à porter.

Ils sont beaux, puissants, invulnérables. Les super-héros font partie aujourd’hui de l’univers onirique de plusieurs générations de lecteurs. Plus récemment, le cinéma s’est emparé de ce phénomène pour le faire pénétrer définitivement dans la culture populaire. Entre réalité et fiction, le règne des super-héros tend aujourd’hui à s’inscrire dans un réalisme très tangible du quotidien.

Alors que nombre d’études évoquent l’aversion croissante de nos concitoyens pour la communication et sa face la plus émergée, la publicité, il semblerait que les Français soient plus nuancés à son encontre, voire bien plus tolérants que l’on pourrait le croire!

La marginalité n’est pas toujours ce bas-fond synonyme d’échec et de déchéance que l’imagerie populaire veut bien nous laisser entrevoir. Elle est parfois le fruit d’une démarche volontaire et assumée, voire parfois un mode d’expression artistique – ou politique. Toutes ses formes révèlent toutefois une volonté commune: celle du refus des conventions et de la recherche de liberté.

De La Carmagnole aux rengaines de Bob Dylan, le domaine musical a toujours été un creuset de la contestation et de l’engagement. Son industrie a engendré des icônes planétaires qui sont souvent devenues des porte-paroles des causes perdues ou de lutte contre les injustices. Pourtant, aujourd’hui, la musique tend à se noyer dans un courant marketing qui rend toute initiative d’engagement d’un artiste au minimum suspecte. Si le vent de la contestation a quitté le territoire musical, où diable est-il allé se cacher?

Le design s’inscrit-il dans la normalité du quotidien ou doit-il au contraire la transcender? Avec sa signature «l’innovation pour tous», le studio Sismo Design semble avoir choisi. Il revendique avant tout une conception du design au service des utilisateurs. Son co-fondateur, Antoine Fenoglio, nous en dit plus.

Cubisme, abstraction, ready-made, mouvement moderne… Plus qu’aucune autre époque, le XXe siècle a été le théâtre de transformations profondes et irréversibles de l’art. Courants en rupture avec la tradition et l’académisme, les avant-gardes historiques ont prôné la politique de la table rase avec le passé et forgé les nouveaux paradigmes de la modernité à coups de scandales et d’oeuvres subversives. Tour d’horizon des hérauts de la rupture à travers les grandes expositions de cet hiver…

Sulfureuse, provocatrice, séditieuse, satanique, outrageuse… À chaque apparition, le nom de Lady Gaga est systématiquement associé aux mêmes qualicatifs stigmatisant son extravagance. En quatre ans, la chanteuse a réussi à faire de son nom une marque incarnant l’anticonformisme. Une valeur clef pour s’imposer dans le monde de la musique. Décryptage de cette machine de guerre marketing.