Elle dit, et il faut l’entendre, que la Commune fut belle, y compris dans l’horrible, telle une œuvre d’art, donnant la jouissance et l’idée aveuglante de l’art de devenir.
Paul B. Preciado
À ciel ouvert
Paul B. Preciado
Laissez-moi vous soulager du doute ; j’ai été opéré, j’ai retiré avec beaucoup de soin et au cours de longues sessions politiques, pratiques et théoriques, l’appareil épistémique qui diagnostique mon corps et mes pratiques comme étant pathologiques.
Avec la langue
Des plaisirs (et) des pronoms personnels
Pompidou, rembobiner
[...] je ne veux pas dire que toutes les positions se valent, toutes les conditions de vie de tous les corps ne sont pas équivalentes sous prétexte qu’elles sont reliées, mais ce que je dis : il faut prendre conscience des liens invisibles. Parce que c’est de ce tissu que sera faite la révolution, pas de nos culpabilités juxtaposées.
Ceci n’est pas une auto fiction
Œuvre déterminante de la pensée queer et trans-féministe, Testo Junkie est le récit d’une transformation corporelle, celle de B.P. qui, pendant 236 jours, s’administre de la testostérone synthétique en dehors d’un protocole médical. Dès la première ligne, le philosophe d’origine espagnole nous avertit : « Ce livre n’est pas une autofiction. » D’entrée de jeu, nous nous trouvons du côté de la négation, du désaveu. Cette formulation n’est pas sans rappeler la pipe de Magritte qui, selon Michel Foucault, tient « un discours en apparence négatif, car il s’agit de nier avec la ressemblance l’assertion de réalité qu’elle comporte, mais au fond affirmatif : affirmation du simulacre, affirmation de l’élément dans le réseau du similaire ». Testo Junkie est une autofiction qui n’en est pas une : une « fiction autopolitique », propose Preciado, ou « une autothéorie ». Il y a dans cette négation un geste affirmatif qui pointe du doigt les impasses d’un discours littéraire aussi fatigué que fatigant. Mais il s’agit surtout d’une promesse, celle d’un dépassement.
L’autoportrait comme transition
Le seul tableau que nous avions dans la maison familiale où j’ai grandi a été peint par une femme sans bras ni jambes. Artiste française, elle s’appelle Denise Legrix. Nous ressentions une certaine fierté d’avoir ce tableau, non pas parce que c’était un véritable tableau – le seul dans cette maison à la décoration sans raffinement –, mais parce qu’il avait été peint avec la bouche. Je ne réalisais pas encore à cette époque que mon engagement futur ciblerait le travail des femmes artistes, et encore moins, évidemment, que je lirais Germaine Greer.
Philosophie, amour et questions au XIIe siècle
Queeriser l’université
(Re)penser l’université avec Woolf, Preciado et Ahmed